Friday, January 05, 2007

SOUPE AU COCHON...LE CONSEIL D'ETAT SAISI

Le Conseil d'Etat saisi sur la question de la "soupe au cochon"

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PARIS (Reuters) - Le ministère de l'Intérieur a saisi jeudi le Conseil d'Etat sur une distribution à Paris de "soupe au cochon" aux sans-abri, jugée xénophobe et raciste à l'égard des personnes de confession juive et musulmane, a-t-on appris auprès de la préfecture de police de Paris.
Malgré son interdiction en décembre dernier par la préfecture de la capitale, cette opération caritative a été autorisée mardi par décision du tribunal administratif de Paris, qui a considéré que cette distribution ne constituait pas un trouble à l'ordre public.
"Le ministère de l'Intérieur a fait appel jeudi de la décision du tribunal et déposé un recours devant le Conseil d'Etat qui sera examiné vendredi", a-t-on indiqué à Reuters à la préfecture de police.
Mardi, le tribunal administratif a suspendu les arrêtés de décembre 2006 du préfet de police qui interdisaient à l'association "SDF-Solidarité des Français", proche de mouvements d'extrême droite, la distribution de cette soupe populaire à base de lard.
Dans un communiqué publié jeudi, le tribunal reconnaît que "l'association poursuit un but manifestement discriminatoire à l'encontre des personnes auxquelles leur confession interdit la consommation de viande de porc".
Mais, poursuit-il, "seul un risque de trouble public autorise l'autorité administrative à prononcer l'interdiction d'une manifestation". "Le juge des référés a dû constater d'une part que le préfet de police ne rapportait nullement la preuve de l'existence d'un tel risque", justifie le communiqué.
D'autre part "le but poursuivi par l'association (...) ne pouvait pas être assimilé à une atteinte à la dignité humaine constitutive, en elle-même, d'un tel trouble", argue le tribunal.
Il fait en outre observer que "d'autres distributions de nourriture exemptes de viande de porc sont effectuées par des associations caritatives".
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a exprimé jeudi "son indignation et sa déception" et saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE).
Il annonce dans un communiqué son intention de donner des "suites judiciaires appropriées" à l'affaire et attend que les pouvoirs publics fassent "une intervention énergique pour contrecarrer cette injure à la pauvreté".
De son côté, le PCF dans un communiqué demande au ministère de l'Intérieur de dissoudre l'association, qu'il juge "raciste et xénophobe". "Si le Conseil d'Etat venait à autoriser une telle initiative, ce serait une menace grave faite aux valeurs républicaines et à la laïcité", affirme le PCF.

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