Marseille : l'engin incendiaire visait l'école juive
Publié le mercredi 9 septembre 2009 à 09H20

Le bilan aurait pu être lourd, heureusement il n'y a pas eu de victime


Le directeur de l'école, Moïse Cohen-Zagouri, montre les dégâts causés à son établissement.

Photo Guillaume Ruoppolo

Le bilan aurait pu être lourd. Une haie de cyprès brûlée sur une dizaine de mètres, quatre véhicules incendiés, quelques vitres de la cantine brisées, un volet roulant et une gouttière qui ont fondu sous l'effet de la chaleur: le jet, hier, peu avant 10h, d'un engin incendiaire contre l'école Ort-Bramson, rue des Forges, dans le quartier marseillais de LaCapelette (10earrondissement), a suscité une vive émotion. Les élèves ont été mis en sécurité. Le procureur de Marseille, Jacques Dallest, a dénoncé "un acte gratuit et condamnable".

L'engin était, en fait, composé de plusieurs bombes aérosols. Ont-elles été reliées entre elles? Avaient-elles pour but de blesser, voire de tuer? Trois ont été retrouvées sur les lieux. Aucun tract, en revanche, ni inscription. Encore moins de revendication. "Le feu n'est jamais anodin, a déclaré hier le procureur. Un riverain aurait aperçu quelqu'un de jeune", a insisté Jacques Dallest. L'affaire a été confiée au Groupe des violences urbaines (GVU) de la Sûreté départementale. Le préfet de police, Philippe Klayman, a indiqué qu'il avait demandé aux services de police "d'intensifier les rondes et les patrouilles aux abords des établissements scolaires et des édifices religieux".

Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a tancé "un geste inadmissible". Janine Écochard, vice-présidente du Conseil général, a déploré "un acte malveillant" qui "déshonore ses auteurs". Un appel a été lancé, invitant tout témoin éventuel des faits à téléphoner au 0491398286. L'incendie volontaire est puni de dix années de prison. Caroline Pozmentier, adjointe au maire chargée de la sécurité, a rappelé qu'une synagogue avait été incendiée à Marseille en 2002 et une école juive en 2005.