Sunday, February 08, 2009

nsensible aux critiques, hermétique aux appels demandant qu'il se rétracte, l'évêque intégriste Richard Williamson ne veut rien entendre. Dans sa première intervention depuis la polémique née de ses propos négationnaistes, Williamson explique qu'il va se pencher sur les "preuves" historiques de l'existence des chambres à gaz avant d'envisager une "rectification".
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"Il s'agit de preuves historiques, pas d'émotions. Et si je trouve des preuves alors je rectifierai. Mais cela va prendre du temps", affirme-t-il dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi 9 février et mise en ligne samedi.


La levée de son excommunication – ainsi que celle de trois autres évêques intégristes – a suscité un tollé dans de nombreux pays, en particulier dans les milieux catholiques d'Allemagne, et déclenché une crise qui a compromis les relations du Vatican avec le judaïsme et brouillé l'image du pape. Cette interview au Spiegel est la première accordée par l'évêque britannique de 67 ans depuis le décret du Vatican, pris le 24 janvier.

Deux jours avant la parution de ce décret pontifical, Richard Williamson avait déclaré à une télévision suédoise: "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200 000 à 300 000 juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz." Au Spiegel il a affirmé avoir "fait des recherches dans les années 1980" sur ce sujet et avoir été "pour cette raison convaincu de l'exactitude" des positions qu'il défend. "Je dois tout réexaminer encore une fois et voir les preuves", dit-il. Et d'ajouter: "toute ma vie, j'ai toujours cherché la vérité".


WILLIAMSON "ÉTONNÉ" DE LA POLÉMIQUE

Dans cette interview, il renouvelle aussi ses critiques contre Vatican II, accusant ce concile d'avoir provoqué "le chaos théologique que nous avons aujourd'hui" et dénonçant une "dictature du relativisme" imposée par "les évêques libéraux".

Enfin, l'évêque britannique se dit "étonné" de l'ampleur de la polémique autour de ses déclarations. "Je suis seulement l'instrument" avec lequel certains veulent "agir contre le pape". "Visiblement, le catholicisme de gauche n'a pas encore pardonné le fait que Ratzinger soit devenu pape."

Le Vatican, qui assure que le pape ignorait tout des déclarations négationnistes de Richard Williamson, avait affirmé cette semaine que l'évêque intégriste devait "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique.

Der Spiegel explique n'avoir pas pu mener l'interview de Richard Williamson de vive voix : l'évêque a seulement accepté de répondre par écrit à des questions posées par e-mail, depuis l'Argentine où il vit. Mais les réponses ont ensuite été confirmées par téléphone par l'évêque et par un avocat le conseillant, précise l'hebdomadaire.

Selon des théologiens et des responsables de l'Eglise cités dans la presse, des centaines d'Allemands écœurés ont engagé en janvier une procédure officielle pour se faire radier des registres de l'Eglise.

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