LES SOCIALISTES NORVEGIENS VEULENT ENCORE SE DISTINGUER PAR LEUR COMPORTEMENT ANTI-ISRAELIEN
suspension de l'aide à l'Autorité palestinienne embarrasse les socialistes norvégiens
LE MONDE 13.04.06 13h54 • Mis à jour le 13.04.06 13h54 STOCKHOLM CORRESPONDANCE
près les Etats-Unis et l'Union européenne, la Norvège a décidé, dimanche 9 avril, de suspendre son aide à l'Autorité palestinienne : une prise de position apparemment logique pour cet Etat européen qui, sans être membre de l'UE, est un fidèle allié de l'OTAN. Mais au pays des accords d'Oslo, où des diplomates norvégiens avaient secrètement négocié avec Israéliens et Palestiniens, du début des années 1990 jusqu'à la signature des accords, en 1993, cette décision provoque une polémique au sein du gouvernement.
Six mois après son arrivée au pouvoir, la coalition de centre-gauche connaît ainsi son premier vrai test de politique étrangère. "Je pensais que nous serions les tenants d'une ligne alternative", a regretté Rolf Reikvam, un responsable du Sosialistisk Venstreparti (SV), le parti socialiste associé, dans le gouvernement, au Parti du centre et au Parti travailliste. Parmi l'aile gauche de cette coalition, on accepte mal ce qui est vu comme un abandon face aux pressions américaines.
Mais les critiques craignent aussi que la Norvège ne compromette son rôle de médiateur au Proche-Orient. L'un des artisans des accords d'Oslo, Terje Rod-Larsen, est toujours l'envoyé spécial de l'ONU dans les territoires occupés, et la Norvège préside le comité qui coordonne l'assistance internationale au peuple palestinien. De plus, même si les accords d'Oslo sont très mal en point, la Norvège en a retiré une réputation et une expertise sur la scène internationale qui la voient aujourd'hui intervenir comme médiateur dans les conflits au Sri Lanka, aux Philippines, au Soudan et en Haïti.
Après avoir envoyé près de 50 millions d'euros en 2005, la Norvège devrait distribuer cette année plus de 60 millions d'euros en Palestine, dont 20 % vont traditionnellement à l'Autorité palestinienne. C'est cette dernière somme qui est touchée par le gel, précise-t-on à Oslo, le reste étant versé comme d'habitude par le biais d'organisations humanitaires et de l'ONU.
L'affaire est particulièrement déchirante pour le SV, le parti socialiste, puisque Erik Solheim, ministre de la coopération et membre du SV, a dû s'aligner sur la position de Jonas Gahr Stoere, le ministre travailliste des affaires étrangères. Or le SV milite depuis longtemps en faveur des positions palestiniennes. Le parti mène actuellement une campagne de boycottage des produits israéliens et réclame des sanctions internationales et un embargo sur les ventes d'armes à Israël.
Au cours d'explications embarrassées, les ministres ont accordé leurs violons et déclaré que le gouvernement norvégien n'avait pas suspendu ses paiements, mais qu'il examinerait la situation lors du prochain versement, prévu fin mai. Une question qui sera activement débattue le 26 avril, lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas visitera Oslo.
LE MONDE 13.04.06 13h54 • Mis à jour le 13.04.06 13h54 STOCKHOLM CORRESPONDANCE
près les Etats-Unis et l'Union européenne, la Norvège a décidé, dimanche 9 avril, de suspendre son aide à l'Autorité palestinienne : une prise de position apparemment logique pour cet Etat européen qui, sans être membre de l'UE, est un fidèle allié de l'OTAN. Mais au pays des accords d'Oslo, où des diplomates norvégiens avaient secrètement négocié avec Israéliens et Palestiniens, du début des années 1990 jusqu'à la signature des accords, en 1993, cette décision provoque une polémique au sein du gouvernement.
Six mois après son arrivée au pouvoir, la coalition de centre-gauche connaît ainsi son premier vrai test de politique étrangère. "Je pensais que nous serions les tenants d'une ligne alternative", a regretté Rolf Reikvam, un responsable du Sosialistisk Venstreparti (SV), le parti socialiste associé, dans le gouvernement, au Parti du centre et au Parti travailliste. Parmi l'aile gauche de cette coalition, on accepte mal ce qui est vu comme un abandon face aux pressions américaines.
Mais les critiques craignent aussi que la Norvège ne compromette son rôle de médiateur au Proche-Orient. L'un des artisans des accords d'Oslo, Terje Rod-Larsen, est toujours l'envoyé spécial de l'ONU dans les territoires occupés, et la Norvège préside le comité qui coordonne l'assistance internationale au peuple palestinien. De plus, même si les accords d'Oslo sont très mal en point, la Norvège en a retiré une réputation et une expertise sur la scène internationale qui la voient aujourd'hui intervenir comme médiateur dans les conflits au Sri Lanka, aux Philippines, au Soudan et en Haïti.
Après avoir envoyé près de 50 millions d'euros en 2005, la Norvège devrait distribuer cette année plus de 60 millions d'euros en Palestine, dont 20 % vont traditionnellement à l'Autorité palestinienne. C'est cette dernière somme qui est touchée par le gel, précise-t-on à Oslo, le reste étant versé comme d'habitude par le biais d'organisations humanitaires et de l'ONU.
L'affaire est particulièrement déchirante pour le SV, le parti socialiste, puisque Erik Solheim, ministre de la coopération et membre du SV, a dû s'aligner sur la position de Jonas Gahr Stoere, le ministre travailliste des affaires étrangères. Or le SV milite depuis longtemps en faveur des positions palestiniennes. Le parti mène actuellement une campagne de boycottage des produits israéliens et réclame des sanctions internationales et un embargo sur les ventes d'armes à Israël.
Au cours d'explications embarrassées, les ministres ont accordé leurs violons et déclaré que le gouvernement norvégien n'avait pas suspendu ses paiements, mais qu'il examinerait la situation lors du prochain versement, prévu fin mai. Une question qui sera activement débattue le 26 avril, lorsque le président palestinien Mahmoud Abbas visitera Oslo.
0 Comments:
Post a Comment
<< Home