En Angleterre, la critique de l'islam devient malaiséeDe
En Angleterre, la critique de l'islam devient malaiséeDe notre correspondant à Londres RÉMI GODEAU. Publié le 16 mars 2007Actualisé le 16 mars 2007 : 08h55
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En Angleterre, la critique de l'islam devient malaisée Vers une réduction des engagements militaires extérieurs de l'armée française Quatre ans après, Villepin de retour à New York Les aveux multiples du cerveau du 11 Septembre L’Iran bientôt la cible de nouvelles sanctions Israël ferme la porte au nouveau gouvernement palestinien Massacres de bouddhistes en Thaïlande Zimbabwe : Mugabe durcit son régime en faillite Paris engage des Rafale en Afghanistan Retour | Rubrique InternationalL'université de Leeds vient d'annuler une conférence sur l'antisémitisme dans le monde musulman.
CENSURE ou excès de zèle ? Mercredi soir, Matthias Küntzel devait donner une conférence sur l'antisémitisme islamique à l'université de Leeds, au nord de l'Angleterre. Mais le professeur allemand n'a pas pu dire un mot. « Pour des raisons de sécurité », la direction de l'établissement a décidé d'annuler son exposé. Habitué à s'exprimer partout dans le monde, le chercheur de l'université hébraïque de Jérusalem n'a pas caché sa colère : « Rien de tel ne m'est jamais arrivé, c'est de la censure. »
Dans la patrie de la libre expression, l'accusation n'a pas été prise à la légère. « Notre décision n'a rien à voir avec la liberté universitaire, avec l'antisémitisme ou l'islamophobie, et ceux qui le prétendent cherchent à semer la discorde », a déclaré hier encore au Figaro Roger Gair, le secrétaire général de l'université. « Rien de tordu dans cette affaire », estime-t-il : il a été averti trop tard pour pouvoir mettre en place les mesures de sécurité nécessaires. La direction ajoute qu'un autre intervenant controversé - un des directeurs de l'ambassade d'Israël à Londres - a pu s'exprimer mardi malgré des protestations beaucoup plus vives que pour Matthias Küntzel. Une trentaine de personnes avaient été mobilisées afin d'éviter tout débordement.
Censure ou pas, l'affaire Küntzel est révélatrice des tensions régnant dans les universités britanniques. « Depuis des années déjà, les campus sont devenus des lieux de radicalisation : les groupes extrémistes savent qu'ils y trouvent des jeunes impressionnables », analyse Paul Wilkinson, professeur au centre d'études sur le terrorisme à l'université de Saint Andrews. Des organisations comme Hizb ut-Tahrir s'y livrent à de l'endoctrinement, d'autres recrutent pour le djihad. En novembre, un aumônier musulman a fait sensation en révélant l'infiltration par des islamistes radicaux de quatre universités, à Londres, Luton, Sheffield et Manchester.
Activisme sur les campus
La menace est prise au sérieux par les autorités. Les responsables des établissements d'éducation supérieure ont récemment reçu une directive sur le sujet. Riche en rappels législatifs, la note est censée les aider à contrer l'activisme islamiste sur les campus. Sorte de vade-mecum, elle répond à des questions concrètes : comment réagir à l'invitation d'un imam connu pour son soutien aux attaques terroristes ? Que faire face à des étudiants qui visionnent des images d'explosion sur Internet ? Peut-on interdire des tracts religieux ?, etc.
Dans ce contexte, les précautions de l'université de Leeds peuvent paraître légitimes. Intitulée « L'héritage de Hitler : l'antisémitisme islamique au Proche-Orient », la conférence de Matthias Küntzel s'est transformée en menace, dans un pays qui semble avoir perdu ses repères depuis les attentats du 7 juillet 2005. Interlocuteur privilégié du gouvernement, le Muslim Council of Britain boycotte toujours le jour de commémoration de l'Holocauste. Quant à l'avocat Ahmad Thomson, un temps conseiller de Downing Street, il a soutenu que Hitler était financé par des sionistes.
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CENSURE ou excès de zèle ? Mercredi soir, Matthias Küntzel devait donner une conférence sur l'antisémitisme islamique à l'université de Leeds, au nord de l'Angleterre. Mais le professeur allemand n'a pas pu dire un mot. « Pour des raisons de sécurité », la direction de l'établissement a décidé d'annuler son exposé. Habitué à s'exprimer partout dans le monde, le chercheur de l'université hébraïque de Jérusalem n'a pas caché sa colère : « Rien de tel ne m'est jamais arrivé, c'est de la censure. »
Dans la patrie de la libre expression, l'accusation n'a pas été prise à la légère. « Notre décision n'a rien à voir avec la liberté universitaire, avec l'antisémitisme ou l'islamophobie, et ceux qui le prétendent cherchent à semer la discorde », a déclaré hier encore au Figaro Roger Gair, le secrétaire général de l'université. « Rien de tordu dans cette affaire », estime-t-il : il a été averti trop tard pour pouvoir mettre en place les mesures de sécurité nécessaires. La direction ajoute qu'un autre intervenant controversé - un des directeurs de l'ambassade d'Israël à Londres - a pu s'exprimer mardi malgré des protestations beaucoup plus vives que pour Matthias Küntzel. Une trentaine de personnes avaient été mobilisées afin d'éviter tout débordement.
Censure ou pas, l'affaire Küntzel est révélatrice des tensions régnant dans les universités britanniques. « Depuis des années déjà, les campus sont devenus des lieux de radicalisation : les groupes extrémistes savent qu'ils y trouvent des jeunes impressionnables », analyse Paul Wilkinson, professeur au centre d'études sur le terrorisme à l'université de Saint Andrews. Des organisations comme Hizb ut-Tahrir s'y livrent à de l'endoctrinement, d'autres recrutent pour le djihad. En novembre, un aumônier musulman a fait sensation en révélant l'infiltration par des islamistes radicaux de quatre universités, à Londres, Luton, Sheffield et Manchester.
Activisme sur les campus
La menace est prise au sérieux par les autorités. Les responsables des établissements d'éducation supérieure ont récemment reçu une directive sur le sujet. Riche en rappels législatifs, la note est censée les aider à contrer l'activisme islamiste sur les campus. Sorte de vade-mecum, elle répond à des questions concrètes : comment réagir à l'invitation d'un imam connu pour son soutien aux attaques terroristes ? Que faire face à des étudiants qui visionnent des images d'explosion sur Internet ? Peut-on interdire des tracts religieux ?, etc.
Dans ce contexte, les précautions de l'université de Leeds peuvent paraître légitimes. Intitulée « L'héritage de Hitler : l'antisémitisme islamique au Proche-Orient », la conférence de Matthias Küntzel s'est transformée en menace, dans un pays qui semble avoir perdu ses repères depuis les attentats du 7 juillet 2005. Interlocuteur privilégié du gouvernement, le Muslim Council of Britain boycotte toujours le jour de commémoration de l'Holocauste. Quant à l'avocat Ahmad Thomson, un temps conseiller de Downing Street, il a soutenu que Hitler était financé par des sionistes.
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