Robert Faurisson perd son procès en diffamation contre Robert Badinter
Robert Faurisson perd son procès en diffamation contre Robert Badinter
LE MONDE | 22.05.07 | 19h36 • Mis à jour le 22.05.07 | 19h36
a 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris a accordé, lundi 21 mai, le bénéfice de la bonne foi à Robert Badinter, poursuivi en diffamation par l'universitaire négationniste Robert Faurisson à la suite d'une émission diffusée sur Arte en novembre 2006. "Le dernier procès que j'aurais plaidé dans ma vie avant de devenir ministre, c'est l'affaire Faurisson. J'ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l'histoire", y avait déclaré M. Badinter. Il faisait référence à un procès au terme duquel M. Faurisson avait été condamné, en première instance en 1981 et devant la cour d'appel en 1983, pour avoir déclaré que "Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".
Dans son réquisitoire, lundi 2 avril, le procureur adjoint de Paris François Cordier avait considéré que si le mot de "faussaire" ne figurait pas explicitement dans les décisions du tribunal et de la cour d'appel, la "méthode" employée par M. Faurisson "avait été réprouvée en des termes qui permettent de dire légitimement que c'est celle d'un faussaire". Il avait en conséquence demandé au tribunal de rejeter sa "nouvelle tentative de mystification et d'imposture" (Le Monde du 4 avril).
La 17e chambre, présidée par Nicolas Bonnal, partage cette argumentation. Elle estime que la condamnation de M. Faurisson reposait "non sur des considérations morales" mais sur "la responsabilité professionnelle" de l'universitaire qui avait "tenté d'appuyer sur une prétendue recherche critique à caractère scientifique et historique sa volonté de nier les souffrances des victimes du génocide des juifs, de réhabiliter les criminels nazis qui l'ont voulu et exécuté et de nourrir ainsi les provocations à la haine ou à la violence à caractère antisémite". En utilisant le mot de "faussaire", relève le tribunal, M. Badinter a "donc conservé une parfaite modération dans le propos". M. Faurisson a été condamné à verser 5 000 euros à M. Badinter au titre des frais de justice.
Pascale Robert-Diard
Article paru dans l'édition du 23.05.07. Elections 2007 : Le Monde chez vous pour 16€/mois
LE MONDE | 22.05.07 | 19h36 • Mis à jour le 22.05.07 | 19h36
a 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris a accordé, lundi 21 mai, le bénéfice de la bonne foi à Robert Badinter, poursuivi en diffamation par l'universitaire négationniste Robert Faurisson à la suite d'une émission diffusée sur Arte en novembre 2006. "Le dernier procès que j'aurais plaidé dans ma vie avant de devenir ministre, c'est l'affaire Faurisson. J'ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l'histoire", y avait déclaré M. Badinter. Il faisait référence à un procès au terme duquel M. Faurisson avait été condamné, en première instance en 1981 et devant la cour d'appel en 1983, pour avoir déclaré que "Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".
Dans son réquisitoire, lundi 2 avril, le procureur adjoint de Paris François Cordier avait considéré que si le mot de "faussaire" ne figurait pas explicitement dans les décisions du tribunal et de la cour d'appel, la "méthode" employée par M. Faurisson "avait été réprouvée en des termes qui permettent de dire légitimement que c'est celle d'un faussaire". Il avait en conséquence demandé au tribunal de rejeter sa "nouvelle tentative de mystification et d'imposture" (Le Monde du 4 avril).
La 17e chambre, présidée par Nicolas Bonnal, partage cette argumentation. Elle estime que la condamnation de M. Faurisson reposait "non sur des considérations morales" mais sur "la responsabilité professionnelle" de l'universitaire qui avait "tenté d'appuyer sur une prétendue recherche critique à caractère scientifique et historique sa volonté de nier les souffrances des victimes du génocide des juifs, de réhabiliter les criminels nazis qui l'ont voulu et exécuté et de nourrir ainsi les provocations à la haine ou à la violence à caractère antisémite". En utilisant le mot de "faussaire", relève le tribunal, M. Badinter a "donc conservé une parfaite modération dans le propos". M. Faurisson a été condamné à verser 5 000 euros à M. Badinter au titre des frais de justice.
Pascale Robert-Diard
Article paru dans l'édition du 23.05.07. Elections 2007 : Le Monde chez vous pour 16€/mois
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