Monday, September 14, 2009

Négationnisme, première étape réussie !
[Vendredi 11/09/2009 15:33]

L’objectif des négationnistes ou des révisionnistes n’a jamais été que leurs thèses soient agréées ou acceptées dès aujourd’hui. La (relative) proximité du traumatisme de la Shoah et la présence encore parmi nous de témoins vivants, empêche encore la conscience universelle de donner un quelconque crédit à ces théories révoltantes, aussi fumeuses que scandaleuses. Par contre, tous les Faurisson, Irving, Ahmadinejad, Roques, Garaudy, Le Pen, Williamson, Bradley Smith et leurs nouveaux élèves arabo-musulmans savent qu’il « oeuvrent » pour le futur, telles les gouttes d’eau sur une roche. La première étape était de faire entrer le négationnisme dans le débat public. Faire admettre cette théorie comme une « opinion sur laquelle on peut discuter », faire disparaître l’aspect scandaleux de son évocation, et les années feront le reste.

C’est ainsi que pour la première fois, « Harvard Crimson », journal officiel de la prestigieuse Université de Harvard a laissé publier une annonce qui met en doute la véracité de l’existence des chambres à gaz dans les camps nazis. « Hillel Harvard », organisation juive principale au sein du campus universitaire, a immédiatement soulevé une vive protestation, tout en louant « la rapide réaction des instances de l’Université ». Maxwell Child, Directeur du journal, a affirmé à la chaîne CNN « qu’il s’agissait d’une erreur logistique, et qu’une annonce similaire avait déjà été refusée l’an passé ». « Nous insistons sur le fait qu’il ne s’agit aucunement d’une prise de position philosophique de la part du journal, mais d’une erreur logistique qui ne se répétera pas » a tenu à préciser Child.

Et pourtant, quelqu’un est bien à l’origine de l’autorisation de publier cette annonce. Celle-ci a été financée par le négationniste Bradley Smith, qui préside l’organisation dont le seul titre veut tout dire : « Comité pour un Débat Libre sur la Shoah ». Ce fut aussi la dénomination du Congrès du la Shoah à Téhéran. L’annonce parue dans le journal stipule entre autre « qu’il existe de sérieux doutes quant à l’existence de chambres à gaz dans las camps nazis durant la Seconde Guerre Mondiale ». Smith s’est dit « ne pas être étonné de la réaction de la direction du journal ». « Lorsque l’on brise un tabou culturel, admis par les médias, l’université et la classe politique, cela fait du bruit ». Mais le négationniste persiste à dire « qu’il a fait la demande au mois de juillet pour la publication de cet encart, sans que personne lui fasse part d’un problème quelconque ».

Bernie Steinberg, Président de « Hillel Harvard », se dit « outragé par la publication d’une telle annonce ». Rivka Gilt, Présidente des associations « Hillel » aux Etats-Unis, s’est dit « inquiète et consternée que des personnes ou des organisations puissent encore publier ce genre de mensonges aujourd’hui ». « Apparemment, le négationnisme de la Shoah a encore de beaux jours devant-lui », dit-elle avec tristesse.

Même si dans le cas présent, il s’agit d’une publication faite sans l’accord de la direction de l’Université, il est insolite qu’elle ait pu se faufiler entre les gouttes des différentes étapes de contrôle au sein du journal. La stratégie des négationnistes semble hélas réussir : peu ou prou, leurs idées paraissent et apparaissent, et font débat.

par Shraga Blum

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