Israël critique la Suisse pour son « parti pris »
Patrick Chuard | Tribune de Genève
lundi 12 janvier 2009
Selon l’ambassadeur d’Israël, la Suisse aurait pris position contre l’Etat hébreu à propos de l’attaque de Gaza. Les services de Micheline Calmy-Rey démentent. Réactions contrastées de parlementaires... Un sondage publié hier dans Le Matin dimanche montre que plus de la moitié des Suisse (53%) déclare « comprendre qu’Israël soit intervenu militairement dans la bande de Gaza ».
Ilan Elgar ôte ses gants de diplomate pour fustiger la Suisse. La Confédération a, selon lui, « clairement » pris parti contre Israël en soutenant la tenue, à Genève, d’une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme sur la question de Gaza. « La Suisse est le seul pays occidental à soutenir la demande des pays arabes. Je trouve cela très problématique », a lancé hier l’ambassadeur d’Israël à Berne dans une interview à la SonntagsZeitung.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dément tout parti pris helvétique dans le conflit. Georg Farago, porte-parole du DFAE, rétorque que pas moins de 32 pays, sur les 47 membres du Conseil, ont réclamé cette réunion extraordinaire qui s’est ouverte vendredi à Genève.
« Politiquement grillée »
Le DFAE estime avoir réagi de façon « équilibrée » au conflit : « La Suisse a condamné les tirs de roquettes par le Hamas sur le sud d’Israël, rappelle Georg Farago. Elle a aussi condamné la réponse disproportionnée de l’armée israélienne. » Les critiques d’Israël n’étonnent pas Martine Brunschwig Graf.
Membre de la Commission de politique extérieure du National, la libérale genevoise observe que « la Suisse s’est politiquement grillée dans ce dossier ». En mars 2008, « elle était le seul pays occidental à soutenir la résolution anti-Israël de ce même Conseil des droits de l’homme, dit-elle. Et quelques jours plus tard, Micheline Calmy-Rey posait avec un voile aux côtés du président iranien. Les Israéliens se sont sentis trahis. »
L’UDC accueille les propos de l’ambassadeur comme un filet d’eau bienvenu à son moulin : « Voilà ce qui arrive quand on ne s’en tient pas à une stricte neutralité, réagit André Reymond, conseiller national genevois. On ne peut pas, comme le fait Micheline Calmy-Rey, se mettre en avant à tout prix pour jouer un rôle politique et ne pas prendre position dans certains cas lorsqu’il y a des enjeux économiques ! »
« Devoir de réaction »
Dans les rangs des Verts et de la gauche, les critiques de l’ambassadeur n’émeuvent guère. « Il représente les intérêts de son pays, c’est tout », dit Ueli Leuenberger, président des Verts suisses.
Participant de premier plan à la manifestation de soutien à la cause palestinienne samedi à Berne, le conseiller national parle d’un « devoir de réaction de la Suisse. J’attends encore plus d’engagement encore de Micheline Calmy-Rey, car le conflit actuel est l’un des résultats de la politique d’occupation des territoires appliquée par Israël ».
« Résultats rassurants »
Un sondage publié hier dans Le Matin dimanche montre que plus de la moitié des Suisse (53%) déclare « comprendre qu’Israël soit intervenu militairement dans la bande de Gaza ».
Carlo Sommaruga (PS/GE), lui aussi présent à la manif de samedi, hausse les épaules. « C’est un devoir de la gauche de réagir, à cause des valeurs fondamentales qu’elle défend, dit-il. J’observe aussi que la majorité des sondés demande que les deux peuples puissent cohabiter. Pour y arriver, il faudrait que cesse la prise en otage de la population de Gaza dans des conditions scandaleuses. »
Martine Brunschwig Graf trouve les résultats du sondage « rassurants, cela montre que les citoyens savent apprécier une situation ».
Patrick Chuard | Tribune de Genève
lundi 12 janvier 2009
Selon l’ambassadeur d’Israël, la Suisse aurait pris position contre l’Etat hébreu à propos de l’attaque de Gaza. Les services de Micheline Calmy-Rey démentent. Réactions contrastées de parlementaires... Un sondage publié hier dans Le Matin dimanche montre que plus de la moitié des Suisse (53%) déclare « comprendre qu’Israël soit intervenu militairement dans la bande de Gaza ».
Ilan Elgar ôte ses gants de diplomate pour fustiger la Suisse. La Confédération a, selon lui, « clairement » pris parti contre Israël en soutenant la tenue, à Genève, d’une réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme sur la question de Gaza. « La Suisse est le seul pays occidental à soutenir la demande des pays arabes. Je trouve cela très problématique », a lancé hier l’ambassadeur d’Israël à Berne dans une interview à la SonntagsZeitung.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dément tout parti pris helvétique dans le conflit. Georg Farago, porte-parole du DFAE, rétorque que pas moins de 32 pays, sur les 47 membres du Conseil, ont réclamé cette réunion extraordinaire qui s’est ouverte vendredi à Genève.
« Politiquement grillée »
Le DFAE estime avoir réagi de façon « équilibrée » au conflit : « La Suisse a condamné les tirs de roquettes par le Hamas sur le sud d’Israël, rappelle Georg Farago. Elle a aussi condamné la réponse disproportionnée de l’armée israélienne. » Les critiques d’Israël n’étonnent pas Martine Brunschwig Graf.
Membre de la Commission de politique extérieure du National, la libérale genevoise observe que « la Suisse s’est politiquement grillée dans ce dossier ». En mars 2008, « elle était le seul pays occidental à soutenir la résolution anti-Israël de ce même Conseil des droits de l’homme, dit-elle. Et quelques jours plus tard, Micheline Calmy-Rey posait avec un voile aux côtés du président iranien. Les Israéliens se sont sentis trahis. »
L’UDC accueille les propos de l’ambassadeur comme un filet d’eau bienvenu à son moulin : « Voilà ce qui arrive quand on ne s’en tient pas à une stricte neutralité, réagit André Reymond, conseiller national genevois. On ne peut pas, comme le fait Micheline Calmy-Rey, se mettre en avant à tout prix pour jouer un rôle politique et ne pas prendre position dans certains cas lorsqu’il y a des enjeux économiques ! »
« Devoir de réaction »
Dans les rangs des Verts et de la gauche, les critiques de l’ambassadeur n’émeuvent guère. « Il représente les intérêts de son pays, c’est tout », dit Ueli Leuenberger, président des Verts suisses.
Participant de premier plan à la manifestation de soutien à la cause palestinienne samedi à Berne, le conseiller national parle d’un « devoir de réaction de la Suisse. J’attends encore plus d’engagement encore de Micheline Calmy-Rey, car le conflit actuel est l’un des résultats de la politique d’occupation des territoires appliquée par Israël ».
« Résultats rassurants »
Un sondage publié hier dans Le Matin dimanche montre que plus de la moitié des Suisse (53%) déclare « comprendre qu’Israël soit intervenu militairement dans la bande de Gaza ».
Carlo Sommaruga (PS/GE), lui aussi présent à la manif de samedi, hausse les épaules. « C’est un devoir de la gauche de réagir, à cause des valeurs fondamentales qu’elle défend, dit-il. J’observe aussi que la majorité des sondés demande que les deux peuples puissent cohabiter. Pour y arriver, il faudrait que cesse la prise en otage de la population de Gaza dans des conditions scandaleuses. »
Martine Brunschwig Graf trouve les résultats du sondage « rassurants, cela montre que les citoyens savent apprécier une situation ».
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