Pérès : «Aucun pays n'a aidé Israël autant que la France»
Propos recueillis à Jérusalem par Patrick Saint-Paul
07/03/2008 | Mise à jour : 20:15 | Commentaires 49 .
Shimon Pérès : «Si nous négocions avec le Hamas, nous tuerons l'Autorité palestinienne.» Crédits photo : FLASH90
Avant son arrivée, lundi, en visite d'État à Paris, le président israélien a confié au Figaro sa vision des relations franco-israéliennes, du danger iranien et du processus de paix avec les Palestiniens.
LE FIGARO. Monsieur le président, quelle est votre réaction à l'attentat qui vient d'ensanglanter Jérusalem ?
Shimon PÉRÈS. Il s'agit d'un acte barbare. Le terroriste est entré dans un lieu de prière et d'étude de la religion et a ouvert le feu dans toutes les directions pour verser autant de sang que possible. Il était seul, mais il a agi avec des complicités. Israël est déterminé à se défendre et continuera sa traque jusqu'à ce que tous les terroristes paient le prix de leurs actes.
Vous arriverez lundi à Paris. Pourquoi attachez-vous tant d'importance à cette visite en France ?
Cette visite résume soixante années de l'histoire d'Israël, durant lesquelles la France a joué un rôle extrêmement important. Je suis venu lui dire merci. Je n'en avais jamais eu l'occasion auparavant. On ne peut pas oublier certaines choses. Dans l'histoire du peuple juif, Napoléon est venu à notre secours. Pendant l'Occupation, la France a sauvé beaucoup de Juifs. Et ensuite, lors de la naissance d'Israël, la France a joué un rôle majeur. Grâce à elle, nous avons pu acquérir des armes pour défendre nos vies.
Vous êtes considéré comme le père du programme nucléaire israélien. Le fait que vous ayez réussi à obtenir de la France le transfert de sa technologie nucléaire a-t-il été décisif pour la dissuasion israélienne ?
La suspicion que nous possédons l'arme atomique est une composante essentielle de notre dissuasion. C'est tout ce que je peux vous dire. Je ne connais aucun autre pays qui ait autant aidé Israël que la France.
Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, les relations d'Israël avec la France sont-elles revenues à leur degré d'intimité d'avant 1967 ?
Elles ne pourraient pas être meilleures. Nicolas Sarkozy a renouvelé l'Alliance atlantique en renouant avec les États-Unis et a donné un nouvel élan aux relations avec Israël. L'idée initiale du président Sarkozy d'une Union méditerranéenne était fascinante à cet égard. La différence entre le Moyen-Orient et l'Union méditerranéenne, c'est qu'Israël est inclus dans l'Union. Au nord, il y a les pays européens ; au sud, le Maghreb et, au milieu, les pays arabes et nous. Cela crée une force économique avec un fort potentiel de rapprochement politique.
Israël a souvent reproché à la France d'être trop critiqueà son égard…
On ne peut pas fonder des relations sur une idolâtrie mutuelle. C'est fatiguant. La France et Israël partagent une curiosité intellectuelle mutuelle.
Approuvez-vous l'initiative de Sarkozy de faire porter par des élèves de CM2la mémoire d'enfants victimes de la Shoah ?
Son intention était noble : se souvenir de la Shoah et du génocide. De notre point de vue, cela a été très apprécié.
La France a œuvré à durcir les sanctions de l'ONU contre l'Iran. Êtes-vous satisfait du résultat ?
C'est mieux que rien, bien qu'insuffisant. Si le développement de la bombe n'est pas stoppé économiquement, les options non militaires seront épuisées. Or, je préfère stopper le développement de la bombe sans avoir à recourir à la guerre. Les sanctions économiques ont déjà prouvé leur efficacité dans le passé : la Libye, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord ont renoncé à leurs ambitions nucléaires sans guerre.
Si le monde n'agit pas avec assez de fermeté, agirez-vous seuls pour empêcher que l'Iran n'accède à l'arme atomique ?
En aucune circonstance. Nous ne sommes pas assez imprudents pour concentrer le danger iranien sur Israël. C'est un problème que le reste du monde doit résoudre. Avec les missiles de longue portée développés par l'Iran, le problème n'est pas seulement israélien.
L'Iran et la Syrie poussent-ils le Hamas à tirer des roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza ?
Sans aucun doute. Ils lui fournissent aussi des armes et de l'argent. L'Iran veut avoir deux satellites : un au Liban et l'autre à Gaza. La troisième cible d'Ahmadinejad est la Syrie. Il est aussi allé tâter le terrain en Irak. Nous ne devons pas fermer les yeux sur cela. Si une minorité de terroristes parvient à s'équiper d'engins nucléaires, le monde pourrait devenir ingouvernable.
Israël a essuyé de vives critiques en raison de son incursion musclée dans la bande de Gaza. Une intervention militaire peut-elle vraiment venir à boutdes roquettes tirées depuis Gaza ?
Il n'y a pas de solution militaire. Mais il n'existe pas de solution sans l'action militaire. Si nous savons que quelqu'un s'apprête à lancer un missile contre notre territoire, nous le ciblons pour l'empêcher de passer à l'acte. Le problème, c'est que les terroristes n'hésitent pas à impliquer des civils dans leurs actions. Ils envoient des enfants et des femmes en première ligne en connaissance de cause. Nous n'avons pas d'alternative. Ils peuvent compliquer nos vies à Ashkelon, Ashdod ou Sderot, mais ils ne peuvent pas nous vaincre.
Après la phase militaire, engagerez-vous des négociations avec le Hamas pour un cessez-le-feu ?
Si nous négocions avec le Hamas, nous tuerons l'Autorité palestinienne. Le gouvernement légitime dit que ce sont des rebelles. Il est impossible de négocier avec l'Autorité et de la saper en même temps. Si le Hamas veut un État indépendant à Gaza, je ne vois pas comment celui-ci existera. Je ne crois pas que l'Égypte ait un intérêt à diviser les Palestiniens en deux États, ni d'absorber un million et demi de pauvres supplémentaires sur son territoire. Les islamistes ne veulent ni l'indépendance ni la paix.
Croyez-vous encore possible de parvenir à un accord fin 2008, comme le souhaite George Bush ?
Cela vaut la peine d'essayer. Le temps presse. Le 5 novembre, un nouveau président sera élu aux États-Unis. Cela prendra du temps avant que la nouvelle Administration se mette en place et il pourrait s'écouler une très longue période avant que les États-Unis ne s'impliquent de nouveau dans le processus. Or les États-Unis conservent la voix la plus forte dans la région. Les Palestiniens auront une élection présidentielle en janvier 2009 et tout risque d'être bouleversé de nouveau.
Autoriserez-vous le Hamas à se présenter à cette présidentielle ?
Nous n'avons pas empêché sa participation aux législatives. Il y a des limites à la façon dont nous pouvons intervenir dans la vie des Palestiniens. Que les Palestiniens veuillent avoir une Palestine, deux Palestine, ou pas d'État du tout est entre leurs mains. Nous leur donnons la possibilité d'être un seul peuple, de construire un gouvernement efficace. Nous les encourageons à construire une seule armée crédible. Car de notre point de vue, leurs divisions réduisent la valeur de notre partenaire.
Abbas est-il un partenaire capable de faire appliquer la paix ?
Nous n'avons pas de meilleure alternative. Son problème est sa faiblesse. À nous de le rendre plus fort. Le renforcer économiquement est la solution la plus efficace.
Abbas se plaint qu'Israël ne crée pas les bonnes conditions en refusant de lever les barrages et en continuant les constructions dans les colonies.
Nous sommes un pays démocratique. Le gouvernement doit faire suffisamment de concessions pour ne pas perdre son partenaire. Mais il doit aussi être assez prudent pour ne pas perdre le soutien de la population. C'est pour cela qu'il est si difficile de faire des progrès.
Quelle proportion de la Cisjordanie êtes-vous prêt à restituer aux Palestiniens ?
J'aurais souhaité que nous mettions un terme à l'occupation depuis longtemps. Cela n'a pas été possible, parce que nous n'avions pas de partenaire. Aujourd'hui, nos positions ne sont pas si éloignées de celles des Palestiniens. Il s'agit d'une différence entre 3 % et 5 %. Avec la bonne atmosphère, on peut trouver une solution.
Peut-on partager Jérusalem ?
Jérusalem doit rester unifiée. Mais la solution pour Jérusalem ne ressemblera à aucune des propositions qui sont sur la table aujourd'hui. C'est un des problèmes les plus complexes.
Le paradoxe, c'est que la cohabitation s'y passe plutôt bien. Tout le monde va prier. Des milliers de juifs vont prier devant le mur des Lamentations. Des milliers de Palestiniens vont prier sur le mont du Temple chaque vendredi. Les églises sont ouvertes. La difficulté est de traduire cette coexistence sur un morceau de papier.
Les Palestiniens sont de plus en plus nombreux à réclamer un seul État pour les Juifs et les Arabes, avec les mêmes droits pour tous. Cela vous inquiète-t-il ?
Les Arabes ont déjà vingt-quatre pays. Pourquoi veulent-ils un État supplémentaire ? Ils veulent convertir Israël en un pays arabe ! Ils ont déjà essayé auparavant avec les armes. Mais ils n'y parviendront pas. Nous avons une minorité arabe au sein d'Israël, qui possède les mêmes droits que les Juifs. Cependant, personne ne peut nous forcer à annexer les territoires palestiniens.
Propos recueillis à Jérusalem par Patrick Saint-Paul
07/03/2008 | Mise à jour : 20:15 | Commentaires 49 .
Shimon Pérès : «Si nous négocions avec le Hamas, nous tuerons l'Autorité palestinienne.» Crédits photo : FLASH90
Avant son arrivée, lundi, en visite d'État à Paris, le président israélien a confié au Figaro sa vision des relations franco-israéliennes, du danger iranien et du processus de paix avec les Palestiniens.
LE FIGARO. Monsieur le président, quelle est votre réaction à l'attentat qui vient d'ensanglanter Jérusalem ?
Shimon PÉRÈS. Il s'agit d'un acte barbare. Le terroriste est entré dans un lieu de prière et d'étude de la religion et a ouvert le feu dans toutes les directions pour verser autant de sang que possible. Il était seul, mais il a agi avec des complicités. Israël est déterminé à se défendre et continuera sa traque jusqu'à ce que tous les terroristes paient le prix de leurs actes.
Vous arriverez lundi à Paris. Pourquoi attachez-vous tant d'importance à cette visite en France ?
Cette visite résume soixante années de l'histoire d'Israël, durant lesquelles la France a joué un rôle extrêmement important. Je suis venu lui dire merci. Je n'en avais jamais eu l'occasion auparavant. On ne peut pas oublier certaines choses. Dans l'histoire du peuple juif, Napoléon est venu à notre secours. Pendant l'Occupation, la France a sauvé beaucoup de Juifs. Et ensuite, lors de la naissance d'Israël, la France a joué un rôle majeur. Grâce à elle, nous avons pu acquérir des armes pour défendre nos vies.
Vous êtes considéré comme le père du programme nucléaire israélien. Le fait que vous ayez réussi à obtenir de la France le transfert de sa technologie nucléaire a-t-il été décisif pour la dissuasion israélienne ?
La suspicion que nous possédons l'arme atomique est une composante essentielle de notre dissuasion. C'est tout ce que je peux vous dire. Je ne connais aucun autre pays qui ait autant aidé Israël que la France.
Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, les relations d'Israël avec la France sont-elles revenues à leur degré d'intimité d'avant 1967 ?
Elles ne pourraient pas être meilleures. Nicolas Sarkozy a renouvelé l'Alliance atlantique en renouant avec les États-Unis et a donné un nouvel élan aux relations avec Israël. L'idée initiale du président Sarkozy d'une Union méditerranéenne était fascinante à cet égard. La différence entre le Moyen-Orient et l'Union méditerranéenne, c'est qu'Israël est inclus dans l'Union. Au nord, il y a les pays européens ; au sud, le Maghreb et, au milieu, les pays arabes et nous. Cela crée une force économique avec un fort potentiel de rapprochement politique.
Israël a souvent reproché à la France d'être trop critiqueà son égard…
On ne peut pas fonder des relations sur une idolâtrie mutuelle. C'est fatiguant. La France et Israël partagent une curiosité intellectuelle mutuelle.
Approuvez-vous l'initiative de Sarkozy de faire porter par des élèves de CM2la mémoire d'enfants victimes de la Shoah ?
Son intention était noble : se souvenir de la Shoah et du génocide. De notre point de vue, cela a été très apprécié.
La France a œuvré à durcir les sanctions de l'ONU contre l'Iran. Êtes-vous satisfait du résultat ?
C'est mieux que rien, bien qu'insuffisant. Si le développement de la bombe n'est pas stoppé économiquement, les options non militaires seront épuisées. Or, je préfère stopper le développement de la bombe sans avoir à recourir à la guerre. Les sanctions économiques ont déjà prouvé leur efficacité dans le passé : la Libye, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord ont renoncé à leurs ambitions nucléaires sans guerre.
Si le monde n'agit pas avec assez de fermeté, agirez-vous seuls pour empêcher que l'Iran n'accède à l'arme atomique ?
En aucune circonstance. Nous ne sommes pas assez imprudents pour concentrer le danger iranien sur Israël. C'est un problème que le reste du monde doit résoudre. Avec les missiles de longue portée développés par l'Iran, le problème n'est pas seulement israélien.
L'Iran et la Syrie poussent-ils le Hamas à tirer des roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza ?
Sans aucun doute. Ils lui fournissent aussi des armes et de l'argent. L'Iran veut avoir deux satellites : un au Liban et l'autre à Gaza. La troisième cible d'Ahmadinejad est la Syrie. Il est aussi allé tâter le terrain en Irak. Nous ne devons pas fermer les yeux sur cela. Si une minorité de terroristes parvient à s'équiper d'engins nucléaires, le monde pourrait devenir ingouvernable.
Israël a essuyé de vives critiques en raison de son incursion musclée dans la bande de Gaza. Une intervention militaire peut-elle vraiment venir à boutdes roquettes tirées depuis Gaza ?
Il n'y a pas de solution militaire. Mais il n'existe pas de solution sans l'action militaire. Si nous savons que quelqu'un s'apprête à lancer un missile contre notre territoire, nous le ciblons pour l'empêcher de passer à l'acte. Le problème, c'est que les terroristes n'hésitent pas à impliquer des civils dans leurs actions. Ils envoient des enfants et des femmes en première ligne en connaissance de cause. Nous n'avons pas d'alternative. Ils peuvent compliquer nos vies à Ashkelon, Ashdod ou Sderot, mais ils ne peuvent pas nous vaincre.
Après la phase militaire, engagerez-vous des négociations avec le Hamas pour un cessez-le-feu ?
Si nous négocions avec le Hamas, nous tuerons l'Autorité palestinienne. Le gouvernement légitime dit que ce sont des rebelles. Il est impossible de négocier avec l'Autorité et de la saper en même temps. Si le Hamas veut un État indépendant à Gaza, je ne vois pas comment celui-ci existera. Je ne crois pas que l'Égypte ait un intérêt à diviser les Palestiniens en deux États, ni d'absorber un million et demi de pauvres supplémentaires sur son territoire. Les islamistes ne veulent ni l'indépendance ni la paix.
Croyez-vous encore possible de parvenir à un accord fin 2008, comme le souhaite George Bush ?
Cela vaut la peine d'essayer. Le temps presse. Le 5 novembre, un nouveau président sera élu aux États-Unis. Cela prendra du temps avant que la nouvelle Administration se mette en place et il pourrait s'écouler une très longue période avant que les États-Unis ne s'impliquent de nouveau dans le processus. Or les États-Unis conservent la voix la plus forte dans la région. Les Palestiniens auront une élection présidentielle en janvier 2009 et tout risque d'être bouleversé de nouveau.
Autoriserez-vous le Hamas à se présenter à cette présidentielle ?
Nous n'avons pas empêché sa participation aux législatives. Il y a des limites à la façon dont nous pouvons intervenir dans la vie des Palestiniens. Que les Palestiniens veuillent avoir une Palestine, deux Palestine, ou pas d'État du tout est entre leurs mains. Nous leur donnons la possibilité d'être un seul peuple, de construire un gouvernement efficace. Nous les encourageons à construire une seule armée crédible. Car de notre point de vue, leurs divisions réduisent la valeur de notre partenaire.
Abbas est-il un partenaire capable de faire appliquer la paix ?
Nous n'avons pas de meilleure alternative. Son problème est sa faiblesse. À nous de le rendre plus fort. Le renforcer économiquement est la solution la plus efficace.
Abbas se plaint qu'Israël ne crée pas les bonnes conditions en refusant de lever les barrages et en continuant les constructions dans les colonies.
Nous sommes un pays démocratique. Le gouvernement doit faire suffisamment de concessions pour ne pas perdre son partenaire. Mais il doit aussi être assez prudent pour ne pas perdre le soutien de la population. C'est pour cela qu'il est si difficile de faire des progrès.
Quelle proportion de la Cisjordanie êtes-vous prêt à restituer aux Palestiniens ?
J'aurais souhaité que nous mettions un terme à l'occupation depuis longtemps. Cela n'a pas été possible, parce que nous n'avions pas de partenaire. Aujourd'hui, nos positions ne sont pas si éloignées de celles des Palestiniens. Il s'agit d'une différence entre 3 % et 5 %. Avec la bonne atmosphère, on peut trouver une solution.
Peut-on partager Jérusalem ?
Jérusalem doit rester unifiée. Mais la solution pour Jérusalem ne ressemblera à aucune des propositions qui sont sur la table aujourd'hui. C'est un des problèmes les plus complexes.
Le paradoxe, c'est que la cohabitation s'y passe plutôt bien. Tout le monde va prier. Des milliers de juifs vont prier devant le mur des Lamentations. Des milliers de Palestiniens vont prier sur le mont du Temple chaque vendredi. Les églises sont ouvertes. La difficulté est de traduire cette coexistence sur un morceau de papier.
Les Palestiniens sont de plus en plus nombreux à réclamer un seul État pour les Juifs et les Arabes, avec les mêmes droits pour tous. Cela vous inquiète-t-il ?
Les Arabes ont déjà vingt-quatre pays. Pourquoi veulent-ils un État supplémentaire ? Ils veulent convertir Israël en un pays arabe ! Ils ont déjà essayé auparavant avec les armes. Mais ils n'y parviendront pas. Nous avons une minorité arabe au sein d'Israël, qui possède les mêmes droits que les Juifs. Cependant, personne ne peut nous forcer à annexer les territoires palestiniens.
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