Monday, January 26, 2009

Par Gilles William Goldnadel



Et si l’antisémitisme n’était pas l’apanage de l’extrême droite ?

Tel est le point de vue

du Président d'Avocats Sans Frontières et de France-Israël (1).





Le temps n'est pas encore venu de mesurer l'effet réel sur l'opinion de manifestations pro palestiniennes, souvent montrées comme représentatives de l'indignation publique à l'encontre de l'offensive israélienne à Gaza, mais qui, en réalité, ne font que refléter les progrès irrésistibles de l'islamisme en France.

On ne peut, en tout état de cause, les considérer comme des démonstrations pacifiques de modération à l'aune de leurs slogans haineux et, parfois racistes, et de leurs débordements violents.

C'est dans ce contexte peu rassurant qu'on doit méditer aujourd'hui sur l'évolution de l'extrême gauche et de son jeune représentant encensé par les médias qui, hier encore, soutenait la composante laïque du nationalisme palestinien mais qui, à présent, ne craint plus d'honorer de sa présence des cortèges où sont brandies les oriflammes islamo-fascistes du Hamas et du Hezbollah.



De grâce, que ceux qui n'ont jamais ni soulevé ni foulé le moindre pavé pour protester contre le génocide islamiste au Soudan ou les massacres en Kabylie, autrement plus sanglants et moins complexes, nous épargnent les bruyantes indignations dont ils ont la magie.

L'Histoire et la démographie peuvent, seules, expliquer le glissement stratégique qui vient d'être mûrement décidé.

Depuis toujours, la gauche de la gauche a montré une dilection particulière pour la partie censée la plus réprouvée du corps social. Au rebours, et quel que soit le contexte, sa détestation du nanti fantasmé lui a fait prendre des positions qu'elle a feint, par la suite, de regretter.

C'est dans ce contexte idéologique délétère que, par exemple, les tenants de Jules Guesde ont considéré Dreyfus comme coupable. Le grand Jaurès lui-même, aura mis bien du temps pour rejoindre le camp des dreyfusards.

La semaine dernière, un important hebdomadaire de gauche s'étonnait de l'itinéraire vertigineux de Ramon Fernandez, passé de la gauche extrême à la Collaboration avec les nazis.

Il aurait pourtant suffi de relire l'ouvrage magistral de Simon Epstein pour se souvenir qu'une grande partie des pacifistes militants des années 30





avait occupé quelque dix années plus tard les hôtels de Vichy, en agréable compagnie de la bonne vieille extrême droite antisémite.



Enfin, et depuis le mitan des années 70, la fascination de l’extrême-gauche française pour la terreur anti-étatique et anti-occidentale – et donc anti-israélienne –, n’est plus à établir : de Joëlle Aubron à l’éternel keffieh, au lyonnais Régis Schleicher et ses attentats contre les magasins juifs, jusqu’à la tendre rencontre entre le chérubin de l’anti-capitalisme et un certain Jean-Marc Rouillan.

Quant à la démographie, il suffit d'observer son irrésistible évolution pour comprendre que les tenants d'un matérialisme dialectique peu porté sur des scrupules d'aristocrates regardent avec concupiscence, comme autant de nouveaux prolétaires à séduire, les multitudes encolérées.

Et peu importe, dans cette occurrence, voiles, bourkas, et malé-dictions psalmodiées.



L'unique consolation de cette situation nouvelle – et pourtant encore trop peu critiquée par des médias idéologiquement indulgents et une gauche démocratique toujours aussi complexée – est que le principal facteur d'application de cette stratégie aura bien du mal désormais à contester l'existence



d’une alliance objective rouge-vert-brun, alors que Front National et Ligue Communiste Révolutionnaire auraient pu échanger sans dommage leurs slogans antisionistes radicaux lors de cette décade prodigieuse.

Puisse le ciel nous épargner dans les prochains jours des démonstrations lacrymales qui voudraient éteindre un feu qu’on sait aujourd’hui mortel et dont on vient d'attiser délibérément les brandons.

L'auteur de ces lignes a usé beaucoup de son énergie ces dernières années à reprocher à sa communauté organisée d'origine d'avoir réservé son ostracisme à la seule extrême droite.

Il serait aujourd'hui insensé de ne pas l'étendre à une extrême gauche au discours identique, mais à la dangerosité sans commune mesure.

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