Sunday, November 12, 2006

CHARD ; UNE DESSINATRICE FRANCAISE PRIMEE AU CONCOURS DES CARICATURES DE TEHERAN

C'est une récompense dont la France aurait pu se passer. Chard, collaboratrice régulière de l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, a remporté le deuxième prix du concours iranien de caricatures sur l'Holocauste. Clairement révisionniste, le dessin dénonce le «mythe des chambres à gaz» et rend hommage à Robert Faurisson, condamné à de multiples reprises pour ses propos négationnistes, qui n'ont rien à envier aux appels à la destruction d'Israël de Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien a provoqué des polémiques en affirmant qu'Israël était «à rayer de la carte» , que le «régime sioniste était illégal et frauduleux» , que l'Etat juif était «une tumeur» et en jugeant que les Palestiniens et les Irakiens étaient les victimes d'un «vrai Holocauste» . Destiné à riposter aux caricatures de Mahomet publiées au Danemark, le concours iranien ne semble pourtant pas du goût de Chard, qui a contesté sur le site de Rivarol avoir expédié ce dessin en Iran. Ce dessin était «destiné à un usage strictement privé, et date d'il y a une bonne dizaine d'années», écrit-elle. «Pour nous, il ne s'agit pas d'une récompense, a commenté hier Camille Galic, rédactrice en chef de Rivarol . Nous n'avons jamais eu aucun rapport financier avec les pays que nous soutenons. Nous sommes d'accord avec certains propos d'Ahmadinejad. Mais globalement, nous estimons qu'il instrumentalise l'Holocauste comme le font les Juifs.» Prétendant ne pas avoir été informée du sort de son dessin, Chard affirme qu'elle n'encaissera pas le prix (4 000 dollars). Mais s'il lui est versé, elle en fera don au Comité d'entraide aux prisonniers européens, et au Refuge du chat. «Nous ne voyons vraiment pas qui a pu envoyer ce dessin, insiste Camille Galic, mais ce n'est sûrement pas un ami. Plutôt un ennemi.» Il est vrai que pour l'extrême droite, un soutien d'Ahmadinejad n'est pas forcément du meilleur effet. Sur le site personnel de Chard, un dessin campe assez bien ses positions : une Marianne faussement ingénue s'écrie : «Mais qu'ont-ils donc tous contre les Français ?» Au mur, une photo du Français Messaoui, détenu par les Américains, et une photo du soldat franco-israélien Shalit, détenu par les Palestiniens.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home