A LA VEILLE DE LA COUPE DU MONDE LE RACISME DANS LE FOOTBALL ALLEMAND
6 avril 2006 / 13 h 53Antisémitisme, racisme et footballAllemagne : L'extrême droite, NPD en tête, se déchaîne très régulièrement contre les joueurs juifs ou noirs Par Elif Kayi
Le parti d'extrême-droite allemand, le NPD, vient de publier une affiche pour la Coupe du Monde 2006, qui aura lieu en Allemagne, avec pour titre « Blanc - pas seulement une couleur de maillot - Pour une vraie équipe NATIONALE » (« Weiss – nicht nur ein Trikotfarbe- Für eine echte NATIONAL-Mannschaft »). Le titre s'étale sur la photo d'un maillot portant le numéro 25. C'est le numéro du joueur de l'équipe nationale, Owomoyela. Owomoyela, qui vient de porter plainte contre le NPD, est d'origine africaine. Au départ, l'affiche devait même montrer sa photo. Cela dit,sitôt publiée et sitôt interdite, en cas de réutilisation de cette affiche, le parti néo-nazi risquerait d'être condamné à une amende pouvant atteindre 250.000 euros.
Ce n'est pas la première fois qu'un joueur allemand tombe sous la houlette des néo-nazis. Gerald Asamoah, joueur d'origine ghanéene du club Schalker de la ville de Gelsenkirchen, avait déjà été la cible de propos racistes. L'association « Schutzbund Deutschland » (Association de Défense de l'Allemagne) de la ville de Halle avait collé il y quelque temps des affiches un peu partout en ville, sur lesquelles on pouvait voir une photo d'Asamoah assortie d'une tirade raciste. Après avoir été menacée de poursuites judiciaires, l'association avait remplacé la photo du joueur par une caricature du « Stürmer ».
Les mouvements d'extrême-droite utilisent de plus en plus le football comme plateforme pour véhiculer leurs idées. Des manifestations néo-nazies sont déjà programmées pour la coupe du monde, afin d'attirer l'attention internationale.
Les stades sont aussi régulièrement le théâtre d'incidents antisémites et racistes. Samedi dernier, à Berlin, deux clubs locaux, le BFC Dynamo et le Tebe Berlin, s'affrontaient. Au départ, dans les années 20, Tebe Berlin comptait environ 20% de joueurs juifs. Même si ce n'est plus le cas, il est aujourd'hui considéré par ses adversires comme un « club de juifs ». Durant le match, alors qu'un joueur de la Tebe, blessé, restait à terre, un supporter de l'équipe adverse s'est exclamé : « Sale juif ! mets les gaz ! ». Sur quoi, un autre a renchéri : « On doit mettre tous les juifs dans un sac en plastique et les renvoyer dans leur pays ».
« Une ligne de métro, de St. Pauli à Auschwitz ! »
Pendant ce temps, à Hambourg, deux autres équipes s'affrontaient sur le terrain : le club FC St. Pauli (St. Pauli est un quartier du centre de Hambourg) et un club de Chemnitz. Or, dès la première mi-temps, l'ambiance a viré à l'agression de la part du club de l'Est. Environ 200 de ses supporters se sont mis à hurler : « Nous construisons une ligne de métro, de St. Pauli à Auschwitz ! ».
Enfin, ces jours-ci, on parle beaucoup de l'histoire de Ogungbure, ce jeune joueur d'origine nigériane. Ogungbure joue pour un club de Leipzig qui, le 1er avril dernier, a affronté un club de Halle. Dès le début du match, les insultes ont fusé : « Nègre », « Bimbo » et autres paroles racistes se sont enchaînées. Il s'est même fait cracher dessus.À bout de nerfs, il lève la main et imite le salut hitlérien. À la fin du match, des supporters déferlent sur le terrain et l'attaquent. Le service d'ordre - pourtant composé de 450 personnes - n'intervient pas. C'est finalement un camarade d'Ogungbure qui l'aide à trouver refuge dans les vestiaires. Il exlique son geste : « Tout m'était égal. J'aurais pu mourir aussi. Mais je devais faire quelque chose. ». Ce n'était en effet pas la première fois que des supporters l'agressaient ou s'amusaient à imiter des cris de singe. « Je n'ai jamais vu personne en Allemagne cracher sur un chat ou sur un chien – pourquoi sur moi ? ».
Ogungbure devra répondre devant la justice de son acte. En effet, selon le paragraphe 86a de la loi fondementale allemande, le salut hitlérien en public va à l'encontre de la constitution...
Le parti d'extrême-droite allemand, le NPD, vient de publier une affiche pour la Coupe du Monde 2006, qui aura lieu en Allemagne, avec pour titre « Blanc - pas seulement une couleur de maillot - Pour une vraie équipe NATIONALE » (« Weiss – nicht nur ein Trikotfarbe- Für eine echte NATIONAL-Mannschaft »). Le titre s'étale sur la photo d'un maillot portant le numéro 25. C'est le numéro du joueur de l'équipe nationale, Owomoyela. Owomoyela, qui vient de porter plainte contre le NPD, est d'origine africaine. Au départ, l'affiche devait même montrer sa photo. Cela dit,sitôt publiée et sitôt interdite, en cas de réutilisation de cette affiche, le parti néo-nazi risquerait d'être condamné à une amende pouvant atteindre 250.000 euros.
Ce n'est pas la première fois qu'un joueur allemand tombe sous la houlette des néo-nazis. Gerald Asamoah, joueur d'origine ghanéene du club Schalker de la ville de Gelsenkirchen, avait déjà été la cible de propos racistes. L'association « Schutzbund Deutschland » (Association de Défense de l'Allemagne) de la ville de Halle avait collé il y quelque temps des affiches un peu partout en ville, sur lesquelles on pouvait voir une photo d'Asamoah assortie d'une tirade raciste. Après avoir été menacée de poursuites judiciaires, l'association avait remplacé la photo du joueur par une caricature du « Stürmer ».
Les mouvements d'extrême-droite utilisent de plus en plus le football comme plateforme pour véhiculer leurs idées. Des manifestations néo-nazies sont déjà programmées pour la coupe du monde, afin d'attirer l'attention internationale.
Les stades sont aussi régulièrement le théâtre d'incidents antisémites et racistes. Samedi dernier, à Berlin, deux clubs locaux, le BFC Dynamo et le Tebe Berlin, s'affrontaient. Au départ, dans les années 20, Tebe Berlin comptait environ 20% de joueurs juifs. Même si ce n'est plus le cas, il est aujourd'hui considéré par ses adversires comme un « club de juifs ». Durant le match, alors qu'un joueur de la Tebe, blessé, restait à terre, un supporter de l'équipe adverse s'est exclamé : « Sale juif ! mets les gaz ! ». Sur quoi, un autre a renchéri : « On doit mettre tous les juifs dans un sac en plastique et les renvoyer dans leur pays ».
« Une ligne de métro, de St. Pauli à Auschwitz ! »
Pendant ce temps, à Hambourg, deux autres équipes s'affrontaient sur le terrain : le club FC St. Pauli (St. Pauli est un quartier du centre de Hambourg) et un club de Chemnitz. Or, dès la première mi-temps, l'ambiance a viré à l'agression de la part du club de l'Est. Environ 200 de ses supporters se sont mis à hurler : « Nous construisons une ligne de métro, de St. Pauli à Auschwitz ! ».
Enfin, ces jours-ci, on parle beaucoup de l'histoire de Ogungbure, ce jeune joueur d'origine nigériane. Ogungbure joue pour un club de Leipzig qui, le 1er avril dernier, a affronté un club de Halle. Dès le début du match, les insultes ont fusé : « Nègre », « Bimbo » et autres paroles racistes se sont enchaînées. Il s'est même fait cracher dessus.À bout de nerfs, il lève la main et imite le salut hitlérien. À la fin du match, des supporters déferlent sur le terrain et l'attaquent. Le service d'ordre - pourtant composé de 450 personnes - n'intervient pas. C'est finalement un camarade d'Ogungbure qui l'aide à trouver refuge dans les vestiaires. Il exlique son geste : « Tout m'était égal. J'aurais pu mourir aussi. Mais je devais faire quelque chose. ». Ce n'était en effet pas la première fois que des supporters l'agressaient ou s'amusaient à imiter des cris de singe. « Je n'ai jamais vu personne en Allemagne cracher sur un chat ou sur un chien – pourquoi sur moi ? ».
Ogungbure devra répondre devant la justice de son acte. En effet, selon le paragraphe 86a de la loi fondementale allemande, le salut hitlérien en public va à l'encontre de la constitution...
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