Site Web antisémite: internaute genevois arrêté
JUSTICE | La Cicad a déposé une plainte pénale.
© LAURENT GUIRAUD | Site mis en cause. Les titres des articles antisémites figurent encore sur le site, mais leur accès a été bloqué. En revanche, des commentaires comparant «le régime raciste juif» à «l’Allemagne nazie» y apparaissent toujours.
CHLOÉ DETHURENS | 13.03.2009 | 00:00
Un blogueur genevois a été interpellé il y a une semaine par la police. Son délit? Avoir rédigé des articles antisémites via son site Internet. La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) a déposé une plainte pénale.
L’internaute, domicilié à Genève et âgé d’une cinquantaine d’années, est inculpé de menaces et de discrimination raciale. Le site en question est encore en ligne aujourd’hui. Politique étrangère, corruption mais aussi art ou bande dessinée: les thèmes abordés, des articles de presse commentés, modifiés ou rédigés par l’internaute lui-même, sont multiples.
Les sujets clairement antisémites ne sont plus accessibles: le fournisseur d’accès, Infomaniak Network, a été sommé par le Tribunal de première instance de bloquer les liens en question, après une demande de mesures provisionnelles urgentes déposée par la Cicad le 27 janvier dernier.
Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle pas censuré le site avant cette décision judiciaire? «Nous gérons 70 000 sites», explique Fabian Lucchi, codirecteur. Il nous est impossible de tous les vérifier, la surveillance n’est d’ailleurs pas notre rôle. De toute façon, cela ne servirait à rien car les sites peuvent changer d’aspect et de contenu à chaque instant. En revanche, nous collaborons avec la justice lorsqu’une ordonnance nous est transmise, car le pouvoir de décider de l’illégalité ou non d’un texte relève de sa compétence et non de la nôtre».
«J’en suis arrivé à considérer l’extermination des juifs comme une chose souhaitable, un bienfait pour l’humanité»: les articles de l’internaute genevois interpellé, dénoncés par la Cicad, ne laissent pourtant pas vraiment de place au doute: «On ne peut pas tout laisser passer au nom de la liberté d’expression», estime Me Philippe Grumbach, président de la Cicad.
«Cette affaire montre qu’Internet est le principal vecteur de l’antisémitisme, qui revient en force au vu de la situation au Proche-Orient. Il existe actuellement un amalgame entre la politique du gouvernement israélien et la communauté juive.»
Les mesures préventives prises par le Tribunal n’ont pourtant pas freiné l’internaute dans ses rédactions: les jours suivant la décision judiciaire, des articles aux accents antisémites ont ressurgi sur son site Web. Le 30 janvier, la Cicad a ainsi déposé une plainte pénale. «Notre objectif est qu’il cesse définitivement de déployer sa haine des juifs sur Internet, nouveau sanctuaire des délires antisémites», ajoute Me Philippe Grumbach.
Pour l’avocat de l’inculpé, Me Nicolas Junod, ce cas de figure est «une première en Suisse romande. Mon client, qui est effectivement un personnage assez direct et bien connu à Genève, a été arrêté jeudi dernier. Cela fait huit jours qu’il est en prison. Il est traité comme un pédophile!»
JUSTICE | La Cicad a déposé une plainte pénale.
© LAURENT GUIRAUD | Site mis en cause. Les titres des articles antisémites figurent encore sur le site, mais leur accès a été bloqué. En revanche, des commentaires comparant «le régime raciste juif» à «l’Allemagne nazie» y apparaissent toujours.
CHLOÉ DETHURENS | 13.03.2009 | 00:00
Un blogueur genevois a été interpellé il y a une semaine par la police. Son délit? Avoir rédigé des articles antisémites via son site Internet. La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad) a déposé une plainte pénale.
L’internaute, domicilié à Genève et âgé d’une cinquantaine d’années, est inculpé de menaces et de discrimination raciale. Le site en question est encore en ligne aujourd’hui. Politique étrangère, corruption mais aussi art ou bande dessinée: les thèmes abordés, des articles de presse commentés, modifiés ou rédigés par l’internaute lui-même, sont multiples.
Les sujets clairement antisémites ne sont plus accessibles: le fournisseur d’accès, Infomaniak Network, a été sommé par le Tribunal de première instance de bloquer les liens en question, après une demande de mesures provisionnelles urgentes déposée par la Cicad le 27 janvier dernier.
Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle pas censuré le site avant cette décision judiciaire? «Nous gérons 70 000 sites», explique Fabian Lucchi, codirecteur. Il nous est impossible de tous les vérifier, la surveillance n’est d’ailleurs pas notre rôle. De toute façon, cela ne servirait à rien car les sites peuvent changer d’aspect et de contenu à chaque instant. En revanche, nous collaborons avec la justice lorsqu’une ordonnance nous est transmise, car le pouvoir de décider de l’illégalité ou non d’un texte relève de sa compétence et non de la nôtre».
«J’en suis arrivé à considérer l’extermination des juifs comme une chose souhaitable, un bienfait pour l’humanité»: les articles de l’internaute genevois interpellé, dénoncés par la Cicad, ne laissent pourtant pas vraiment de place au doute: «On ne peut pas tout laisser passer au nom de la liberté d’expression», estime Me Philippe Grumbach, président de la Cicad.
«Cette affaire montre qu’Internet est le principal vecteur de l’antisémitisme, qui revient en force au vu de la situation au Proche-Orient. Il existe actuellement un amalgame entre la politique du gouvernement israélien et la communauté juive.»
Les mesures préventives prises par le Tribunal n’ont pourtant pas freiné l’internaute dans ses rédactions: les jours suivant la décision judiciaire, des articles aux accents antisémites ont ressurgi sur son site Web. Le 30 janvier, la Cicad a ainsi déposé une plainte pénale. «Notre objectif est qu’il cesse définitivement de déployer sa haine des juifs sur Internet, nouveau sanctuaire des délires antisémites», ajoute Me Philippe Grumbach.
Pour l’avocat de l’inculpé, Me Nicolas Junod, ce cas de figure est «une première en Suisse romande. Mon client, qui est effectivement un personnage assez direct et bien connu à Genève, a été arrêté jeudi dernier. Cela fait huit jours qu’il est en prison. Il est traité comme un pédophile!»
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