Qand Jamel Debbouze fait l'apologie de l'intifada des banlieues
Chronique
Jamel Debbouze parle des banlieues, par Dominique Dhombres
LE MONDE 12.12.05 13h53
Le lutin n'avait rien dit à propos de la crise des banlieues. Il l'a fait à sa manière lors du portrait dressé de lui par Thierry Demaizière, dimanche 11 décembre, dans le "Sept à Huit" de TF1. Ce magazine de reportages prend trois semaines de vacances, nous ont annoncé Laurence Ferrari et Thomas Hugues, un signe supplémentaire que la fin de l'année approche.
Comme dernier sujet pour 2005, ce n'était pas mal vu. Qu'a donc à déclarer l'enfant de Trappes et des cités ? "On n'était pas surpris. C'était surprenant de voir qu'il y avait autant de gens qui étaient surpris." Cela fait vingt ans, affirme Jamel, qu'il s'attend à ça. Peut-être exagère-t-il, peut-être pas. Il a 30 ans et l'esprit vif, comme on sait. Il a dû commencer à réfléchir très tôt.
Pour ceux qui vivent sur une autre planète, on rappelle ici que Jamel Debbouze est l'aîné d'une famille franco-marocaine qui compte six enfants. Il a passé son enfance à Trappes, chef-lieu de canton des Yvelines.
A l'âge de 13 ans, il est victime d'un très grave accident et perd l'usage d'un bras après avoir été happé par un RER. Il est, comme il le rappelait dimanche, un "petit rebeu avec un bras dans la poche".
Il s'en est sorti grâce à son talent et aux gens qui ont cru en lui, à Trappes d'abord (Alain Degois, directeur du Déclic Théâtre, à la Cité des Merisiers), puis à Radio Nova, à Canal+...
Le reste, du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, où il est commis épicier, jusqu'à Astérix et Obelix : mission Cléopâtre, où il est architecte maladroit, est connu. Et les banlieues qui flambent, alors ? "Je suis très triste pour des gens qui ont pris des crédits pour acheter des Fiat Panda, mais j'étais presque content qu'il se passe quelque chose." Il n'aime pas le mot "racaille" ("populace méprisable", selon Le Petit Robert) utilisé par "notre ami" Nicolas Sarkozy.
Il rappelle l'étymologie de "banlieue" (un lieu de bannissement, voir l'encadré "ban", dans le même dictionnaire). "On les traite comme des merdes. Il faut pas vous étonner qu'ils se comportent comme des merdes."
La conclusion est du grand Jamel. "Si j'ai un message à adresser à ces gamins, c'est d'aller voter, parce que ce sera beaucoup plus puissant que d'aller brûler n'importe quelle Fiat Panda."
Et son cri final : "Liberté, égalité, fraternité !" Cela avait de l'allure, et même de la gueule.
Article paru dans l'édition du 13.12.05
Jamel Debbouze parle des banlieues, par Dominique Dhombres
LE MONDE 12.12.05 13h53
Le lutin n'avait rien dit à propos de la crise des banlieues. Il l'a fait à sa manière lors du portrait dressé de lui par Thierry Demaizière, dimanche 11 décembre, dans le "Sept à Huit" de TF1. Ce magazine de reportages prend trois semaines de vacances, nous ont annoncé Laurence Ferrari et Thomas Hugues, un signe supplémentaire que la fin de l'année approche.
Comme dernier sujet pour 2005, ce n'était pas mal vu. Qu'a donc à déclarer l'enfant de Trappes et des cités ? "On n'était pas surpris. C'était surprenant de voir qu'il y avait autant de gens qui étaient surpris." Cela fait vingt ans, affirme Jamel, qu'il s'attend à ça. Peut-être exagère-t-il, peut-être pas. Il a 30 ans et l'esprit vif, comme on sait. Il a dû commencer à réfléchir très tôt.
Pour ceux qui vivent sur une autre planète, on rappelle ici que Jamel Debbouze est l'aîné d'une famille franco-marocaine qui compte six enfants. Il a passé son enfance à Trappes, chef-lieu de canton des Yvelines.
A l'âge de 13 ans, il est victime d'un très grave accident et perd l'usage d'un bras après avoir été happé par un RER. Il est, comme il le rappelait dimanche, un "petit rebeu avec un bras dans la poche".
Il s'en est sorti grâce à son talent et aux gens qui ont cru en lui, à Trappes d'abord (Alain Degois, directeur du Déclic Théâtre, à la Cité des Merisiers), puis à Radio Nova, à Canal+...
Le reste, du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, où il est commis épicier, jusqu'à Astérix et Obelix : mission Cléopâtre, où il est architecte maladroit, est connu. Et les banlieues qui flambent, alors ? "Je suis très triste pour des gens qui ont pris des crédits pour acheter des Fiat Panda, mais j'étais presque content qu'il se passe quelque chose." Il n'aime pas le mot "racaille" ("populace méprisable", selon Le Petit Robert) utilisé par "notre ami" Nicolas Sarkozy.
Il rappelle l'étymologie de "banlieue" (un lieu de bannissement, voir l'encadré "ban", dans le même dictionnaire). "On les traite comme des merdes. Il faut pas vous étonner qu'ils se comportent comme des merdes."
La conclusion est du grand Jamel. "Si j'ai un message à adresser à ces gamins, c'est d'aller voter, parce que ce sera beaucoup plus puissant que d'aller brûler n'importe quelle Fiat Panda."
Et son cri final : "Liberté, égalité, fraternité !" Cela avait de l'allure, et même de la gueule.
Article paru dans l'édition du 13.12.05
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