Thursday, December 15, 2005

La lepenisation des esprits progresse en France : banalisation des idées du Front National

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Les idées du Front national s'imposent dans l'opinion
LE MONDE 14.12.05 13h47 • Mis à jour le 14.12.05 15h01
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Les idées de l'extrême droite incarnées par Jean-Marie Le Pen continuent de se banaliser. Un sondage de l'institut TNS-Sofres sur "l'image du Front national (FN) dans l'opinion", réalisé pour Le Monde et RTL après la crise des banlieues, montre que de moins en moins de Français rejettent "les positions de Jean-Marie Le Pen sur les grands problèmes".

CHIFFRES
Date de création du Front national : 1972.
Président : Jean-Marie Le Pen (77 ans).
Adhérents : 75 000.
RÉSULTATS AUX ÉLECTIONS
— européennes 2004 : 9,81 %
— régionales 2004 : 14,9 %
— législatives 2002 : 11,1 %
— présidentielle 2002 :
16,90 % au premier tour 17,79 % au deuxième tour
NOMBRE D'ÉLUS
— conseillers régionaux : 157
— eurodéputés : 7
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M. Le Pen au second tour de la présidentielle, pour 33 % des sondés
SELON ce sondage TNS-Sofres, 33 % des personnes interrogées pensent que Jean-Marie Le Pen sera présent au second tour de la présidentielle de 2007, comme il l'a été en 2002. 55 % sont d'un avis contraire et 12 % sont sans opinion.
Quand on demande "souhaitez-vous que Jean-Marie Le Pen se présente à la présidentielle de 2007 ?", 67 % répondent non, 29 % oui et 4 % n'ont pas d'opinion. Le non est plus fréquent chez les femmes (69, % contre 65 % pour les hommes), les jeunes âgés de 18 à 24 ans (73 %), les cadres et professions intellectuelles (78 %), ainsi que les commerçants et artisans (77 %). De même le non est plus souvent prononcé chez les écologistes (88 %) les socialistes et les centristes de l'UDF (79 %).
Ils ne sont plus que 39 % à les trouver "inacceptables" en 2005, soit 5 points de moins qu'en 2004 et 9 de moins qu'en 1997. Ils préfèrent à 43 % les qualifier d'"excessives", alors qu'ils étaient 37 % à le faire l'an passé. La hausse s'élève à 6 points en un an.
De même, on observe, depuis 2002, une baisse régulière du nombre de Français qui pensent que le FN et son président "représentent un danger pour la démocratie en France" : 66 % en 2005, contre 70 % il y a trois ans.
Parallèlement à cette banalisation, le sondage montre un réel enracinement des thèmes du Front national. Près d'une personne sur quatre (24 %) se dit en effet "tout à fait d'accord" ou "assez d'accord" avec "les idées défendues par Jean-Marie Le Pen".
Un chiffre identique à celui de 2004, mais en progression de 2 points par rapport à 2003. Ce qui laisse une marge d'action au président du FN, qui a recueilli 16,9 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle de 2002 et 17,79 % au second.
Quand on les interroge sur les thèmes développés par Jean-Marie Le Pen, les sondés hiérarchisent toujours de la même façon leurs préférences. "La défense des valeurs traditionnelles" arrive ainsi toujours en première position (33 % d'avis favorables), "la sécurité et la justice" en deuxième (26 %).
Cependant, on note, par rapport à 2003, une diminution d'un et de deux points dans l'adhésion à ces deux sujets, tandis que d'autres ("immigrés", "critiques contre la classe politique" et "impôts") progressent d'un point.
Les avis positifs concernant la position du FN sur "la construction de l'Europe" font un bond significatif en passant de 13 % à 19 % en deux ans.
Deux thèmes ont été introduits dans le sondage mené cette année : "la situation dans les banlieues" et "les critiques contre le gouvernement et la majorité". Ainsi, 25 % des Français approuvent le discours du FN sur le premier, 14 % sur le second.
Le thème de la préférence nationale semble un peu moins faire recette. Si 22 % des personnes interrogées considèrent toujours que l'on "doit donner la priorité à un Français sur un immigré en situation régulière" pour les prestations sociales et 19 % en matière d'emploi, on relève une diminution de 4 et 6 points par rapport à 2003.
Dès que l'on ne mentionne plus le nom de M. Le Pen ou celui du Front national, certaines réticences tombent. Les Français se montrent beaucoup plus nombreux à approuver des affirmations qui relèvent du fonds de commerce de l'extrême droite. Ils sont ainsi 63 % à dire qu'"il y a trop d'immigrés en France" (+ 4 points par rapport à 2003), 48 % pensent qu'"on ne se sent plus vraiment chez soi en France" (+ 4 points) et 45 % que "l'Europe est une menace pour l'identité de la France" (+ 10 points).
Christiane Chombeau
Article paru dans l'édition du 15.12.05

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