Sunday, December 10, 2006

L'IRAN REUNIT UNE CONFERENCE NEGATIONNISTE

Téhéran réunit une conférence sur la "réalité" de la Shoah
LE MONDE 09.12.06 12h40 • Mis à jour le 09.12.06 12h40
OAS_AD('Frame1');
Conservez cet article dans votre classeur. Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offerts
OAS_AD('Top2');


n en parle dans les organisations juives comme d'une "véritable ignominie". Une conférence internationale - dont l'objectif semble être de contester la réalité de la Shoah - devrait attirer, lundi 11 et mardi 12 décembre à Téhéran, soixante-sept "historiens et chercheurs" de trente pays, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Autriche.
if (provenance_elt !=-1) {OAS_AD('x40')} else {OAS_AD('Middle')}

Jamais une manifestation à forte tonalité négationniste de cette ampleur n'avait eu lieu dans un pays musulman. A l'initative de deux organisations néonazies (américaine et suisse), une conférence de même nature avait failli se tenir en 2001 à Beyrouth, mais avait été annulée après un appel d'intellectuels de quatorze pays arabes (dont les Palestiniens Edward Saïd, décédé depuis, et Elias Sanbar).
A de multiples reprises depuis son élection en juin 2005, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a contesté la réalité de la Shoah. Dès octobre 2005, affirmant qu'Israël devait être "rayé de la carte", il avait qualifié de "mythe" le génocide des juifs. Exprimant des "doutes" sur le nombre de juifs tués dans les camps, il fait de la Shoah un "prétexte" au développement du sionisme, à l'"oppression" des Palestiniens, à l'accroissement de "l'influence des juifs dans l'économie, les médias, les centres de pouvoir".
Rendus publics par l'Institut pour les études politiques de Téhéran - officine organisatrice proche du ministère des affaires étrangères -, les thèmes de la conférence affichent un caractère négationniste : "Antisémitisme européen et émergence du sionisme" ; "Nazisme et sionisme : coopération ou hostilité" ; "Points de vue révisionnistes" ; "Chambres à gaz : négation ou confirmation", etc. Des débats sont prévus sur l'antisémitisme en Europe, comparé au sort, jugé plus clément, des juifs en pays musulman, et sur les lois qui "restreignent la liberté d'expression de ceux qui nient l'Holocauste".
"Si la conférence devait conclure que l'Holocauste a vraiment existé, alors l'Iran l'accepterait", a déclaré, mardi 5 décembre, Manuchehr Mohammadi, vice-ministre des affaires étrangères. Mais la question resterait entière : "Pourquoi la nation palestinienne et les pays du Proche-Orient devraient-ils en payer le prix ?" Il ajoutait : "S'il est vrai que six millions de juifs ont été tués, faut-il interdire d'autres recherches et emprisonner ceux qui doutent ?"
L'ALLEMAGNE "CHOQUÉE"
Aucune liste d'intervenants n'avait été communiquée à deux jours de l'ouverture. Les sites négationnistes sont également discrets, comme s'ils craignaient que les participants ne soient inquiétés dans des pays comme la France, la Belgique, l'Allemagne ou l'Autriche, qui disposent d'un arsenal répressif contre le négationnisme. Mais le chiffre fourni de trente pays participants confirme la coopération croissante entre chercheurs "indépendants" de pays européens, des Etats-Unis, du Proche-Orient, ainsi que le fait observer le site américain de l'Institute for historical review (IHR), qui avait publié, dans les années 1970, deux ouvrages d'Arthur Butz (La Supercherie du vingtième siècle) et de Richard Harwood (Est-ce qu'il y a bien eu six millions de morts ?). L'IHR avait été promotrice de la conférence révisionniste de Beyrouth en 2001.
Début 2006, déjà, l'Iran avait riposté aux caricatures de Mahomet publiées par la presse danoise par un concours de caricatures sur la Shoah. Quelque 1 193 dessins avaient été envoyés de 62 pays. Neuf millions de personnes ont visité l'exposition qui a suivi à Téhéran. C'est devant le "succès" de cette manifestation que la conférence sur la Shoah avait été relancée.
Le Congrès juif mondial s'inquiète de la faiblesse des réactions. Toutefois, après Kofi Annan, qui a désavoué l'initiative iranienne, le ministère allemand des affaires étrangères a déclaré, vendredi 8 décembre, que les affirmations mettant en doute la réalité de la Shoah sont "choquantes" et "inacceptables".
Henri Tincq
Article

0 Comments:

Post a Comment

<< Home