Allemagne: en boycottant Israël, un joueur de foot fait scandale
Allemagne: en boycottant Israël, un joueur de foot fait scandale
Par Pierre Rouchaléou (Journaliste) 15H40 11/10/2007
(De Berlin) Ashkan Dejagah, un Allemand d'origine iranienne, a annoncé au quotidien Bild que, pour des "raisons politiques", il ne participerait pas à la sélection allemande des espoirs qui doit affronter vendredi à Tel Aviv -dans le cadre d’un match de qualification pour l’Euro 2009- l’équipe de l’Etat hébreu.
"Après tout, mes parents sont iraniens et j'ai plus de sang iranien dans les veines que de sang allemand" a ajouté le milieu de terrain de 21 ans, qui est né en Iran mais vit en Allemagne depuis son enfance, et qui évolue dans l’équipe de Wolfsburg. "Je vous prie de comprendre que mes raisons sont très personnelles et qu’elles sont liées à mon environnement familial", a-t-il également affirmé devant la Fédération allemande de football (DFB) qui a accepté sa décision.
La communauté juive irritée
Connu pour son engagement contre le racisme et l’antisémitisme, Theo Zwanziger, le président de la fédération, s’est refusé à tout commentaire lorsqu’il lui a été demandé si c’est en raison de la présence du frère d’Ashkan Dejagah dans l’équipe de Téhéran qu’il avait accepté cette décision.
Cette passivité de la DFB a irrité les représentants de la communauté juive. Charlotte Knobloch, la présidente du Conseil central des juifs en Allemagne, a qualifié de "profondément antisportif" le comportement d’Ashkan Dejagah, "car les compétitions sportives se disputent dans un esprit de respect mutuel et elles dépassent les clivages politiques". Elle a ajouté qu’"en raison de sa nationalité allemande, le joueur doit se montrer particulièrement attentif à sa responsabilité historique".
"Si ce comportement anti-israélien était toléré -ce qui constitue un grave affront-, j’attendrai donc que la fédération exclue ce joueur de l'équipe nationale", a-t-elle affirmé. Dieter Graumann, le vice-président du Conseil central des juifs en Allemagne, a déclaré sur le site Internet du Spiegel qu’il était "impensable qu'un joueur allemand s’engage dans un boycott privé contre Israël". Les représentants des différents courants politiques ont pris des positions similaires.
Des précédents dans le judo
Depuis la révolution islamique en 1979, la frange la plus dure du régime des mollahs dénie le droit d’existence d’Israël et menace de représailles les Iraniens qui s'y rendent. Ce n'est donc pas la première fois que des athlètes iraniens refusent de participer à des compétitions en Israël.
Ces derniers mois, le président iranien Mahmoud Ahmedinejad a suscité de vives critiques internationales pour avoir mis en cause l’existence de l’Holocauste et appelé "à rayer de la carte" l’État d’Israël.
En 2004, le Bayern de Munich a joué en Ligue des champions contre le Maccabi de Tel Aviv sans son meilleur joueur, Vahid Hashemian, un Iranien qui avait été prévenu par son pays de ne pas se rendre en Israël sous peine de sanctions. Une blessure fut invoquée pour expliquer son absence.
La même année, pendant les Jeux olympiques d’Athènes, un champion iranien de judo a publiquement déclaré qu'il ne combattrait pas contre un adversaire israélien et il a pris pour prétexte son excès de poids. L’Iranien a été éliminé mais un peu plus tard, la fédération internationale de judo ayant reconnu qu'il n'y avait aucun excès de poids dans cette affaire.
Peur de représailles ou raisons politiques, il se vérifie encore une fois que sport et politique forment un mélange instable difficile à manier.
► Mise à jour, jeudi 11 octobre, 16 heures. Ashkan Dejagah vient d’être suspendu et mis à l’écart de l’équipe nationale allemande des Espoirs. C’est ce que vient d’annoncer Theo Zwanziger, le président de la fédération allemande du football (DFB), lors de sa réunion avec Avi Luzon son alter ego israélien. Zwanziger a apparemment fait volte-face, au lendemain des déclarations du porte-parole du Ministère de l’Intérieur condamnant l’attitude d’Ashkan Dejagah.
Par Pierre Rouchaléou (Journaliste) 15H40 11/10/2007
(De Berlin) Ashkan Dejagah, un Allemand d'origine iranienne, a annoncé au quotidien Bild que, pour des "raisons politiques", il ne participerait pas à la sélection allemande des espoirs qui doit affronter vendredi à Tel Aviv -dans le cadre d’un match de qualification pour l’Euro 2009- l’équipe de l’Etat hébreu.
"Après tout, mes parents sont iraniens et j'ai plus de sang iranien dans les veines que de sang allemand" a ajouté le milieu de terrain de 21 ans, qui est né en Iran mais vit en Allemagne depuis son enfance, et qui évolue dans l’équipe de Wolfsburg. "Je vous prie de comprendre que mes raisons sont très personnelles et qu’elles sont liées à mon environnement familial", a-t-il également affirmé devant la Fédération allemande de football (DFB) qui a accepté sa décision.
La communauté juive irritée
Connu pour son engagement contre le racisme et l’antisémitisme, Theo Zwanziger, le président de la fédération, s’est refusé à tout commentaire lorsqu’il lui a été demandé si c’est en raison de la présence du frère d’Ashkan Dejagah dans l’équipe de Téhéran qu’il avait accepté cette décision.
Cette passivité de la DFB a irrité les représentants de la communauté juive. Charlotte Knobloch, la présidente du Conseil central des juifs en Allemagne, a qualifié de "profondément antisportif" le comportement d’Ashkan Dejagah, "car les compétitions sportives se disputent dans un esprit de respect mutuel et elles dépassent les clivages politiques". Elle a ajouté qu’"en raison de sa nationalité allemande, le joueur doit se montrer particulièrement attentif à sa responsabilité historique".
"Si ce comportement anti-israélien était toléré -ce qui constitue un grave affront-, j’attendrai donc que la fédération exclue ce joueur de l'équipe nationale", a-t-elle affirmé. Dieter Graumann, le vice-président du Conseil central des juifs en Allemagne, a déclaré sur le site Internet du Spiegel qu’il était "impensable qu'un joueur allemand s’engage dans un boycott privé contre Israël". Les représentants des différents courants politiques ont pris des positions similaires.
Des précédents dans le judo
Depuis la révolution islamique en 1979, la frange la plus dure du régime des mollahs dénie le droit d’existence d’Israël et menace de représailles les Iraniens qui s'y rendent. Ce n'est donc pas la première fois que des athlètes iraniens refusent de participer à des compétitions en Israël.
Ces derniers mois, le président iranien Mahmoud Ahmedinejad a suscité de vives critiques internationales pour avoir mis en cause l’existence de l’Holocauste et appelé "à rayer de la carte" l’État d’Israël.
En 2004, le Bayern de Munich a joué en Ligue des champions contre le Maccabi de Tel Aviv sans son meilleur joueur, Vahid Hashemian, un Iranien qui avait été prévenu par son pays de ne pas se rendre en Israël sous peine de sanctions. Une blessure fut invoquée pour expliquer son absence.
La même année, pendant les Jeux olympiques d’Athènes, un champion iranien de judo a publiquement déclaré qu'il ne combattrait pas contre un adversaire israélien et il a pris pour prétexte son excès de poids. L’Iranien a été éliminé mais un peu plus tard, la fédération internationale de judo ayant reconnu qu'il n'y avait aucun excès de poids dans cette affaire.
Peur de représailles ou raisons politiques, il se vérifie encore une fois que sport et politique forment un mélange instable difficile à manier.
► Mise à jour, jeudi 11 octobre, 16 heures. Ashkan Dejagah vient d’être suspendu et mis à l’écart de l’équipe nationale allemande des Espoirs. C’est ce que vient d’annoncer Theo Zwanziger, le président de la fédération allemande du football (DFB), lors de sa réunion avec Avi Luzon son alter ego israélien. Zwanziger a apparemment fait volte-face, au lendemain des déclarations du porte-parole du Ministère de l’Intérieur condamnant l’attitude d’Ashkan Dejagah.
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