12/2008 | Mise à jour : 06:55 | Commentaires 1 | Ajouter à ma sélection
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L'annonce, jeudi, qu'une réunion sécuritaire exceptionnelle du gouvernement se tiendrait dimanche a contribué à tromper le Hamas.
Israël avait bien prévenu qu'il allait frapper et frapper fort si le Hamas ne stoppait pas les tirs de roquettes. Mais à force de brandir la menace sans passer à l'action, le ministre de la Défense Ehoud Barak n'avait pas été cru. Même lorsqu'il avait annoncé il y a quelques jours qu'une opération militaire devenait inéluctable suite au refus du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza de faire stopper les tirs de roquettes contre le sud d'Israël.
Dans un climat de polémique électoraliste à l'approche des législatives du 11 février, l'opposition de droite, largement relayée par les médias, avait continué de l'accuser de faiblesse, sinon de lâcheté, son pire crime étant de porter atteinte à la force de dissuasion d'Israël. Encore jeudi dernier, à l'annonce qu'il laisserait le passage à des convois humanitaires vers Gaza, Barak s'était fait traiter de psychologiquement «anormal» par le leader du parti russophone populiste Avigdor Lieberman.
Riposte relativement faible
Il s'avère à présent que ce geste avait pour but de tromper l'adversaire. Il venait après l'annonce d'une réunion de sécurité exceptionnelle dimanche à laquelle devaient participer le premier ministre Ehoud Olmert, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et Ehoud Barak. Tout cela pour faire croire au Hamas qu'une opération militaire serait retardée et que, une fois de plus, le gouvernement de transition dirigé par un premier ministre au plus bas de sa popularité, hésiterait à engager une épreuve de force.
La manœuvre a réussi au-delà de toutes espérances. De l'aveu même des dirigeants du Hamas, ils ne s'attendaient pas à une attaque d'une telle ampleur. Le Hamas pensait que le gouvernement israélien avait été à ce point échaudé par les déboires de la guerre du Liban de l'été 2006 qu'il n'oserait pas s'engager dans une nouvelle aventure de ce type.
Lorsque 64 avions de combat de l'armée de l'air israélienne ont attaqué samedi matin à 11 h 30 du matin cinquante cibles, ils ont trouvé des miliciens du Hamas dans des bâtiments censés être vides. Le Hamas n'avait même pas annulé une cérémonie de fin de cours pour élèves policiers à Gaza. L'attaque a alors tourné au carnage. Après cette première vague, sont venus les hélicoptères d'assaut et les drones de combat qui ont attaqué des tireurs de roquettes et des stocks souterrains de missiles. En tout, 230 Palestiniens ont été tués pour la seule journée de samedi, sans qu'un seul appareil israélien soit touché.
Du point de vue tactique, c'est un succès indéniable. La riposte du Hamas s'est révélée relativement faible : une soixantaine de roquettes tirées contre Israël tuant un civil à Netivot dans le sud d'Israël.
«Vous avez commencé mais c'est nous qui déciderons comment tout cela va se terminer», a proclamé un dirigeant du Hamas. Le mouvement compte sur le facteur temps, sur l'impact dans le monde arabe des images atroces de victimes de bombardements, passant en boucle sur al-Jezira. Il espère qu'Israël va s'embourber à Gaza comme il l'a fait au Liban. Les responsables israéliens n'avaient-ils pas affiché un optimisme bien prématuré après les premiers bombardements au Liban le 12 juillet 2006, prélude à une guerre qui allait durer jusqu'au 14 août ?
Les leçons du Liban
Ehoud Barak et l'état-major affirment qu'ils en ont tiré les leçons de l'opération au Liban. Ainsi ils se gardent bien - contrairement à ce qui s'était passé en 2006 - de fixer des objectifs trop ambitieux à l'opération actuelle, bizarrement baptisée «plomb durci», selon des paroles d'un chant traditionnel pour la fête juive de Hanoukka.Pas question d'attendre plusieurs semaines pour faire intervenir l'infanterie et les blindés dans l'illusion que la force aérienne suffirait à écraser l'adversaire. Déjà on masse des troupes en vue d'attaques ponctuelles. Pas question de proclamer noir sur blanc qu'on veut élimer le Hamas. Barak use de formules délibérément vagues comme de «changer de façon radicale la situation» à Gaza et dans le sud d'Israël.
Bien que l'objectif d'éliminer le Hamas reste présent à long terme, pour l'heure il s'agit d'abord de l'humilier et de le forcer à accepter de facto un cessez-le-feu dans les conditions posées par Israël.
«Tant que nous nous en tiendrons là, l'opération a de bonnes chances de réussir», estime l'ancien chef des Renseignements militaires Amos Malka, selon lequel l'offensive ne doit avoir qu'un seul objectif : «Prouver au Hamas que les règles du jeu ont changé et que les tirs de roquettes ne valent pas le prix qu'elles en coûtent.»
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L'annonce, jeudi, qu'une réunion sécuritaire exceptionnelle du gouvernement se tiendrait dimanche a contribué à tromper le Hamas.
Israël avait bien prévenu qu'il allait frapper et frapper fort si le Hamas ne stoppait pas les tirs de roquettes. Mais à force de brandir la menace sans passer à l'action, le ministre de la Défense Ehoud Barak n'avait pas été cru. Même lorsqu'il avait annoncé il y a quelques jours qu'une opération militaire devenait inéluctable suite au refus du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza de faire stopper les tirs de roquettes contre le sud d'Israël.
Dans un climat de polémique électoraliste à l'approche des législatives du 11 février, l'opposition de droite, largement relayée par les médias, avait continué de l'accuser de faiblesse, sinon de lâcheté, son pire crime étant de porter atteinte à la force de dissuasion d'Israël. Encore jeudi dernier, à l'annonce qu'il laisserait le passage à des convois humanitaires vers Gaza, Barak s'était fait traiter de psychologiquement «anormal» par le leader du parti russophone populiste Avigdor Lieberman.
Riposte relativement faible
Il s'avère à présent que ce geste avait pour but de tromper l'adversaire. Il venait après l'annonce d'une réunion de sécurité exceptionnelle dimanche à laquelle devaient participer le premier ministre Ehoud Olmert, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et Ehoud Barak. Tout cela pour faire croire au Hamas qu'une opération militaire serait retardée et que, une fois de plus, le gouvernement de transition dirigé par un premier ministre au plus bas de sa popularité, hésiterait à engager une épreuve de force.
La manœuvre a réussi au-delà de toutes espérances. De l'aveu même des dirigeants du Hamas, ils ne s'attendaient pas à une attaque d'une telle ampleur. Le Hamas pensait que le gouvernement israélien avait été à ce point échaudé par les déboires de la guerre du Liban de l'été 2006 qu'il n'oserait pas s'engager dans une nouvelle aventure de ce type.
Lorsque 64 avions de combat de l'armée de l'air israélienne ont attaqué samedi matin à 11 h 30 du matin cinquante cibles, ils ont trouvé des miliciens du Hamas dans des bâtiments censés être vides. Le Hamas n'avait même pas annulé une cérémonie de fin de cours pour élèves policiers à Gaza. L'attaque a alors tourné au carnage. Après cette première vague, sont venus les hélicoptères d'assaut et les drones de combat qui ont attaqué des tireurs de roquettes et des stocks souterrains de missiles. En tout, 230 Palestiniens ont été tués pour la seule journée de samedi, sans qu'un seul appareil israélien soit touché.
Du point de vue tactique, c'est un succès indéniable. La riposte du Hamas s'est révélée relativement faible : une soixantaine de roquettes tirées contre Israël tuant un civil à Netivot dans le sud d'Israël.
«Vous avez commencé mais c'est nous qui déciderons comment tout cela va se terminer», a proclamé un dirigeant du Hamas. Le mouvement compte sur le facteur temps, sur l'impact dans le monde arabe des images atroces de victimes de bombardements, passant en boucle sur al-Jezira. Il espère qu'Israël va s'embourber à Gaza comme il l'a fait au Liban. Les responsables israéliens n'avaient-ils pas affiché un optimisme bien prématuré après les premiers bombardements au Liban le 12 juillet 2006, prélude à une guerre qui allait durer jusqu'au 14 août ?
Les leçons du Liban
Ehoud Barak et l'état-major affirment qu'ils en ont tiré les leçons de l'opération au Liban. Ainsi ils se gardent bien - contrairement à ce qui s'était passé en 2006 - de fixer des objectifs trop ambitieux à l'opération actuelle, bizarrement baptisée «plomb durci», selon des paroles d'un chant traditionnel pour la fête juive de Hanoukka.Pas question d'attendre plusieurs semaines pour faire intervenir l'infanterie et les blindés dans l'illusion que la force aérienne suffirait à écraser l'adversaire. Déjà on masse des troupes en vue d'attaques ponctuelles. Pas question de proclamer noir sur blanc qu'on veut élimer le Hamas. Barak use de formules délibérément vagues comme de «changer de façon radicale la situation» à Gaza et dans le sud d'Israël.
Bien que l'objectif d'éliminer le Hamas reste présent à long terme, pour l'heure il s'agit d'abord de l'humilier et de le forcer à accepter de facto un cessez-le-feu dans les conditions posées par Israël.
«Tant que nous nous en tiendrons là, l'opération a de bonnes chances de réussir», estime l'ancien chef des Renseignements militaires Amos Malka, selon lequel l'offensive ne doit avoir qu'un seul objectif : «Prouver au Hamas que les règles du jeu ont changé et que les tirs de roquettes ne valent pas le prix qu'elles en coûtent.»
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