TE DU VATICAN - Le pape a réhabilité l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la Shoah, en dépit des mises en garde de représentants juifs sur les conséquences pour les relations entre les catholiques et leur communauté.
Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)
Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)
Benoît XVI a promulgué un décret levant l'excommunication des quatre évêques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X - parmi lesquels Mgr Williamson - prononcée en 1988 parce qu'ils avaient été sacrés sans l'accord du Saint-Siège.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, hostile aux innovations introduites par le Concile Vatican II au début des années 1960, revendique environ 600.000 fidèles. Elle a été fondée en 1970 par l'évêque français Marcel Lefebvre, décédé en 1991. Ce dernier avait sacré des évêques à Econe (Suisse) sans autorisation du Vatican en juin 1988.
Le pape, qui souhaitait mettre fin à vingt ans de schisme "lefebvriste", avait fait plusieurs gestes envers les traditionalistes, comme ses initiatives en faveur de la réintroduction du rite traditionnel tridentin, en latin.
Le Vatican précise que les excommunications ont été levées après que les évêques eurent donné l'assurance qu'ils acceptaient les enseignements de l'Eglise et l'autorité du pape.
Mgr Williamson, qui est d'origine britannique, a contesté à plusieurs reprises l'extermination de six millions de Juifs et l'existence de chambres à gaz homicides dans les camps de concentration nazis, admises par la plupart des historiens.
Mercredi, il avait déclaré à la télévision suédoise qu'il n'y avait "pas eu de chambres à gaz" et que le nombre de Juifs exterminés dans les camps de concentration se situait entre 200.000 et 300.000.
"Nous n'avons pas l'intention de nous ingérer dans les affaires intérieures de l'Eglise catholique, cependant, l'empressement avec lequel un négationniste a été ramené dans l'Eglise jettera une ombre sur les relations entre les juifs et l'Eglise catholique", a dit à Reuters le représentant d'Israël au Vatican, Mordechaï Lewy.
Rappelant que Jean Paul II avait qualifié l'antisémitisme de péché contre Dieu et contre les hommes, le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au sein du Comité juif américain, a estimé qu'"en accueillant dans l'Eglise catholique un négationniste sans rétractation de sa part, le Vatican se moque du geste de Jean Paul II, de sa répudiation et de sa condamnation de l'antisémitisme".
DÉCRET SANS LIEN AVEC LES OPINIONS EXPRIMÉES
Dans son interview à la télévision suédoise, l'évêque avait dit: "Je crois que les preuves historiques condamnent sans ambiguïté la thèse selon laquelle six millions de personnes ont été tuées dans des chambres à gaz sur décision politique d'Adolf Hitler."
Interrogé sur ces propos, le père Federico Lombardi, porte-parole principal du Saint-Siège, a dit qu'ils étaient "entièrement étrangers" à la levée des excommunications.
"Cet acte concerne la levée des excommunications, un point c'est tout", a déclaré Lombardi. "Cela n'a rien à voir avec les opinions personnelles d'une personne, qui peuvent être critiquées mais n'ont aucun rapport pertinent avec ce décret."
Elan Steinberg, vice-président du Rassemblement américain des survivants de l'Holocauste et de leurs descendants (American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants), avait déclaré à Reuters avant la promulgation du décret: "Pour le peuple juif et tous ceux qui ressentent la douleur des années terribles de la Shoah, un tel événement porte un coup sévère au dialogue entre les religions et encourage les semeurs de haine à travers le monde."
Version française Guy Kerivel, Philippe Bas-Rabérin et Henri-Pierre André
Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)
Le pape Benoît XVI a réhabilité samedi l'évêque traditionaliste Richard Williamson, qui soutient les thèses révisionnistes niant la réalité de l'Holocauste, bien que des responsables de la communauté juive aient tenté de l'en dissuader. (Reuters/Alessandro Bianchi)
Benoît XVI a promulgué un décret levant l'excommunication des quatre évêques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X - parmi lesquels Mgr Williamson - prononcée en 1988 parce qu'ils avaient été sacrés sans l'accord du Saint-Siège.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, hostile aux innovations introduites par le Concile Vatican II au début des années 1960, revendique environ 600.000 fidèles. Elle a été fondée en 1970 par l'évêque français Marcel Lefebvre, décédé en 1991. Ce dernier avait sacré des évêques à Econe (Suisse) sans autorisation du Vatican en juin 1988.
Le pape, qui souhaitait mettre fin à vingt ans de schisme "lefebvriste", avait fait plusieurs gestes envers les traditionalistes, comme ses initiatives en faveur de la réintroduction du rite traditionnel tridentin, en latin.
Le Vatican précise que les excommunications ont été levées après que les évêques eurent donné l'assurance qu'ils acceptaient les enseignements de l'Eglise et l'autorité du pape.
Mgr Williamson, qui est d'origine britannique, a contesté à plusieurs reprises l'extermination de six millions de Juifs et l'existence de chambres à gaz homicides dans les camps de concentration nazis, admises par la plupart des historiens.
Mercredi, il avait déclaré à la télévision suédoise qu'il n'y avait "pas eu de chambres à gaz" et que le nombre de Juifs exterminés dans les camps de concentration se situait entre 200.000 et 300.000.
"Nous n'avons pas l'intention de nous ingérer dans les affaires intérieures de l'Eglise catholique, cependant, l'empressement avec lequel un négationniste a été ramené dans l'Eglise jettera une ombre sur les relations entre les juifs et l'Eglise catholique", a dit à Reuters le représentant d'Israël au Vatican, Mordechaï Lewy.
Rappelant que Jean Paul II avait qualifié l'antisémitisme de péché contre Dieu et contre les hommes, le rabbin David Rosen, chargé des relations interreligieuses au sein du Comité juif américain, a estimé qu'"en accueillant dans l'Eglise catholique un négationniste sans rétractation de sa part, le Vatican se moque du geste de Jean Paul II, de sa répudiation et de sa condamnation de l'antisémitisme".
DÉCRET SANS LIEN AVEC LES OPINIONS EXPRIMÉES
Dans son interview à la télévision suédoise, l'évêque avait dit: "Je crois que les preuves historiques condamnent sans ambiguïté la thèse selon laquelle six millions de personnes ont été tuées dans des chambres à gaz sur décision politique d'Adolf Hitler."
Interrogé sur ces propos, le père Federico Lombardi, porte-parole principal du Saint-Siège, a dit qu'ils étaient "entièrement étrangers" à la levée des excommunications.
"Cet acte concerne la levée des excommunications, un point c'est tout", a déclaré Lombardi. "Cela n'a rien à voir avec les opinions personnelles d'une personne, qui peuvent être critiquées mais n'ont aucun rapport pertinent avec ce décret."
Elan Steinberg, vice-président du Rassemblement américain des survivants de l'Holocauste et de leurs descendants (American Gathering of Holocaust Survivors and their Descendants), avait déclaré à Reuters avant la promulgation du décret: "Pour le peuple juif et tous ceux qui ressentent la douleur des années terribles de la Shoah, un tel événement porte un coup sévère au dialogue entre les religions et encourage les semeurs de haine à travers le monde."
Version française Guy Kerivel, Philippe Bas-Rabérin et Henri-Pierre André
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