Monday, April 20, 2009

Les raisons de l'échec de Durban I
NOUVELOBS.COM | 30.11.1999 | 00:00
La conférence qui s'était tenue il y a huit ans, du 2 au 9 septembre 2001, en Afrique du Sud, avait tourné au fiasco. Retour sur les raisons de cet échec.


Conférence de Durban qui a réunit 170 délégations en 2001 (Sipa)
La conférence de l'ONU sur le racisme dite de "Durban II" débute lundi 20 avril à Genève dans un climat alourdi par la défection ce week-end de plusieurs pays occidentaux et les craintes de dérapages liés à la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Elle doit assurer le suivi de la très houleuse et controversée conférence de Durban, il y a huit ans en Afrique du Sud, qui avait opposé Occidentaux et non-alignés sur la question de l'antisémitisme. Durban I a été considéré comme un échec, notamment par la départ de plusieurs pays en cours de conférence, mais aussi par les difficultés rencontrées pour aboutir à un texte.

- 2 septembre : Le jour de l'ouverture de la conférence, Kofi Annan annonce qu'il exclut toute référence au sionisme dans la déclaration finale. Les chefs de la diplomatie arabe travaillent cependant à l'élaboration d'un paragraphe dénonçant Israël.
La question de l'esclavage est aussi au centre des débats. Plusieurs dirigeants africains profitent de la conférence pour appeler les pays occidentaux à présenter des excuses pour les dommages engendrés par le colonialisme et l'esclavage, tout en se montrant divisés sur la question des réparations.
Fidel Castro s'en prend également aux dirigeants américains sur la question de l'esclavage et du racisme envers les Noirs américains

- 4 septembre : Les Etats-Unis et Israël menacent de se retirer. L'Etat hébreu dénonce une conférence sur le racisme qu'il juge dominée par un esprit antisioniste. Israël accuse les états arabes de détourner la conférence.

- 5 septembre : Les Etats-Unis et Israël quittent la réunion à cause du projet de déclaration jugé très hostile à l'Etat hébreu. Le secrétaire d'Etat américain de l'époque, Colin Powell, dénonce les termes "haineux" contenus dans le projet de déclaration. La France et l'UE annoncent qu'elles pourraient aussi se retirer de la conférence si l'assimilation du sionisme au racisme persiste dans la déclaration finale de la Conférence.

- 6 septembre : Une ultime proposition de texte est présentée par l'Afrique du Sud. L'UE se déclare satisfaite et décide de ne pas quitter la conférence. Celle-ci contiendrait une reconnaissance du droit inaliénable du peuple palestinien à s'auto-déterminer et à posséder un Etat indépendant. Elle reconnaît en outre le droit à la sécurité de tous les Etats de la région, y compris Israël.

- 8 septembre : Contraintes de jouer les prolongations, les délégations participant à la Conférence mondiale contre le racisme ont finalement adopté, par consensus, au terme de neuf jours de débats houleux, une déclaration qui reconnaît l'injustice de l'esclavage et la "situation critique" des Palestiniens.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh rejette le paragraphe reconnaissant l'Holocauste.
L'Australie et le Canada sont mécontents de la formulation, dans le texte final, du passage sur le Proche-Orient, jugé trop hostile à l'Etat hébreu.
La conférence reconnaît en revanche que l'esclavage et la traite des Noirs ont constitué "et constitueront toujours" des crimes contre l'humanité

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