SELON LE NOUVEL OBS, ARNO KLARSFELD SOUTIENT LA LOI SUR LA COLONISATION
COLONISATION
Klarsfeld évoquele "rôle moral" de la loi
Chargé par Nicolas Sarkozy de mener une réflexion sur la loi du 23 février, l'avocat estime que le législateur doit fixer des "bornes morales".
L 'avocat Arno Klarsfeld, chargé par Nicolas Sarkozy de mener une réflexion sur "la loi, l'histoire et le devoir de mémoire", estime samedi 24 décembre dans un entretien au Monde qu'il revient au législateur de fixer des "bornes morales".Le fils de Serge et Beate Klarsfeld, célèbres "chasseurs de nazis", se démarque du président Jacques Chirac et du Premier ministre Dominique de Villepin, qui avaient tous deux affirmé, face à la polémique sur la colonisation, qu'il ne revenait pas au Parlement d'écrire l'histoire."Si ce n'est pas au législateur de rédiger l'histoire, c'est à lui de fixer des bornes morales. Et la morale, on ne peut la prendre ailleurs que dans l'histoire. Le président de la République célèbre bien le 14 juillet, le 8 mai et le 11 novembre", déclare Arno Klarsfeld.Il juge possible de sortir de la polémique créée par l'article 4 de la loi du 23 février 2005, qui demande aux manuels scolaires de reconnaître "le rôle positif de la présence française outre-mer"."Mémoires antagonistes""On est en présence de mémoires antagonistes, celle d'anciens colonisés devenus français et celle des rapatriés.
On pourrait modifier cet article en indiquant que 'les programmes scolaires reconnaissent les méfaits de la colonisation ainsi que ses aspects positifs'", déclare-t-il.Le 9 décembre, Jacques Chirac a annoncé la création d'une "mission pluraliste" sur le rôle du Parlement face à l'Histoire.Le chef de l'Etat a souligné qu'il serait "très attentif" aux recommandations de cette mission, présidée par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et ouverte "à toutes les sensibilités" et aux historiens. Ses conclusions sont attendues dans un délai de trois mois.La loi de février 2005 a suscité colère et émotion outre-mer. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de l'UMP, a dû reporter un voyage aux Antilles, prévu début décembre."Choqué"Dans une interview à Libération, publiée vendredi, Nicolas Sarkozy, qui ne peut négliger le poids électoral des Antilles dans toute bataille présidentielle, s'est dit "favorable à une nouvelle rédaction" de l'article 4 de la loi.Le débat sur la loi de février 2005 a conduit dix-neuf historiens à réclamer l'abrogation de toutes les dispositions législatives relatives à certaines pages de l'Histoire de France, dont celles contenues dans la loi Gayssot du 13 juillet 1990, qui répriment le négationnisme."Je suis un peu choqué par leur déclaration, qui traduit une volonté de ces historiens de vouloir confisquer l'Histoire. Le législateur doit tenir compte de ceux qui souffrent. La loi Gayssot a offert des recours spécifiques à ceux dont on vilipendait le chagrin. Et cette loi n'empêche pas les historiens de travailler", réplique Arno Klarsfeld samedi."Repentance individuelle""Il faut se souvenir que, dans les années 1980, les manuels scolaires rédigés par des historiens agrégés ne mentionnaient jamais que les trois quarts des juifs de France avaient été arrêtés par la police française, et non par la Gestapo. Quant à la loi sur le génocide arménien, elle était nécessaire, car la Turquie le conteste alors même qu'elle veut entrer dans l'Europe", ajoute-t-il.Prié de dire si la France connaît une "tendance irrépressible à la repentance systématique", comme l'a laissé entendre Nicolas Sarkozy, l'avocat juge qu'"on ne peut pas noircir volontairement chaque page de l'histoire de France ni renverser toutes les statues de ses grands hommes, d'autant que nous sommes le résultat de cette histoire et que nous en profitons"."La repentance ne peut être qu'individuelle, car on ne peut pas considérer les peuples comme collectivement responsables", insiste-t-il.
Klarsfeld évoquele "rôle moral" de la loi
Chargé par Nicolas Sarkozy de mener une réflexion sur la loi du 23 février, l'avocat estime que le législateur doit fixer des "bornes morales".
L 'avocat Arno Klarsfeld, chargé par Nicolas Sarkozy de mener une réflexion sur "la loi, l'histoire et le devoir de mémoire", estime samedi 24 décembre dans un entretien au Monde qu'il revient au législateur de fixer des "bornes morales".Le fils de Serge et Beate Klarsfeld, célèbres "chasseurs de nazis", se démarque du président Jacques Chirac et du Premier ministre Dominique de Villepin, qui avaient tous deux affirmé, face à la polémique sur la colonisation, qu'il ne revenait pas au Parlement d'écrire l'histoire."Si ce n'est pas au législateur de rédiger l'histoire, c'est à lui de fixer des bornes morales. Et la morale, on ne peut la prendre ailleurs que dans l'histoire. Le président de la République célèbre bien le 14 juillet, le 8 mai et le 11 novembre", déclare Arno Klarsfeld.Il juge possible de sortir de la polémique créée par l'article 4 de la loi du 23 février 2005, qui demande aux manuels scolaires de reconnaître "le rôle positif de la présence française outre-mer"."Mémoires antagonistes""On est en présence de mémoires antagonistes, celle d'anciens colonisés devenus français et celle des rapatriés.
On pourrait modifier cet article en indiquant que 'les programmes scolaires reconnaissent les méfaits de la colonisation ainsi que ses aspects positifs'", déclare-t-il.Le 9 décembre, Jacques Chirac a annoncé la création d'une "mission pluraliste" sur le rôle du Parlement face à l'Histoire.Le chef de l'Etat a souligné qu'il serait "très attentif" aux recommandations de cette mission, présidée par le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, et ouverte "à toutes les sensibilités" et aux historiens. Ses conclusions sont attendues dans un délai de trois mois.La loi de février 2005 a suscité colère et émotion outre-mer. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de l'UMP, a dû reporter un voyage aux Antilles, prévu début décembre."Choqué"Dans une interview à Libération, publiée vendredi, Nicolas Sarkozy, qui ne peut négliger le poids électoral des Antilles dans toute bataille présidentielle, s'est dit "favorable à une nouvelle rédaction" de l'article 4 de la loi.Le débat sur la loi de février 2005 a conduit dix-neuf historiens à réclamer l'abrogation de toutes les dispositions législatives relatives à certaines pages de l'Histoire de France, dont celles contenues dans la loi Gayssot du 13 juillet 1990, qui répriment le négationnisme."Je suis un peu choqué par leur déclaration, qui traduit une volonté de ces historiens de vouloir confisquer l'Histoire. Le législateur doit tenir compte de ceux qui souffrent. La loi Gayssot a offert des recours spécifiques à ceux dont on vilipendait le chagrin. Et cette loi n'empêche pas les historiens de travailler", réplique Arno Klarsfeld samedi."Repentance individuelle""Il faut se souvenir que, dans les années 1980, les manuels scolaires rédigés par des historiens agrégés ne mentionnaient jamais que les trois quarts des juifs de France avaient été arrêtés par la police française, et non par la Gestapo. Quant à la loi sur le génocide arménien, elle était nécessaire, car la Turquie le conteste alors même qu'elle veut entrer dans l'Europe", ajoute-t-il.Prié de dire si la France connaît une "tendance irrépressible à la repentance systématique", comme l'a laissé entendre Nicolas Sarkozy, l'avocat juge qu'"on ne peut pas noircir volontairement chaque page de l'histoire de France ni renverser toutes les statues de ses grands hommes, d'autant que nous sommes le résultat de cette histoire et que nous en profitons"."La repentance ne peut être qu'individuelle, car on ne peut pas considérer les peuples comme collectivement responsables", insiste-t-il.
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