FOFANA AGGRAVE SON CAS DEVANT LA JUSTICE
Fofana aggrave encore son cas face à la justice
Le meurtrier présumé de Ilan Halimi a envoyé un courrier insultant à la juge. Une enquête a été ouverte.
Par Patricia TOURANCHEAU
QUOTIDIEN : samedi 30 décembre 2006
Le procureur de la République de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour «outrage à magistrat» contre Youssouf Fofana, mis en examen et incarcéré depuis onze mois pour la prise en otage et le meurtre du jeune juif Ilan Halimi. Le chef présumé du gang dit «des barbares» a en effet envoyé le 1er décembre, depuis la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, un courrier «insultant et menaçant» selon le parquet à la juge d'instruction Corinne Goetzmann. Comme l'indiquait vendredi le journal le Parisien, le détenu a expédié à la magistrate une lettre dans laquelle il écrit «je vous emmerde».
Fanfaronnade. Il a également glissé dans l'enveloppe deux articles de presse au sujet de l'exécution de diplomates russes par des Tchétchènes et la photographie d'un kamikaze palestinien qui a provoqué un attentat dans une discothèque de Tel-Aviv en mars 2002. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de Paris. Il s'agit d'une «énième provocation» de Youssouf Fofana qui, sitôt son arrestation à Abidjan (Côte-d'Ivoire) le 23 février, avait fanfaronné devant un cameraman venu le filmer en garde à vue, hilare et dénégateur.
Depuis son extradition à Paris, le leader de la bande de Bagneux (Hauts-de-Seine) qui a enlevé le 21 janvier Ilan Halimi, âgé de 23 ans, ne cesse de se défiler devant les questions de la juge Goetzmann et d'épuiser ses avocats, qui jettent l'éponge les uns après les autres. Ses interrogatoires au cabinet d'instruction à Paris se passent de plus en plus mal. La première fois, Youssouf Fofana a admis qu'il avait kidnappé et enfermé Ilan Halimi durant trois semaines pour tenter d'obtenir une rançon de la part de sa famille juive, mais a contesté le caractère antisémite de ses actes et l'assassinat de l'otage.
Refus de parler. Ilan Halimi avait été retrouvé le 13 février, près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il est mort à la suite des mauvais traitements subis pendant sa détention (brûlures sur 80 % de son corps, coups de couteau portés à sa gorge...). Lors de sa seconde audition, le Franco-Ivoirien de Bagneux a carrément refusé de répondre à la juge. Le troisième interrogatoire a été écourté et ajourné, tellement Fofana a été odieux et insultant.
«Amoraux». Si la justice a décidé de déclencher une enquête sur le courrier qui outrage la magistrate, c'est aussi en raison des épisodes précédents. L'un des avocats qui a tenté de le défendre en a eu assez de ses comportements «paranoïaques et amoraux». Youssouf Fofana redouterait en effet que «les Juifs viennent le liquider pour se venger» de la mort d'Ilan. Il n'hésite pas à tenir pour responsable de la mort de son fils le père de la victime avec lequel il a négocié la rançon, mais qui «n'a pas payé». Il traite enfin les enquêteurs de «nuls». A ce jour, 29 personnes ont été mises en examen dans ce dossier, geôliers et filles ayant servi d'appât, kidnappeurs et prêteur de local, parents ou jeunes qui ont été au courant de la séquestration d'Ilan mais n'ont pas dénoncé le crime. Dix-huit d'entre eux ont été emprisonnés. Par ailleurs, Fofana et deux de ses complices sont visés par une autre enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle, dénoncés par une fille de Marseille pressentie par la bande pour attirer d'autres hommes à rançonner.
Le meurtrier présumé de Ilan Halimi a envoyé un courrier insultant à la juge. Une enquête a été ouverte.
Par Patricia TOURANCHEAU
QUOTIDIEN : samedi 30 décembre 2006
Le procureur de la République de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire pour «outrage à magistrat» contre Youssouf Fofana, mis en examen et incarcéré depuis onze mois pour la prise en otage et le meurtre du jeune juif Ilan Halimi. Le chef présumé du gang dit «des barbares» a en effet envoyé le 1er décembre, depuis la maison d'arrêt de Lille-Sequedin, un courrier «insultant et menaçant» selon le parquet à la juge d'instruction Corinne Goetzmann. Comme l'indiquait vendredi le journal le Parisien, le détenu a expédié à la magistrate une lettre dans laquelle il écrit «je vous emmerde».
Fanfaronnade. Il a également glissé dans l'enveloppe deux articles de presse au sujet de l'exécution de diplomates russes par des Tchétchènes et la photographie d'un kamikaze palestinien qui a provoqué un attentat dans une discothèque de Tel-Aviv en mars 2002. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de Paris. Il s'agit d'une «énième provocation» de Youssouf Fofana qui, sitôt son arrestation à Abidjan (Côte-d'Ivoire) le 23 février, avait fanfaronné devant un cameraman venu le filmer en garde à vue, hilare et dénégateur.
Depuis son extradition à Paris, le leader de la bande de Bagneux (Hauts-de-Seine) qui a enlevé le 21 janvier Ilan Halimi, âgé de 23 ans, ne cesse de se défiler devant les questions de la juge Goetzmann et d'épuiser ses avocats, qui jettent l'éponge les uns après les autres. Ses interrogatoires au cabinet d'instruction à Paris se passent de plus en plus mal. La première fois, Youssouf Fofana a admis qu'il avait kidnappé et enfermé Ilan Halimi durant trois semaines pour tenter d'obtenir une rançon de la part de sa famille juive, mais a contesté le caractère antisémite de ses actes et l'assassinat de l'otage.
Refus de parler. Ilan Halimi avait été retrouvé le 13 février, près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Il est mort à la suite des mauvais traitements subis pendant sa détention (brûlures sur 80 % de son corps, coups de couteau portés à sa gorge...). Lors de sa seconde audition, le Franco-Ivoirien de Bagneux a carrément refusé de répondre à la juge. Le troisième interrogatoire a été écourté et ajourné, tellement Fofana a été odieux et insultant.
«Amoraux». Si la justice a décidé de déclencher une enquête sur le courrier qui outrage la magistrate, c'est aussi en raison des épisodes précédents. L'un des avocats qui a tenté de le défendre en a eu assez de ses comportements «paranoïaques et amoraux». Youssouf Fofana redouterait en effet que «les Juifs viennent le liquider pour se venger» de la mort d'Ilan. Il n'hésite pas à tenir pour responsable de la mort de son fils le père de la victime avec lequel il a négocié la rançon, mais qui «n'a pas payé». Il traite enfin les enquêteurs de «nuls». A ce jour, 29 personnes ont été mises en examen dans ce dossier, geôliers et filles ayant servi d'appât, kidnappeurs et prêteur de local, parents ou jeunes qui ont été au courant de la séquestration d'Ilan mais n'ont pas dénoncé le crime. Dix-huit d'entre eux ont été emprisonnés. Par ailleurs, Fofana et deux de ses complices sont visés par une autre enquête préliminaire pour viol et agression sexuelle, dénoncés par une fille de Marseille pressentie par la bande pour attirer d'autres hommes à rançonner.
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