Tuesday, March 04, 2008

Kosher Meat




Rabbi Yona Metzger Photo: Dudi Vaaknin





'Examine the knives' Photo: Tsafrir Abayov


















Jewish slaughter in danger, chief rabbi tells importers


Rabbi Metzger initiates meeting with meat importers, asks them to pressure slaughterhouses in South America to adopt 'boxing' method which does not cause animals undue distress. 'The koshering organizations are under attack, and Jews are presented as cruel people,' he warns

Neta Sela Published: 03.04.08, 09:12 / Israel Jewish Scene




After being approached by organizations for the prevention of cruelty to animals across the world, Israel's Chief Rabbi Yona Metzger met Monday evening with importers of kosher meat to Israel.



The meeting was held in a bid to recruit the importers to fight "the international attack initiated by organizations for the prevention of cruelty to animals against the kosher slaughtering," Metzger explained.



Cruelty Free

Rabbinate: Import meat only if ‘morally slaughtered’ / Neta Sela

At Orthodox Union and Israeli Chief Rabbinate’s insistence, only meat slaughtered in more humane fashion not causing animal undue distress to be given kosher certification. Importers take note
Full story



The chief rabbi told the meeting attendees that "although these organizations' motives are not always pure, you must do anything in order to prevent animals from suffering, otherwise the entire Jewish slaughtering will be in danger."



During the meeting, Metzger addressed the slaughterhouses in South American, which are the main suppliers of kosher meat imported to Israel under the Chief Rabbinate using the "lift and bind" method, in which the animal's legs are tied before it is slaughtered, causing undue distress.



He noted that this was a primitive method and instructed the importers to exert massive pressure on the slaughterhouses they work with and make them stop using this technique and quickly adopt the modern "boxing" method used in Europe, in which the beast is spared unnecessary suffering before it is slaughtered.



Metzger stressed that "it is obligatory to examine the knives before each slaughter and ensure that they are not defective, so as not to cause undue distress to the beast. It is unthinkable that the beast will suffer unnecessarily as it is transported to the slaughterhouse."



'Anti-Semitic accusations'
The chief rabbi did not spare criticism of the organizations for the prevention of cruelty to animals, saying he was not convinced their intentions were pure.



"There are different and odd foods like seafood, which are prepared with serious abuse, but for some reason these organizations are only heard when it comes to Jewish slaughter.



"Koshering organizations in the United States have told me that they were being similarly attacked by these organizations for the prevention of cruelty to animals. They told me that these organizations have serious influence and great power in the United States, and that they use this to present the Jews as cruel people and to make other anti-Semitic accusations. If this attack continues, Jewish slaughter is in danger," Rabbi Metzger said.



The same remarks were made in a booklet handed to the meeting attendees.



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"We are living in a reality in which the issue of animals' rights gets a lot of media and public attention. At the same time, different elements are attempting to cancel the Jewish slaughter or make different conditions to disqualify it.



"This compels us to ensure that we do not, God forbid, reach a situation in which those who provoke us will overpower us and the Jewish slaughter will be banned for so-called 'humane' reasons, something which might influence other countries and have very grave results," the booklet stated.



Goldmann : Israël a raison de tout faire pour protéger ses civils
04/03/08




- - Thème: Proche-Orient




Invité du journal de 13h sur RCJ, Ariel Goldmann, vice-président du CRIF et porte parole du SPCJ, a réaffirmé que le CRIF était solidaire d’Israël et des populations du sud du pays. "Israël a raison de tout faire pour protéger ses civils dans le sud des attaques incessantes" a indiqué Ariel Goldmann. A propos des condamnations de l’ONU et de l’UE, il a ajouté: "Le CRIF aurait apprécié que ceux qui condamnent aujourd’hui l’action d’Israël condamnent autant le Hamas tout au long de ces derniers mois lorsqu’il attaquait des civils israéliens."
"On a l’impression qu’il y a deux poids et deux mesures dans les condamnations et que les victimes israéliennes ou leurs peurs n’ont pas la même valeur que celles de Gaza" a conclu Me Goldmann.
Egalement interrogé au journal de 15 h sur Radio J, Ariel Goldmann a dénoncé la violence de la manifestation qui a eu lieu dimanche 2 mars dans le quartier de l'Opéra. Il a regretté que les drapeaux du Hezbollah aient une fois de plus été brandis en plein Paris. Il a stigmatisé la violence des slogans et a fermement condamné les violences physiques qui ont eu lieu en marge de cette manifestation contre des passants, dont un jeune juif de 18 ans, qui a été blessé.


Suite aux tirs massifs de roquettes sur le territoire israélien, l’armée israélienne a lancé des opérations sur la Bande de Gaza. Mahmoud Abbas, le président palestinien a condamné cette offensive et a suspendu pour le moment tout contact avec les Israéliens. Ehud Barak, le ministre israélien de la Défense, a prévenu que le Hamas « paiera le prix et les conséquences de la dégradation de la situation ». La communauté internationale appelle à la fin des violences. Paris a condamné à la fois l’opération israélienne et les tirs de roquettes.
Une manifestation pro-palestinienne s’est tenue à Paris dimanche 2 mars. Les participants ont appelé à la fin de l’opération israélienne. Au cours de la manifestation, des dérapages antisémites ont eu lieu. Des slogans ont aussi été lancés en arabe, tels que "Nasrallah, tire sur Tel Aviv!", ou encore "Avec notre âme, avec notre sang, nous conquerrons la Palestine". Deux drapeaux jaunes du Hezbollah ont d'ailleurs été brandis dans la foule. Aux cris de "Olmert assassin, Sarko collabo!", les manifestants s'en sont également pris au président Nicolas Sarkozy. "Les nazis ont commis la Shoah, la France était complice. Les sionistes commettent une nouvelle Shoah, la France toujours complice", accusait une pancarte.





A Gaza (Reuters)


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Paris, dimanche 2 mars, contre l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza. La foule, rassemblée devant l'Opéra où un important dispositif policier avait été déployé, brandissait de nombreux drapeaux palestiniens, des pancartes "Stop au massacre à Gaza" ou encore des feuilles blanches où étaient inscrits les noms de victimes palestiniennes. L'opération israélienne, qui se veut une riposte aux tirs de roquettes depuis Gaza sur les villes du sud d'Israël, a fait quelque 70 morts depuis samedi.
Les manifestants scandaient en chœur: "Nous sommes tous Palestiniens", "Israël criminel, Palestine vaincra", ou encore "Sionisme, fascisme, c'est vous les terroristes!".

"Nasrallah, tire sur Tel Aviv!"

Plusieurs slogans ont aussi été lancés en arabe, tels que "Nasrallah (le chef de la milice chiite libanaise, Hezbollah), tire sur Tel Aviv!", ou encore "Avec notre âme, avec notre sang, nous conquerrons la Palestine".
Deux drapeaux jaunes du Hezbollah ont d'ailleurs été brandis dans la foule, provoquant un petit débat parmi les manifestants, certains souhaitant que cette manifestation reste totalement apolitique.

"Sarko collabo!"

Aux cris de "Olmert assassin, Sarko collabo!", les manifestants s'en sont également pris au président Nicolas Sarkozy. "Les nazis ont commis la Shoah, la France était complice. Les sionistes commettent une nouvelle Shoah, la France toujours complice", accusait une pancarte.




Lors d'un café politique consacré au thème de la laïcité qui s'est tenu mardi 26 février, Jean-Marie Cavada est revenu sur la polémique qui l'a touché il y a une dizaine de jours, indique le Journal du Dimanche. "Dans cet arrondissement a été instruit un procès en sorcellerie de façon totalement gratuite, puisqu'on m'a reproché de ne pas avoir réagi à des propos en effet à connotation vulgaire et antisémite", a-t-il rappelé, dans un discours filmé par une militante de la tête de liste soutenue par l'UMP dans le 12e arrondissement de Paris. L'ancien patron de Radio France a accusé "une femme du Conseil municipal", dont le "mari est un personnage influent du Crif" d'être à l'origine de cette polémique. Malgré les "excuses, à tout le moins les regrets" exprimé par le Crif, Jean-Marie Cavada attaque: "Le mal est fait, je veux une réparation publique et je l'aurais? Et si je ne l'obtiens pas avant la fin de la semaine, je prendrais les moyens pour l'obtenir".

epuis des semaines, les médias italiens se sont mobilisés autour de la question du boycottage de la Foire du livre de Turin, qui célèbre Israël à l'occasion de son soixantième anniversaire. Nous avons tout entendu, des contre-vérités et des déclarations qui ont semé la confusion sur les termes du débat et les positions respectives.




Je ne suis pas l'initiateur de cet appel au boycottage et, lorsque j'ai été appelé par un journaliste de l'agence ATIC, j'ai effectivement soutenu cette action en affirmant que cette célébration était une provocation et que l'on ne pouvait pas tout accepter de l'Etat d'Israël (je n'ai jamais dit : qu'"on ne pouvait rien accepter d'Israël" : cette mauvaise traduction de la langue arabe est due à l'ATIC, qui a reconnu son erreur).

Le boycottage ne signifie pas nier l'existence d'Israël : je ne nie pas cette dernière, mais je m'oppose à la politique d'occupation et de répression des gouvernements israéliens successifs. J'ai combattu et je continuerai à combattre l'antisémitisme et le racisme : je participe à des cercles de réflexion judéo-musulmans, mais je n'accepte pas le chantage auquel des politiciens, des intellectuels et certains médias nous soumettent.

Confondre la critique de la politique d'Israël avec l'antisémitisme est une imposture. Une injure à la conscience humaine et à la dignité des Palestiniens qui consiste à se mettre aveuglément du côté des plus forts en considérant que la vie des plus faibles n'a pas de valeur. La célébration des 60 ans d'un Etat, sauf à nous prendre pour des imbéciles, est éminemment politique.

S'y opposer ne veut pas dire nier la culture et la liberté d'expression des écrivains israéliens. Leur invitation est légitime même si l'absence d'invitation aux auteurs israéliens arabes, chrétiens ou musulmans, est bien étrange : quelle idée les organisateurs de la Foire se font-ils de la composition de la société israélienne ? On a affirmé que mon soutien s'apparentait à une fatwa ! Non content d'avoir déformé ma position, voilà que l'on veut y ajouter le scandale et la frayeur en utilisant le mot "fatwa", qui rappelle la triste "affaire Salman Rushdie".

Outre le fait que j'ai condamné dès le début la fatwa contre ce dernier, il faut préciser que ce soutien au boycottage n'a rien d'un avis religieux. En panne d'arguments, mes adversaires veulent me diaboliser : "Tariq Ramadan est un antisémite qui a lancé une fatwa !" Un tel propos est indigne de gens qui disent respecter la culture et le dialogue. Je n'ai rien à ajouter sur ce point.

Le boycottage est le moyen que les défenseurs des droits des Palestiniens ont choisi, en Italie, pour faire entendre une voix de protestation dans l'hymne d'une célébration d'Israël qui cache la sombre réalité des territoires occupés.

J'ai appris récemment que les organisations de défense des Palestiniens avaient, en France, fait un choix inverse : elles ont décidé de s'installer fermement au prochain Salon du livre (du 14 au 19 mars), d'y commémorer les soixante années de l'autre réalité, celle de la Nakba (catastrophe) des Palestiniens, et d'inviter des intellectuels et des auteurs arabes, palestiniens et israéliens à en débattre. Je soutiens cette initiative sans aucune réserve : il s'agit, ici aussi, de défendre la dignité des Palestiniens et de ne pas permettre que la célébration des 60 ans d'Israël puisse faire l'impasse sur le sort d'un peuple réprimé et sacrifié.

Boycottage à Turin, présence critique à Paris, il n'y a rien là de contradictoire. Ce qui compte aujourd'hui, au-delà des stratégies employées, c'est de rompre le silence, de faire entendre des voix qui refusent les manipulations politiques et exigent que la politique des gouvernements israéliens successifs soit jugée comme toutes les autres quand elle est indigne et qu'elle ne respecte pas les résolutions de l'ONU et le droit international.

Il s'agit de rappeler les soixante années de colonisation, de déplacement de populations, d'exil et de morts palestiniens qui sont le miroir négatif de la célébration d'Israël. Contrairement à ce qu'affirme Marek Halter (Le Monde du 15 février), je n'ai jamais appelé à la destruction d'Israël et je ne suis l'idéologue d'aucun Etat ni d'aucune organisation dont ce serait le programme. Ces propos sont consternants et malhonnêtes.

Je continue de penser que le choix d'Israël comme invité d'honneur, au moment où le peuple palestinien se meurt à Gaza, est une maladresse et une faute. Ce geste est exactement à l'image du positionnement politique de l'Europe : on célèbre Israël, on maintient constamment la confusion entre critique politique et antisémitisme et, surtout, on entretient une "conspiration du silence" vis-à-vis de la politique d'apartheid d'Israël. Ce choix "culturel" fait écho au silence "politique" en contribuant à déplacer le problème comme les partisans aveugles de la politique de l'Etat d'Israël savent si bien le faire.

Au moyen du boycottage, ou en organisant une autre célébration, un "autre Salon" au coeur du Salon du livre, l'objectif est le même : dénoncer l'injustice ! Qui donc pourrait aujourd'hui nous reprocher d'utiliser tous les moyens pacifiques que nous avons à notre disposition ? Les excès des réactions verbales auxquelles nous avons eu affaire prouvent que la violence n'est pas du côté que l'on croit.

Notre silence, dans les pays majoritairement musulmans comme en Occident, est l'une des causes de la violence au Moyen-Orient ! Nous sommes nombreux, et parmi nous des Israéliens et des juifs, à avoir décidé de ne pas nous taire à l'heure où l'on célèbre l'anniversaire d'un Etat qui pratique les assassinats politiques ciblés et affame tout un peuple. Je participerais sans aucune hésitation à des panels de discussions et de débats avec des auteurs israéliens sur des questions littéraires et philosophiques ou encore, par exemple, sur le sens et le droit de critiquer Israël.

Je serais le premier à répondre à une telle invitation et à encourager les auteurs arabes, palestiniens, chrétiens et musulmans à y répondre positivement. Néanmoins, de toute la force de ma conscience et de mon intelligence je m'opposerai aux manipulations politiciennes quand certains célèbrent de façon festive et que d'autres se meurent en silence et sans dignité.


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Tariq Ramadan, islamologue, professeur à l'université d'Oxford, Saint Antony's College



L’ONU contre les droits de l’homme
03/03/08




- - Thème: Antisémitisme




Le Monde, dans son édition du 28 février, publie une pétition dans laquelle les signataires avertissent les démocraties des dérives antisémites de Durban 2 qui se tiendra en 2009 et les invitent résister à l’offensive idéologique conjointe des pays musulmans et dictatoriaux. Nous reproduisons ci-dessous, l’intégralité du texte.


L’ONU contre les droits de l’homme

L'année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d'années, par ses dérives, l'ONU s'est caricaturée.
A Durban, en Afrique du Sud, s'est tenue en 2001 la Conférence mondiale contre le racisme, à l'initiative des Nations unies, dans la ville même où Gandhi avait commencé à exercer son métier d'avocat. C'est au nom des droits des peuples que furent scandés des "mort à l'Amérique !" et "mort à Israël !" ; et c'est au nom du relativisme culturel qu'on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes.
Alarmée par les graves dysfonctionnements ainsi mis en lumière au sein de sa Commission des droits de l'homme, l'ONU inaugurait en juin 2006 un tout nouveau Conseil des droits de l'homme (CDH), censé remédier à de si préoccupantes dérives. Aujourd'hui, le constat est plus qu'amer : c'est à la consécration même de ces dérives que nous assistons dans la perspective du forum dit de Durban 2, qui se tiendra en 2009. Plus gravement encore, l'élaboration officielle de nouvelles normes marquera, si celles-ci sont gravées dans le marbre d'une nouvelle et très particulière "déclaration des droits de l'homme", la mise à mort de l'universalité des droits.
Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s'y constituent, les discours qui s'y tiennent, les textes qui s'y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d'expression, légitiment l'oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales.
Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l'encontre de ses principes fondateurs. Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l'acte et les violences de demain.
Une triple alliance composée de la Conférence des organisations islamiques (OCI), représentée jusqu'à ce jour par le Pakistan, du Mouvement des non-alignés, où Cuba, le Venezuela et l'Iran ont un rôle central, et de la Chine - avec la complaisance cynique de la Russie - oeuvre ainsi à la mise en place d'une véritable révolution prétendument "multiculturelle". Ainsi, le rapporteur spécial de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, Doudou Diène, déclare d'ores et déjà qu'énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste et que la loi française contre le port des signes religieux à l'école participe du racisme antimusulman, renommé "islamophobie occidentale".
La confusion des esprits est à son comble quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion. C'est une menace radicale contre la liberté de penser qui est en train d'être cautionnée par l'ONU. En assimilant au racisme toute critique des dérives de ceux qui parlent au nom de l'islam, parce que supposée relever d'attitudes néocolonialistes, les porte-parole de cette nouvelle alliance serrent un peu plus le garrot qu'ils ont passé au cou de leurs propres peuples et sapent les fondements d'une civilité très chèrement acquise en Europe depuis les guerres de religion. En septembre 2007, la haut-commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, participait à une conférence à Téhéran consacrée aux "droits de l'homme et (à) la diversité culturelle". Portant le voile, comme la loi de la République islamique l'exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l'énoncé des principes à venir, ainsi résumés : "offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste".
Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C'est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d'Israël, pays membre de l'ONU, créé par cette dernière. Interrogée sur son silence, la haut-commissaire a justifié sa passivité par le respect de la loi iranienne, auquel, en tant que juriste, elle s'estimait tenue, et par souci de "ne pas offenser ses hôtes". Charbonnier est maître chez soi... C'est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d'opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d'une institution internationale impuissante, mais dont les principes n'étaient au moins pas dévoyés comme ceux de l'ONU aujourd'hui.
Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l'acte. De Mein Kampf à Radio Mille Collines, de Staline à Pol Pot, les exemples abondent pour confirmer la nécessaire extermination de l'ennemi du peuple au nom de la race, au nom de l'émancipation des masses laborieuses ou au nom d'un ordre supposé divin. Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues "d'avenir radieux" ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c'est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l'histoire fut commis.
Face à cette stratégie, les démocraties, d'abord soucieuses de leur balance commerciale, font preuve d'une extraordinaire passivité. Que pèse le sort du peuple tibétain face aux enjeux des exportations vers la Chine ? Quel est le prix de la liberté pour Ayaan Hirsi Ali, ex-députée néerlandaise, menacée de mort, après l'assassinat en 2004 de son ami le réalisateur Théo Van Gogh, accusé d'avoir blasphémé l'islam dans le film Soumission ? Les exemples s'additionnent qui, de Taslima Nasreen à Salman Rushdie, de Robert Redeker à Mohamed Sifaoui, apportent la preuve que l'intégrisme islamiste impose sa loi par la terreur. Combien d'Algériens, de femmes au Maghreb, au Proche-Orient, en Turquie, au Pakistan ont déjà payé du prix de leur vie le refus de se soumettre à l'obscurantisme religieux ?
Si, par malheur, l'ONU devait consacrer l'imposition de tels critères, si le blasphème devait être assimilé à du racisme, si le droit à la critique de la religion devait être mis hors la loi, si la loi religieuse devait s'inscrire dans les normes internationales, ce serait une régression aux conséquences désastreuses, et une perversion radicale de toute notre tradition de lutte contre le racisme, qui n'a pu et ne peut se développer que dans la liberté de conscience la plus absolue.
L'Assemblée générale de décembre 2007 a déjà entériné des textes condamnant des formes d'expression considérées comme diffamatoires de l'islam. L'enjeu est clair, il est mondial : c'est de la défense des libertés de l'individu qu'il est question.
Soit les démocraties se ressaisissent, à l'exemple du Canada, qui vient d'annoncer son refus de participer à la conférence de Durban 2, estimant qu'elle risquait d'être "marquée par des expressions d'intolérance et d'antisémitisme", et cessent de s'abstenir ou de voter des résolutions contraires à l'idéal universel de 1948, soit l'obscurantisme religieux et son cortège de crimes politiques triompheront, sous les bons auspices des Nations unies. Et lorsque les paroles de haine seront transformées en actes, nul ne pourra dire : "Nous ne savions pas."


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Premiers signataires : Elisabeth Badinter, Adrien Barrot, Patrice Billaud, Pascal Bruckner, Jean-Claude Buhrer, Chala Chafiq, Georges Charpak, Christian Charrière-Bournazel, Bernard Debré, Chahdortt Djavann, Jacques Dugowson, Frédéric Encel, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay, Patrick Gaubert, Claude Goasguen, Thierry Jonquet, Liliane Kandel, Patrick Kessel, Catherine Kintzler, Claude Lanzmann, Michel Laval, Barbara Lefevbre, Corinne Lepage, Malka Marcovich, Albert Memmi, Jean-Philippe Moinet, Jean-Claude Pecker, Philippe Schmidt, Alain Seksig, Mohamed Sifaoui, Antoine Spire, Pierre-André Taguieff, Jacques Tarnero, Michèle Tribalat, Michèle Vianes,Elie Wiesel, Michel Zaoui.

Signatures de soutien à ce texte par e-mail à licra@licra.org. Liste complète des signataires sur www.licra.org.

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