DOCTRINE BONIFACE...LES CANDIDATS PS SE DISTINGUENT SUR LE PROCHE-ORIENT
La politique étrangère, terrain de manoeuvres contre Mme Royal
LE MONDE 14.08.06 14h06 • Mis à jour le 14.08.06 16h18
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romis, juré, pas question de mêler la situation au Proche-Orient et le choix du candidat à l'élection présidentielle qu'auront prochainement à faire les militants du Parti socialiste. Foin de ces arrière-pensées, jurent, la main sur le coeur, les postulants à l'investiture s'exprimant sur la crise internationale, avant de glisser un commentaire discrètement vachard à l'adresse de Ségolène Royal, qui continue à caracoler en tête des sondages. Et chacun d'assurer que ce ne sont pas les études d'opinion qui détermineront le choix du candidat mais qu' à l'issue du débat, les militants devront se déterminer "sur le fond".
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Ainsi se diffuse parmi les concurrents de la présidente de la région Poitou-Charentes une petite musique estivale, préfigurant la rentrée politique : à "elle", les sondages et les couvertures des magazines people - quand bien même elle ne les aurait pas sollicitées - ; à nous, le "fond".
Les plus récentes interventions de la députée (PS) des Deux-Sèvres sur la guerre au Proche-Orient font l'objet de remarques condescendantes. Le 1er août, elle avait émis le souhait que "des voix qui pèsent au niveau international, des autorités morales", interviennent pour "renouer le fil du dialogue". Parmi ces personnalités, elle citait notamment l'ancien président des Etats-Unis Bill Clinton. "Sans commentaire", lâchait Laurent Fabius, vendredi 11 août, s'exprimant devant la presse à l'occasion d'un déplacement en Auvergne.
Dans le vocabulaire des prétendants socialistes à l'investiture, un mot figure désormais en bonne place : l'"expérience". Dessinant ainsi en creux l'absence de "stature" internationale de mme Royal. "Même si, comme disait Picasso, tout s'apprend, il faut quand même un peu de temps", relève Jack Lang, ancien président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. "Il est normal que l'on s'interroge, à droite et à gauche, au moment où il s'agit de choisir le futur chef de l'Etat, le futur patron des armées et de la diplomatie internationale, sur l'aptitude des uns et des autres à exercer ces responsabilités et à tenir les rênes du pays dans une situation de cette nature", relève l'ancien ministre. "La popularité, la capacité à créer une dynamique sont des critères, poursuit l'ancien ministre, l'expérience, la compétence, l'autorité morale internationale, cela compte aussi."
Réservé sur le déplacement que M. Lang a effectué à Damas, où il a été reçu par le président syrien, Bachar al Assad, M. Fabius n'en partage pas moins le même jugement sur l'"épaisseur" nécessaire dans un contexte de tensions internationales. "Quand s'accumulent les menaces dans un monde de terreur et de conflits, cela réclame de la part des dirigeants de l'expérience", note l'ancien premier ministre, insistant sur celles que lui-même a acquises dans ses fonctions antérieures. "L'expérience n'est pas nécessairement un défaut", précise le député de Seine-Maritime.
"DÉNIGREMENT"
Un argument qu'avaient déjà mis en avant les partisans de Lionel Jospin. Dans un appel paru dans Le Monde fin juillet, dix responsables socialistes favorables à la candidature de l'ancien premier ministre soulignaient la nécessité "de l'expérience et de la crédibilité pour rétablir une image positive de la France en Europe et dans le monde". Les signataires ajoutaient, dans une allusion transparente à Mme Royal, que "la lucidité des socialistes doit être totale pour qu'au-delà des sondages , ils mesurent ce que doit viser leur projet et incarner leur candidat". Avant le rendez-vous de l'université d'été de La Rochelle, M. Jospin doit participer, le 21 août, à Santander (Espagne), à un colloque consacré au dialogue entre le monde occidental et le monde arabe. Il devait consacrer son intervention à la situation au Proche-Orient.
Pour autant, il n'est pas certain que les développements internationaux modifient profondément les données internes au PS. "Si des désaccords s'étaient exprimés, cela aurait pu être le cas, relève François Hollande. Mais je constate une position commune largement partagée." Pour le premier secrétaire du PS, il n'y a pas matière à relancer le débat. "Qui plus est, ajoute-t-il, si l'expérience est un critère positif, cela vaut pour tous les domaines, et pas seulement pour les questions internationales." Et de lancer une mise en garde : "Faire valoir ses qualités est une chose normale. Il est assez déplacé de vouloir en faire un argument de dénigrement."
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Les plus récentes interventions de la députée (PS) des Deux-Sèvres sur la guerre au Proche-Orient font l'objet de remarques condescendantes. Le 1er août, elle avait émis le souhait que "des voix qui pèsent au niveau international, des autorités morales", interviennent pour "renouer le fil du dialogue". Parmi ces personnalités, elle citait notamment l'ancien président des Etats-Unis Bill Clinton. "Sans commentaire", lâchait Laurent Fabius, vendredi 11 août, s'exprimant devant la presse à l'occasion d'un déplacement en Auvergne.
Dans le vocabulaire des prétendants socialistes à l'investiture, un mot figure désormais en bonne place : l'"expérience". Dessinant ainsi en creux l'absence de "stature" internationale de mme Royal. "Même si, comme disait Picasso, tout s'apprend, il faut quand même un peu de temps", relève Jack Lang, ancien président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. "Il est normal que l'on s'interroge, à droite et à gauche, au moment où il s'agit de choisir le futur chef de l'Etat, le futur patron des armées et de la diplomatie internationale, sur l'aptitude des uns et des autres à exercer ces responsabilités et à tenir les rênes du pays dans une situation de cette nature", relève l'ancien ministre. "La popularité, la capacité à créer une dynamique sont des critères, poursuit l'ancien ministre, l'expérience, la compétence, l'autorité morale internationale, cela compte aussi."
Réservé sur le déplacement que M. Lang a effectué à Damas, où il a été reçu par le président syrien, Bachar al Assad, M. Fabius n'en partage pas moins le même jugement sur l'"épaisseur" nécessaire dans un contexte de tensions internationales. "Quand s'accumulent les menaces dans un monde de terreur et de conflits, cela réclame de la part des dirigeants de l'expérience", note l'ancien premier ministre, insistant sur celles que lui-même a acquises dans ses fonctions antérieures. "L'expérience n'est pas nécessairement un défaut", précise le député de Seine-Maritime.
"DÉNIGREMENT"
Un argument qu'avaient déjà mis en avant les partisans de Lionel Jospin. Dans un appel paru dans Le Monde fin juillet, dix responsables socialistes favorables à la candidature de l'ancien premier ministre soulignaient la nécessité "de l'expérience et de la crédibilité pour rétablir une image positive de la France en Europe et dans le monde". Les signataires ajoutaient, dans une allusion transparente à Mme Royal, que "la lucidité des socialistes doit être totale pour qu'au-delà des sondages , ils mesurent ce que doit viser leur projet et incarner leur candidat". Avant le rendez-vous de l'université d'été de La Rochelle, M. Jospin doit participer, le 21 août, à Santander (Espagne), à un colloque consacré au dialogue entre le monde occidental et le monde arabe. Il devait consacrer son intervention à la situation au Proche-Orient.
Pour autant, il n'est pas certain que les développements internationaux modifient profondément les données internes au PS. "Si des désaccords s'étaient exprimés, cela aurait pu être le cas, relève François Hollande. Mais je constate une position commune largement partagée." Pour le premier secrétaire du PS, il n'y a pas matière à relancer le débat. "Qui plus est, ajoute-t-il, si l'expérience est un critère positif, cela vaut pour tous les domaines, et pas seulement pour les questions internationales." Et de lancer une mise en garde : "Faire valoir ses qualités est une chose normale. Il est assez déplacé de vouloir en faire un argument de dénigrement."
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