La libéralisation envisagée des messes en latin suscite une polémique
La libéralisation envisagée des messes en latin suscite une polémique
samedi 26 mai, 11 h 58
Par Nicole Winfield
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CITE DU VATICAN (AP) - Retour en arrière? Alors que la célébration de la messe en langue vernaculaire, et non plus en latin, était une des réformes les plus radicales de Vatican II, le pape Benoît XVI semble aujourd'hui prêt à autoriser le retour de la messe de rite tridentin qui date du XVIe siècle.
S'il le fait, il passera outre les objections de certains cardinaux, évêques et membres de la communauté juive, dont les griefs concernent notamment les mots utilisés dans ce rite tridentin, ou la forme de rejet qu'il constituerait par rapport aux avancées du Concile Vatican II, qui a eu lieu de 1962 à 1965, et qui a symbolisé l'ouverture de l'Eglise au monde moderne.
Un responsable du Vatican, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, a confirmé au début du mois que le pape allait bientôt assouplir les restrictions concernant la messe de rite tridentin en raison d'un "nouvel intérêt" pour ce type de célébration, particulièrement parmi les jeunes catholiques.
Ces dernières décennies, les prêtres ne pouvaient célébrer des messes de rite tridentin qu'avec l'autorisation de leur évêque. Les responsables de l'Eglise attendent avec anxiété la décision de Benoît XVI, pour voir jusqu'où il ira dans l'assouplissement de cette règle.
Pour le cardinal Castrillon Hoyos, cette mesure ne représenterait pas "un pas en arrière, une régression vers l'époque d'avant les réformes". Il s'agirait au contraire d'une initiative visant à donner aux fidèles un accès accru à un "trésor" de l'Eglise.
Devant des évêques, au Brésil, Dario Castrillon Hoyos a également affirmé que le pape essayait ainsi de tendre la main aux membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, un mouvement ultratraditionaliste et schismatique, et les ramener au sein du Vatican.
Le défunt archevêque français Marcel Lefebvre a fondé cette Fraternité en 1969 en Suisse, pour marquer son opposition aux réformes de Vatican II, particulièrement ses réformes liturgiques. Le Vatican a excommunié Mrg Lefebvre en 1988 après qu'il eut consacré quatre évêques sans le consentement de Rome. Ces évêques ont également été excommuniés.
Benoît XVI souhaite réconcilier l'Eglise catholique avec ce mouvement, qui a demandé un assouplissement des conditions de célébration de la messe traditionnelle en préalable d'une éventuelle normalisation des relations.
Mais les évêques en France, où la mouvance de Mgr Lefebvre reste forte, se sont opposés publiquement à toute libéralisation concernant ce rituel, affirmant qu'un élargissement de son utilisation pourrait entraîner des divisions au sein de l'Eglise, et ouvrir la porte à un rejet des autres enseignements de Vatican II.
"Une telle décision risque de mettre en danger l'unité des prêtres et des fidèles", souligne un communiqué diffusé à la fin de l'année dernière par des évêques de Strasbourg, Metz et Besançon.
Autre critique: celle soulevée par le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au Comité juif américain. Il a écrit au mois de mars à plusieurs cardinaux pour exprimer son inquiétude concernant une prière pour les "infidèles" formulée pendant la messe de rite tridentin, ainsi qu'une prière utilisée pendant la Semaine sainte qui contenait des références aux "perfides", ou infidèles, les juifs.
Le cardinal Walter Kasper, chargé des relations entre le Vatican et les juifs, l'a toutefois assuré que le missel tridentin utilisé aujourd'hui ne contenait pas de référence au juif "perfide".
samedi 26 mai, 11 h 58
Par Nicole Winfield
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CITE DU VATICAN (AP) - Retour en arrière? Alors que la célébration de la messe en langue vernaculaire, et non plus en latin, était une des réformes les plus radicales de Vatican II, le pape Benoît XVI semble aujourd'hui prêt à autoriser le retour de la messe de rite tridentin qui date du XVIe siècle.
S'il le fait, il passera outre les objections de certains cardinaux, évêques et membres de la communauté juive, dont les griefs concernent notamment les mots utilisés dans ce rite tridentin, ou la forme de rejet qu'il constituerait par rapport aux avancées du Concile Vatican II, qui a eu lieu de 1962 à 1965, et qui a symbolisé l'ouverture de l'Eglise au monde moderne.
Un responsable du Vatican, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, a confirmé au début du mois que le pape allait bientôt assouplir les restrictions concernant la messe de rite tridentin en raison d'un "nouvel intérêt" pour ce type de célébration, particulièrement parmi les jeunes catholiques.
Ces dernières décennies, les prêtres ne pouvaient célébrer des messes de rite tridentin qu'avec l'autorisation de leur évêque. Les responsables de l'Eglise attendent avec anxiété la décision de Benoît XVI, pour voir jusqu'où il ira dans l'assouplissement de cette règle.
Pour le cardinal Castrillon Hoyos, cette mesure ne représenterait pas "un pas en arrière, une régression vers l'époque d'avant les réformes". Il s'agirait au contraire d'une initiative visant à donner aux fidèles un accès accru à un "trésor" de l'Eglise.
Devant des évêques, au Brésil, Dario Castrillon Hoyos a également affirmé que le pape essayait ainsi de tendre la main aux membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, un mouvement ultratraditionaliste et schismatique, et les ramener au sein du Vatican.
Le défunt archevêque français Marcel Lefebvre a fondé cette Fraternité en 1969 en Suisse, pour marquer son opposition aux réformes de Vatican II, particulièrement ses réformes liturgiques. Le Vatican a excommunié Mrg Lefebvre en 1988 après qu'il eut consacré quatre évêques sans le consentement de Rome. Ces évêques ont également été excommuniés.
Benoît XVI souhaite réconcilier l'Eglise catholique avec ce mouvement, qui a demandé un assouplissement des conditions de célébration de la messe traditionnelle en préalable d'une éventuelle normalisation des relations.
Mais les évêques en France, où la mouvance de Mgr Lefebvre reste forte, se sont opposés publiquement à toute libéralisation concernant ce rituel, affirmant qu'un élargissement de son utilisation pourrait entraîner des divisions au sein de l'Eglise, et ouvrir la porte à un rejet des autres enseignements de Vatican II.
"Une telle décision risque de mettre en danger l'unité des prêtres et des fidèles", souligne un communiqué diffusé à la fin de l'année dernière par des évêques de Strasbourg, Metz et Besançon.
Autre critique: celle soulevée par le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au Comité juif américain. Il a écrit au mois de mars à plusieurs cardinaux pour exprimer son inquiétude concernant une prière pour les "infidèles" formulée pendant la messe de rite tridentin, ainsi qu'une prière utilisée pendant la Semaine sainte qui contenait des références aux "perfides", ou infidèles, les juifs.
Le cardinal Walter Kasper, chargé des relations entre le Vatican et les juifs, l'a toutefois assuré que le missel tridentin utilisé aujourd'hui ne contenait pas de référence au juif "perfide".
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