Sunday, January 10, 2010

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Un maire du Calvados tient au portrait de Pétain dans la salle des mariages
Le maire de Gonneville-sur-Mer (Calvados) refuse de retirer un portrait du maréchal Pétain affiché de la salle des mariages de l’hôtel de ville, malgré la demande en ce sens de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
Pour la Licra, l’élu refuse de retirer le portrait « sous le prétexte fallacieux d’une galerie de portraits de chefs de l’Etat. Cela s’appelle du révisionnisme historique. L’Etat et la République, ce n’est pas la même chose. Je ne connais pas une mairie de France qui affiche un portrait de Pétain », déclare le secrétaire général de la Licra, Richard Séréro. « Cela porte atteinte au respect de la mémoire des victimes et de leurs familles, qui ont eu à souffrir de décisions politiques prises par Philippe Pétain », ajoute la Licra dans un communiqué dénonçant une « réhabilitation » du Maréchal. « Nous venons d’écrire au préfet pour qu’il mette fin à ce trouble à l’ordre public », ajoute M. Séréro.


Depuis des décennies

De son côté, le maire SE de Gonneville-sur-mer, Bernard Hoyé, répond : « Pétain apparaît dans une galerie de portraits des chefs de l’Etat français, qu’il soit controversé ou pas, je ne suis pas historien, je n’ai pas à prendre parti, contrairement à la Licra qui n’est pas objective », dit-il. Le portrait est présent depuis des décennies à la mairie, affirme M. Hoyé, maire depuis 2008. Par ailleurs, il indique qu’il n’est pas membre de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), qui milite pour la révision du procès de Pétain, et qu’il est « évident » qu’il ne conteste pas la Shoah. A la question de savoir s’il contestait le fait que le maréchal Pétain avait collaboré avec l’Allemagne nazie et sa politique d’extermination des Juifs, M. Hoyé a répondu : « Pétain a été condamné. On ne peut pas remettre en cause une décision de justice. »

Des propos qui se veulent mesurés, mais qui tranchent avec ceux de Jacques Chirac, alors président de la République, qui, le 16 juillet 1995, lors des commémorations de la rafle du Vél d’Hiv, avait déclaré : « Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l’on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l’horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. Celles et ceux qui sont marqués à jamais dans leur âme et dans leur chair par le souvenir de ces journées de larmes et de honte. Il est difficile de les évoquer, aussi, parce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. » Et Jacques Chirac de marteler : « Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’Etat français. » Pétain n’était pas simplement un « chef d’Etat controversé ».

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