Monday, October 22, 2007

AffAprès celui du aire al-Dura: Témoignage de Luc Rosenzweig, à l’attention de la Cour d’appel de Paris

AffAprès celui du aire al-Dura: Témoignage de Luc Rosenzweig, à l’attention de la Cour d’appel de Paris
professeur Richard Landes, déjà mis en ligne *, il me paraît indispensable de porter à la connaissance de nos internautes celui de l’ancien Rédacteur en chef au "Monde", Luc Rosenzweig, que je remercie ici de m’y autoriser. (Menahem Macina).
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* Affaire al-Dura: Déclaration du Prof. Landes, à l’attention de la Cour d’appel de Paris.


[Sur ce procès d’appel, voir : Véronique Chemla, "Compte rendu d'audience à la Cour d'appel, à propos de l'affaire al-Dura". Voir aussi le dossier de l’enquête détaillée et documentée, réalisée par le cinéaste Pierre Rehov, entre octobre 2000 et juin 2001 (© UPJF), et la remarquable vidéo en français, réalisée et commentée, fin 2006, par le prof. R. Landes, expliquant et illustrant les nombreuses mises en scène réalisées par des Palestiniens, le jour de l’incident al-Dura. Celles et ceux qui n'ont pas suivi les débats qui font rage, depuis 7 ans, dans les médias et surtout dans la blogosphère, pourront faire un choix dans la liste de quelque 300 articles relatifs à cette affaire, mis en ligne sur le site debriefing.org. Voir aussi, et surtout, les 55 secondes d'images de France 2, qui ont fait d'Israël le Dreyfus du XXIe siècle, et une autre vidéo (en anglais) qui expose en détail la supercherie présumée. M. Macina].



Comme des millions de téléspectateurs, j'ai regardé, le 30 septembre 2000, le journal télévisé de France 2. J'ai été bouleversé par les images montrant, selon le correspondant de France 2 en Israël, la mort d'un enfant palestinien dans les bras de son père, "cibles des tirs" en provenance d'un poste militaire de l'armée israélienne, à en croire le commentaire de Charles Enderlin.

J'étais, à cette époque, chroniqueur télévision pour le journal Le Monde, et consacrai, le lendemain, un article à cet événement, qui essayait de replacer cette séquence dans le contexte du conflit israélo-palestinien.

Jusqu'en 2004, je n'ai pas mis en doute la version des événements présentée par France 2 et Charles Enderlin.

A l'occasion d'un voyage en Israël, en mai 2004, j'ai rencontré Stéphane Juffa, rédacteur en chef de Metula News Agency (Mena), un site internet francophone essentiellement consacré à l'information sur la situation au Proche-Orient.

Ce dernier me présente des images, des rapports d'enquêtes, des articles parus dans la presse anglo-saxonne, qui mettent radicalement en doute la version présentée par Charles Enderlin et son cameraman de Gaza, Talal Abou Rahma.

A mon retour en France, je fais part de ces interrogations à deux confrères et amis, Denis Jeambar, alors PDG de l'Express, et Daniel Leconte, PDG de la maison de production de télévision Docsenstock.

En juillet 2005, à la demande de Denis Jeambar, et financé par lui sur ses fonds de directeur de la rédaction de l'Express, je me rends en Israël pour enquêter plus avant sur cette affaire.

Durant deux semaines, je rencontre tous les protagonistes de "l'affaire Al Dura", qui veulent bien me recevoir, notamment Charles Enderlin, le physicien Nahum Shahaf, les porte-parole de l'armée israélienne à l'époque des faits, le général Yom Tov Samia, commandant le front sud, responsable des opérations dans la bande de Gaza.

J'ai tenté de rencontrer Jamal Al Dura, le père présumé du jeune Mohammed, dont le récit de France 2 affirme qu'il a été grièvement blessé lors de l'affrontement où son fils aurait perdu la vie. Alors qu'un rendez-vous m'avait été accordé par Jamal Al Dura, j'ai été empêché d'entrer à Gaza par le poste de gendarmerie palestinienne, qui n'a pas donné de motif à cette décision, rarissime dans le contexte d'alors.

Parallèlement, j'ai étudié toute la littérature relative à cette affaire, notamment l'article de James Fallows, dans le magazine américain Atlantic Monthly, ainsi que tous les interviews et tribunes de Charles Enderlin.

Enfin, j'ai assisté, le 22 octobre 2005, à la projection, dans les locaux de France 2, des rushes tournés par Talal Abou Rahma, le 30 septembre 2000, au carrefour de Netzarim à Gaza.



J'en tire pour ma part la conclusion que


1. Charles Enderlin et Talal Abou Rahma ont menti, à maintes reprises, pour valider leur version des faits. On pourra lire le détail de ces accusations dans l'article que j'ai rédigé pour la Mena.

2. Que nombre de scènes, tournées ce jour-là par Talal Abou Rahma, ressortissent, à l'évidence, à la mise en scène.

3. Que France 2 n'a jamais fait mention d'une position palestinienne située juste en face de l'endroit où se tenaient les Al Dura, père et fils.

4. Que les déclarations des médecins censés avoir examiné le corps supposé de Mohammed Al Dura, recueillies par Nahum Shahaf et indiquant que ce corps leur a été présenté entre 11h, pour l'un, et 13h, pour le second, sont de nature à jeter un doute sérieux sur l'ensemble de la version de France 2, qui établit le début des tirs à 15h.

5. Que le barrage effectué par la direction de France 2 à une rencontre avec Talal Abou Rahma, réclamée par Jeambar, Leconte et moi-même, le 22 octobre 2005 , ainsi que son refus de présenter au tribunal et à la Cour les 27 minutes de rushes tournés par ce dernier, sont de nature à faire obstruction au surgissement de la vérité sur cette affaire.



J'estime, en conséquence, que l'hypothèse d'une scène montée de toutes pièces par Talal Abou Rahma et validée par Charles Enderlin, qui n'était pas sur place, est la plus vraisemblable. Cette conviction est confortée par le fait que, dans d'autres circonstances parfaitement documentées, de tels agissements des activistes palestiniens ont été constatés : fausses obsèques, "caillassages" de véhicules militaires, organisés pour les caméras de télévision, etc.




Luc ROSENZWEIG

Journaliste honoraire

Ancien rédacteur en chef au Monde



Mis en ligne le 8 octobre 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

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