Zacarias Moussaoui et Israel
Zacarias Moussaoui étale son dégoût des victimes et sa haine de l'Amérique
ALEXANDRIA (AFP) - Zacarias Moussaoui, qui risque la peine de mort pour sa complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre, a pris à nouveau la parole jeudi à son procès pour étaler sa haine de l'Amérique et sa volonté de la voir souffrir encore et encore.Après plusieurs journées éprouvantes au cours desquelles l'accusation a exposé l'horreur et la douleur provoquées par les attentats, le Français n'a pas exprimé de regrets, bien au contraire.
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"J'aurais voulu que (les attentats du 11 septembre 2001) se reproduisent le 12, le 13, le 14, le 15, le 16, le 17...", a expliqué Zacarias Moussaoui, en ajoutant, très posément: "Je n'ai pas de regrets, pas de remords"."Je trouve dégoûtant que des gens viennent ici exposer leur douleur dans le but d'obtenir la mort de quelqu'un", a-t-il expliqué. "Nous l'avons fait pour cela: nous voulons infliger la souffrance. Je souhaite qu'il y ait encore plus de souffrance".
A sa demande, sa défense l'a interrogé sur les raisons de sa haine des Américains. "Vous êtes pour moi la tête du serpent. Si nous voulons détruire l'Etat juif de Palestine, nous devons vous détruire d'abord", a-t-il dit.
Donnant son interprétation d'un verset du Coran, dont il avait un exemplaire avec lui, il a expliqué que les musulmans avaient le devoir de se battre pour la suprématie d'Allah: "C'est nous qui devons être le super-pouvoir, c'est nous qui devons être au-dessus de vous".
Dans un anglais teinté d'accent français et marqué par un léger zézaiement, le Français a également parlé de ce "rêve" auquel il croit "à 100%": un jour, avant la fin de son mandat, le président américain George W. Bush le libèrera.
"Je sais que cela va arriver", a-t-il insisté en répétant: "Je ne veux pas mourir, je veux me battre", devant une salle médusée et des jurés affichant parfois un sourire ironique.
Zacarias Moussaoui, qui avait déjà sabordé le travail de ses avocats le 27 mars en prenant la parole pour revendiquer pour la première fois un rôle dans le 11-Septembre, a parlé pendant plus de deux heures et demi. Une proche de victime, visiblement choquée et les yeux embués, a dû être évacuée.
La défense a multiplié les questions pour le discréditer, tentant de montrer qu'il souffre d'une schizophrénie paranoïaque, une circonstance atténuante susceptible de justifier le choix de la réclusion criminelle à perpétuité plutôt que la peine de mort.
"Dieu merci, je ne suis pas fou", a rétorqué Moussaoui en estimant que depuis quatre ans, ses avocats avaient fait de la "non assistance criminelle".
S'il avait pu avoir un avocat musulman digne de confiance à ses yeux, Zacarias Moussaoui a expliqué qu'il aurait aimé le voir développer, il y a quatre ans, deux arguments pour éviter l'injection mortelle.
Le premier: les jurés n'auraient aucun intérêt à lui accorder la gloire de devenir "un martyr" mais devraient plutôt l'envoyer "pourrir" toute sa vie dans une prison fédérale de haute sécurité.
Le second: s'il est emprisonné à jamais, il pourrait à l'avenir sauver la vie d'Américains en servant de "monnaie d'échange" au cas où des soldats étaient pris en otage en Irak ou en Afghanistan.
Le premier argument a été soulevé par la défense dès l'ouverture des débats, et le second a été utilisé par l'accusation, qui estime que tant que Moussaoui est en vie, il y a un risque de voir des membres d'Al-Qaïda prendre des Américains en otage pour obtenir la libération de leur camarade.
Le jury pourrait être amené à se prononcer dès la semaine prochaine, "plutôt vers le début que vers la fin", a annoncé la juge chargée de l'affaire, Leonie Brinkema, en suspendant l'audience jusqu'à lundi matin.
Moussaoui propulse son procès vers de nouveaux sommets d'horreur
Le procès de Zacarias Moussaoui a atteint de nouveaux sommets. "Cela me fait plaisir de voir que leurs familles souffrent et j'espère qu'il y aura plus de souffrance", a-t-il dit calmement jeudi.Je serai libreLes procureurs ont fait revivre les attentats au tribunal, en montrant notamment des vidéos de gens se jetant dans le vide des tours jumelles de New York, pour échapper aux flammes. Moussaoui n'a exprimé que fierté face au drame. "J'aurais juste souhaité que cela se produise aussi le 12, le 13, le 14, le 15, le 16, le 17 (septembre)... et je peux continuer", a commenté le Français. Paradoxalement, Moussaoui a déclaré qu'il ne cherchait pas à être condamné à mort. "Vous n'aurez jamais mon sang car je serai libre", a-t-il dit, en assurant que le président George W. Bush ordonnerait sa libération.ImmortalitéLe public a quitté la salle, entre incrédulité et horreur, sans comprendre où l'accusé, qui risque la peine de mort ou la prison à vie, veut en venir. Des spécialistes estiment que le Français aspire à la mort, en dépit de ses déclarations. "Il veut l'immortalité", a déclaré Harold Bursztajn, psychiatre et expert auprès des tribunaux. Moussaoui est un "narcissique destructeur", car il semble ne se "sentir bien qu'en traitant les gens qui ne partagent pas son idéologie avec mépris", estime-t-il.ManipulationSon narcissisme l'amène peut-être à considérer qu'il peut "manipuler" les jurés en leur faisant croire qu'il ne veut pas être un martyr... pour obtenir justement qu'ils le condamnent à l'injection mortelle. Son avis est partagé par Jeffrey Frederick, spécialiste en psychologie des jurés: "Il ne faut pas oublier qu'au départ, il souhaitait participer à un attentat suicide", note-t-il avant d'estimer qu'après son témoignage "la probabilité qu'il ne soit pas condamné à mort est très faible". Circonstances atténuantesEn dépit des insultes de Moussaoui, qui a été jusqu'à souhaiter "l'extermination" des juifs en regardant son avocat Gerald Zerkin, lui-même juif, la défense n'a pas jeté l'éponge. Elle évoquera la semaine prochaine des "circonstances atténuantes", dont une probable schizophrénie, pour lui épargner l'injection mortelle. "Nous défendons ce garçon contre lui-même", a résumé Me François Roux, l'avocat français. Les délibérations des jurés en vue d'un verdict commenceront dès la semaine prochaine, a indiqué la juge chargée de l'affaire.
ALEXANDRIA (AFP) - Zacarias Moussaoui, qui risque la peine de mort pour sa complicité avec les auteurs des attentats du 11-Septembre, a pris à nouveau la parole jeudi à son procès pour étaler sa haine de l'Amérique et sa volonté de la voir souffrir encore et encore.Après plusieurs journées éprouvantes au cours desquelles l'accusation a exposé l'horreur et la douleur provoquées par les attentats, le Français n'a pas exprimé de regrets, bien au contraire.
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"J'aurais voulu que (les attentats du 11 septembre 2001) se reproduisent le 12, le 13, le 14, le 15, le 16, le 17...", a expliqué Zacarias Moussaoui, en ajoutant, très posément: "Je n'ai pas de regrets, pas de remords"."Je trouve dégoûtant que des gens viennent ici exposer leur douleur dans le but d'obtenir la mort de quelqu'un", a-t-il expliqué. "Nous l'avons fait pour cela: nous voulons infliger la souffrance. Je souhaite qu'il y ait encore plus de souffrance".
A sa demande, sa défense l'a interrogé sur les raisons de sa haine des Américains. "Vous êtes pour moi la tête du serpent. Si nous voulons détruire l'Etat juif de Palestine, nous devons vous détruire d'abord", a-t-il dit.
Donnant son interprétation d'un verset du Coran, dont il avait un exemplaire avec lui, il a expliqué que les musulmans avaient le devoir de se battre pour la suprématie d'Allah: "C'est nous qui devons être le super-pouvoir, c'est nous qui devons être au-dessus de vous".
Dans un anglais teinté d'accent français et marqué par un léger zézaiement, le Français a également parlé de ce "rêve" auquel il croit "à 100%": un jour, avant la fin de son mandat, le président américain George W. Bush le libèrera.
"Je sais que cela va arriver", a-t-il insisté en répétant: "Je ne veux pas mourir, je veux me battre", devant une salle médusée et des jurés affichant parfois un sourire ironique.
Zacarias Moussaoui, qui avait déjà sabordé le travail de ses avocats le 27 mars en prenant la parole pour revendiquer pour la première fois un rôle dans le 11-Septembre, a parlé pendant plus de deux heures et demi. Une proche de victime, visiblement choquée et les yeux embués, a dû être évacuée.
La défense a multiplié les questions pour le discréditer, tentant de montrer qu'il souffre d'une schizophrénie paranoïaque, une circonstance atténuante susceptible de justifier le choix de la réclusion criminelle à perpétuité plutôt que la peine de mort.
"Dieu merci, je ne suis pas fou", a rétorqué Moussaoui en estimant que depuis quatre ans, ses avocats avaient fait de la "non assistance criminelle".
S'il avait pu avoir un avocat musulman digne de confiance à ses yeux, Zacarias Moussaoui a expliqué qu'il aurait aimé le voir développer, il y a quatre ans, deux arguments pour éviter l'injection mortelle.
Le premier: les jurés n'auraient aucun intérêt à lui accorder la gloire de devenir "un martyr" mais devraient plutôt l'envoyer "pourrir" toute sa vie dans une prison fédérale de haute sécurité.
Le second: s'il est emprisonné à jamais, il pourrait à l'avenir sauver la vie d'Américains en servant de "monnaie d'échange" au cas où des soldats étaient pris en otage en Irak ou en Afghanistan.
Le premier argument a été soulevé par la défense dès l'ouverture des débats, et le second a été utilisé par l'accusation, qui estime que tant que Moussaoui est en vie, il y a un risque de voir des membres d'Al-Qaïda prendre des Américains en otage pour obtenir la libération de leur camarade.
Le jury pourrait être amené à se prononcer dès la semaine prochaine, "plutôt vers le début que vers la fin", a annoncé la juge chargée de l'affaire, Leonie Brinkema, en suspendant l'audience jusqu'à lundi matin.
Moussaoui propulse son procès vers de nouveaux sommets d'horreur
Le procès de Zacarias Moussaoui a atteint de nouveaux sommets. "Cela me fait plaisir de voir que leurs familles souffrent et j'espère qu'il y aura plus de souffrance", a-t-il dit calmement jeudi.Je serai libreLes procureurs ont fait revivre les attentats au tribunal, en montrant notamment des vidéos de gens se jetant dans le vide des tours jumelles de New York, pour échapper aux flammes. Moussaoui n'a exprimé que fierté face au drame. "J'aurais juste souhaité que cela se produise aussi le 12, le 13, le 14, le 15, le 16, le 17 (septembre)... et je peux continuer", a commenté le Français. Paradoxalement, Moussaoui a déclaré qu'il ne cherchait pas à être condamné à mort. "Vous n'aurez jamais mon sang car je serai libre", a-t-il dit, en assurant que le président George W. Bush ordonnerait sa libération.ImmortalitéLe public a quitté la salle, entre incrédulité et horreur, sans comprendre où l'accusé, qui risque la peine de mort ou la prison à vie, veut en venir. Des spécialistes estiment que le Français aspire à la mort, en dépit de ses déclarations. "Il veut l'immortalité", a déclaré Harold Bursztajn, psychiatre et expert auprès des tribunaux. Moussaoui est un "narcissique destructeur", car il semble ne se "sentir bien qu'en traitant les gens qui ne partagent pas son idéologie avec mépris", estime-t-il.ManipulationSon narcissisme l'amène peut-être à considérer qu'il peut "manipuler" les jurés en leur faisant croire qu'il ne veut pas être un martyr... pour obtenir justement qu'ils le condamnent à l'injection mortelle. Son avis est partagé par Jeffrey Frederick, spécialiste en psychologie des jurés: "Il ne faut pas oublier qu'au départ, il souhaitait participer à un attentat suicide", note-t-il avant d'estimer qu'après son témoignage "la probabilité qu'il ne soit pas condamné à mort est très faible". Circonstances atténuantesEn dépit des insultes de Moussaoui, qui a été jusqu'à souhaiter "l'extermination" des juifs en regardant son avocat Gerald Zerkin, lui-même juif, la défense n'a pas jeté l'éponge. Elle évoquera la semaine prochaine des "circonstances atténuantes", dont une probable schizophrénie, pour lui épargner l'injection mortelle. "Nous défendons ce garçon contre lui-même", a résumé Me François Roux, l'avocat français. Les délibérations des jurés en vue d'un verdict commenceront dès la semaine prochaine, a indiqué la juge chargée de l'affaire.
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