Regrets posthumes de Kurt Waldheim dans son testament
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VIENNE (AFP) - L'ancien secrétaire général de l'ONU et ex-président autrichien Kurt Waldheim, décédé jeudi, a pour la première fois présenté ses "regrets profonds" pour ses propos sur son passé nazi occulté, dans un testament écrit transmis avant sa mort à l'agence autrichienne APA qui le publie vendredi.
Dans ce "dernier message" rédigé sur deux pages, M. Waldheim "regrette profondément" la manière dont il a "pris position sur les crimes nazis, à savoir beaucoup trop tard, et non de manière exhaustive et sans malentendus".
Le Congrès juif mondial (CJM) avait reproché à Kurt Waldheim pendant sa présidence (1986-1992) son passé nazi, révélé en 1986 seulement. Mais ce fut surtout sa réaction à cette révélation, lorsqu'il avait déclaré qu'il n'avait "fait que son devoir" qui avait choqué l'opinion publique.
Outre cette seule phrase dans laquelle il exprime ses "regrets" sur la manière dont il a réagi à l'époque, M. Waldheim ne présente pas d'excuses mais demande à ses critiques de "revoir leur attitude" et appelle "à la réconciliation".
Selon lui, "la raison" pour ses réactions à l'époque "n'a été ni une attitude douteuse ni un calcul politique mais la consternation, les blessures (qu'il a endurées), voire le désarroi face au contenu et à l'ampleur des reproches".
M. Waldheim reconnaît: "oui j'ai aussi fait des erreurs - et j'ai eu heureusement beaucoup de temps pour y réfléchir. Mais je n'ai pas été un suiviste voire un coresponsable d'un régime criminel".
Dans un premier temps, le CJM avait accusé M. Waldheim de crimes de guerre. Plus tard une commission d'historiens mise sur pied par le gouvernement autrichien l'a disculpé de ces reproches, mais a retenu que M. Wadheim était, contrairement à ses déclarations, au courant de toutes les exactions dans les Balkans où il était stationné en 1943 dans l'état-major des troupes hitlériennes.
Par ailleurs, M. Waldheim est revenu sur ses années de secrétaire général de l'ONU (1972-1981) dans son "dernier message" pour rappeler qu'il avait alors "été confronté quotididennement avec des guerres, la violence et l'arbitraire en politique, le désespoir de millions de gens", des événements "qui ont pendant longtemps effacé le souvenir des crimes du passé".
L'ex-président s'est aussi adressé à "tous ceux qui ont eu une attitude critique (envers lui) et leur "demande de réfléchir une nouvelle fois" afin de lui "accorder, si possible, un pardon tardif".
"Je ne crains pas le verdict de l'écriture de l'histoire. Elle saura faire la différence entre ce qui a été et ce qui n'a pas eu lieu", a-t-il encore écrit.
• Rubrique : Monde
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VIENNE (AFP) - L'ancien secrétaire général de l'ONU et ex-président autrichien Kurt Waldheim, décédé jeudi, a pour la première fois présenté ses "regrets profonds" pour ses propos sur son passé nazi occulté, dans un testament écrit transmis avant sa mort à l'agence autrichienne APA qui le publie vendredi.
Dans ce "dernier message" rédigé sur deux pages, M. Waldheim "regrette profondément" la manière dont il a "pris position sur les crimes nazis, à savoir beaucoup trop tard, et non de manière exhaustive et sans malentendus".
Le Congrès juif mondial (CJM) avait reproché à Kurt Waldheim pendant sa présidence (1986-1992) son passé nazi, révélé en 1986 seulement. Mais ce fut surtout sa réaction à cette révélation, lorsqu'il avait déclaré qu'il n'avait "fait que son devoir" qui avait choqué l'opinion publique.
Outre cette seule phrase dans laquelle il exprime ses "regrets" sur la manière dont il a réagi à l'époque, M. Waldheim ne présente pas d'excuses mais demande à ses critiques de "revoir leur attitude" et appelle "à la réconciliation".
Selon lui, "la raison" pour ses réactions à l'époque "n'a été ni une attitude douteuse ni un calcul politique mais la consternation, les blessures (qu'il a endurées), voire le désarroi face au contenu et à l'ampleur des reproches".
M. Waldheim reconnaît: "oui j'ai aussi fait des erreurs - et j'ai eu heureusement beaucoup de temps pour y réfléchir. Mais je n'ai pas été un suiviste voire un coresponsable d'un régime criminel".
Dans un premier temps, le CJM avait accusé M. Waldheim de crimes de guerre. Plus tard une commission d'historiens mise sur pied par le gouvernement autrichien l'a disculpé de ces reproches, mais a retenu que M. Wadheim était, contrairement à ses déclarations, au courant de toutes les exactions dans les Balkans où il était stationné en 1943 dans l'état-major des troupes hitlériennes.
Par ailleurs, M. Waldheim est revenu sur ses années de secrétaire général de l'ONU (1972-1981) dans son "dernier message" pour rappeler qu'il avait alors "été confronté quotididennement avec des guerres, la violence et l'arbitraire en politique, le désespoir de millions de gens", des événements "qui ont pendant longtemps effacé le souvenir des crimes du passé".
L'ex-président s'est aussi adressé à "tous ceux qui ont eu une attitude critique (envers lui) et leur "demande de réfléchir une nouvelle fois" afin de lui "accorder, si possible, un pardon tardif".
"Je ne crains pas le verdict de l'écriture de l'histoire. Elle saura faire la différence entre ce qui a été et ce qui n'a pas eu lieu", a-t-il encore écrit.
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