Robert Faurisson réitère devant la justice que la Shoah est un "mensonge"
Robert Faurisson réitère devant la justice que la Shoah est un "mensonge"
Par Benjamin SPORTOUCH
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PARIS (AFP) - L'ancien universitaire Robert Faurisson, maintes fois condamné pour négationnisme, a répété lundi que la Shoah était un "mensonge historique" lors d'un procès qu'il intente à l'ancien ministre Robert Badinter qui l'a qualifié en novembre de "faussaire de l'histoire".
En raison de la longueur des débats, le président a renvoyé la suite de l'audience au 2 avril.
A la barre, Robert Faurisson, 77 ans, a maintenu avec force que "les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs (formaient) un seul et même mensonge historique", évoquant de simples "douches". Ces déclarations lui ont déjà valu une condamnation, a rappelé le président de la 17e chambre du tribunal de Paris.
Robert Faurisson estime que M. Badinter l'a diffamé le 11 novembre dans une émission d'Arte lorsqu'il a affirmé que "le dernier procès" qu'il avait plaidé avant de devenir ministre "c'est le procès contre Faurisson". "J'ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l'histoire", avait-il dit.
M. Badinter faisait référence à un jugement du 8 juillet 1981. Faurisson avait été condamné pour avoir notamment déclaré qu'"Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".
"Faussaire de l'histoire: cette expression correspond très exactement à la réalité", a répété à la barre l'ancien président du conseil constitutionnel.
La voix tremblante, il a évoqué la déportation de son oncle, de sa "grand-mère de 80 ans" et de son père, alors qu'il avait 15 ans, qui ont "tous été exterminés" dans les camps nazis.
Au négationniste qui affirmait qu'il s'était rendu en Pologne "pour y chercher des preuves" du génocide, l'ancien ministre de la justice a expliqué qu'il y était allé à deux reprises pour faire le "kaddish", la prière juive pour les morts à la mémoire de son père.
"Le négationnisme est l'une des pires entreprises de faussaires de l'histoire. Tout à coup, cela voudrait dire qu'il n'y a plus de morts, qu'il n'y a plus d'assassins, que les Juifs sont morts pour rien, morts par hasard", a déclaré l'ancien garde des Sceaux.
"Pour moi, jusqu'à la fin de mes jours, jusqu'à mon dernier souffle, je me battrai contre vous et vos semblables", a conclu Robert Badinter en se tournant vers Robert Faurisson.
La défense de M. Badinter a obtenu que ce procès, fait exceptionnel, soit filmé. Des historiens de renom telle qu'Annette Wieviorka sont venus dire à la barre qu'ils considéraient Faurisson -qui s'est spontanément assis sur le banc des prévenus alors qu'il est plaignant- comme "un faussaire et un antisémite".
Nadine Fresco, chercheur au CNRS, a démonté, exemples à l'appui, les thèses révisionnistes en expliquant au tribunal qu'en "faussaire professionnel", Robert Faurisson "tronquait les citations" dans ses écrits, "amalgamait les noms" ou bien encore "faisait un usage falsifié des références".
Mme Fresco a indiqué que malgré un "apolitisme" affiché, Robert Faurisson a donné une conférence devant le parti néo-nazi américain "National Alliance" le 14 septembre 1979.
De son côté, le romancier Didier Daenincks, qui "s'est astreint à un travail" personnel de "vérification" après avoir été "déstabilisé" par la lecture de Faurisson, a réduit à néant les affirmations du négationniste qui prétend que le journal d'Anne Frank est un faux.
En octobre, Robert Faurisson a été condamné pour la 5ème fois pour des propos niant la réalité du génocide juif. Il réclame aujourd'hui notamment 15.000 euros de dommages et intérêts à M. Badinter.
Par Benjamin SPORTOUCH
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PARIS (AFP) - L'ancien universitaire Robert Faurisson, maintes fois condamné pour négationnisme, a répété lundi que la Shoah était un "mensonge historique" lors d'un procès qu'il intente à l'ancien ministre Robert Badinter qui l'a qualifié en novembre de "faussaire de l'histoire".
En raison de la longueur des débats, le président a renvoyé la suite de l'audience au 2 avril.
A la barre, Robert Faurisson, 77 ans, a maintenu avec force que "les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des Juifs (formaient) un seul et même mensonge historique", évoquant de simples "douches". Ces déclarations lui ont déjà valu une condamnation, a rappelé le président de la 17e chambre du tribunal de Paris.
Robert Faurisson estime que M. Badinter l'a diffamé le 11 novembre dans une émission d'Arte lorsqu'il a affirmé que "le dernier procès" qu'il avait plaidé avant de devenir ministre "c'est le procès contre Faurisson". "J'ai fait condamner Faurisson pour être un faussaire de l'histoire", avait-il dit.
M. Badinter faisait référence à un jugement du 8 juillet 1981. Faurisson avait été condamné pour avoir notamment déclaré qu'"Hitler n'a jamais ordonné ni admis que quiconque fût tué en raison de sa race ou de sa religion".
"Faussaire de l'histoire: cette expression correspond très exactement à la réalité", a répété à la barre l'ancien président du conseil constitutionnel.
La voix tremblante, il a évoqué la déportation de son oncle, de sa "grand-mère de 80 ans" et de son père, alors qu'il avait 15 ans, qui ont "tous été exterminés" dans les camps nazis.
Au négationniste qui affirmait qu'il s'était rendu en Pologne "pour y chercher des preuves" du génocide, l'ancien ministre de la justice a expliqué qu'il y était allé à deux reprises pour faire le "kaddish", la prière juive pour les morts à la mémoire de son père.
"Le négationnisme est l'une des pires entreprises de faussaires de l'histoire. Tout à coup, cela voudrait dire qu'il n'y a plus de morts, qu'il n'y a plus d'assassins, que les Juifs sont morts pour rien, morts par hasard", a déclaré l'ancien garde des Sceaux.
"Pour moi, jusqu'à la fin de mes jours, jusqu'à mon dernier souffle, je me battrai contre vous et vos semblables", a conclu Robert Badinter en se tournant vers Robert Faurisson.
La défense de M. Badinter a obtenu que ce procès, fait exceptionnel, soit filmé. Des historiens de renom telle qu'Annette Wieviorka sont venus dire à la barre qu'ils considéraient Faurisson -qui s'est spontanément assis sur le banc des prévenus alors qu'il est plaignant- comme "un faussaire et un antisémite".
Nadine Fresco, chercheur au CNRS, a démonté, exemples à l'appui, les thèses révisionnistes en expliquant au tribunal qu'en "faussaire professionnel", Robert Faurisson "tronquait les citations" dans ses écrits, "amalgamait les noms" ou bien encore "faisait un usage falsifié des références".
Mme Fresco a indiqué que malgré un "apolitisme" affiché, Robert Faurisson a donné une conférence devant le parti néo-nazi américain "National Alliance" le 14 septembre 1979.
De son côté, le romancier Didier Daenincks, qui "s'est astreint à un travail" personnel de "vérification" après avoir été "déstabilisé" par la lecture de Faurisson, a réduit à néant les affirmations du négationniste qui prétend que le journal d'Anne Frank est un faux.
En octobre, Robert Faurisson a été condamné pour la 5ème fois pour des propos niant la réalité du génocide juif. Il réclame aujourd'hui notamment 15.000 euros de dommages et intérêts à M. Badinter.
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