AUFFRAY : Je ne quitterai pas ce monde sans faire un concert au profit des enfants d'Israël
23 Février 2008 - Michelle GoldsteinDigg It!Del.icio.us It!Add to Technorati!Scoope It!Fuzz It!Tape Moi!ISRAEL FRANCE MUSIQUE - HUGUES AUFFRAY : Je ne quitterai pas ce monde sans faire un concert au profit des enfants d'Israël Par Israelvalley Desk
Rubrique: France - israël
Publié le 23 février 2008 à 09:48
Il n'est pas juif mais se sent proche d'Israël. Dans son nouvel album, l'auteur de Céline et de Santiano interprète une chanson sensible et touchante. Les Enfants d'Abraham est un appel à la paix envoyé comme une bouteille à la mer.
Tribune Juive : Pourquoi avoir choisi d'interpréter dans ce nouvel album une chanson sur les peuples de la Bible ?
Hughes Auffray : Je suis né dans une famille chrétienne et j'ai été élevé dans une chrétienté moderne, humaniste et tolérante. Je n'ai pas été préparé à rencontrer le monde juif. Cela s'est produit à l'occasion de drames. Pendant la guerre, ma mère a caché un jeune Juif une année durant. Il s'appelait Elmunt Wolf et se faisait appeler Edmond Meunier.
C'était officiellement notre cuisinier. Mais il a été arrêté lorsque mes frères ont pris le maquis. Les SS sont venus chez nous, on ne l'a plus jamais revu et j'ai longtemps cherché à le retrouver. C'est un souvenir terrible.
TJ : Dans Les Enfants d'Abraham, vous écrivez : « Je souffre de votre souffrance ». Pourquoi l'histoire des Juifs vous touche-t-elle à ce point ?
H. A. : Simplement par humanisme. Quand on a découvert après la guerre l'immensité de l'horreur, on ne pouvait pas être indifférent, c'était impossible. La création de l'État d'Israël m'a paru une chose formidable. j'ai épousé cette idée avec passion. Vous savez, le pacifisme en temps de paix, c'est très facile. Il faut en parler en temps de guerre. En 1941, à 21 ans, c'est moins facile de tenir un tel discours. Je me suis senti très concerné et j'ai voulu faire quelque chose. Pendant longtemps, j'ai voulu partir travailler dans un kibboutz, avec ma guitare. Finalement je ne l'ai pas fait.
TJ : Depuis, avez-vous eu l'occasion de vous y rendre ?
H. A. : La vie est étrange, je n'ai pu aller en Israël. Mon rêve serait même d'y chanter. Je ne quitterai pas ce monde sans faire un concert au profit des enfants d'Israël, bref, des enfants d'Abraham que j'aimerais rassembler et que j'évoque dans cette chanson.
TJ : On parle d'ailleurs d'une décoration !
H. A. : Oui, je vais être décoré par l'État d'Israël pour Le Petit Simon, une chanson dans laquelle je dis « Les étoiles ne sont pas toujours belles quand on les accroche sur le coeur ».
Trente ans après la création de ce texte, cela m'étonne et me touche beaucoup. J'aimerais aussi obtenir pour ma mère la médaille des Justes. Car, pour moi, c'était une Juste.
TJ : Chanter la paix entre « les enfants d'Abraham », n'est-ce pas un peu naïf ?
H. A. : Bien sûr, la paix entre Israéliens et Palestiniens, c'est un rêve. Il y a forcément de la naïveté là-dedans. Mais quelquefois il faut faire la guerre pour parvenir à la paix. Les Français et les Allemands ont connu trois guerres avant de devenir frères en Europe. Peut-être que cette chanson n'est pas tout à fait naïve. J'y explique que l'on ne peut pas vivre de larmes tout le temps, que cela ne peut plus durer. Le moment est venu pour les enfants d'Abraham de trouver leur place et de faire la paix.
TJ : Vous semblez également en vouloir aux médias pour leur traitement de la situation au Proche-Orient.
H. A. : Si j'avais le pouvoir dans un gouvernement, je proposerais que le ministère de l'Éducation nationale soit nommé Enseignement et Instruction civique et que soient créées des classes d'étymologie. Les enfants ne connaissent plus le sens des mots. Si on veut lutter contre le racisme, il faut leur rappeler l'origine des mots. Il faut remettre la situation d'Israël et de la Palestine dans son contexte historique pour comprendre comment on en est arrivé là. Nos grands-parents étaient antisémites au moment de l'affaire Dreyfus, mais ils avaient une excuse.
Ils avaient été élevés dans une culture antisémite qui véhiculait des mensonges depuis des siècles. L'histoire, c'est l'étymologie des faits.
Propos recueillis par Benjamin Petrover
CD, Hughes Auffray, Hugh !, Mercury.
Source: Benjamin Petrover - Tribuen Juive
23 Février 2008 - Michelle GoldsteinDigg It!Del.icio.us It!Add to Technorati!Scoope It!Fuzz It!Tape Moi!ISRAEL FRANCE MUSIQUE - HUGUES AUFFRAY : Je ne quitterai pas ce monde sans faire un concert au profit des enfants d'Israël Par Israelvalley Desk
Rubrique: France - israël
Publié le 23 février 2008 à 09:48
Il n'est pas juif mais se sent proche d'Israël. Dans son nouvel album, l'auteur de Céline et de Santiano interprète une chanson sensible et touchante. Les Enfants d'Abraham est un appel à la paix envoyé comme une bouteille à la mer.
Tribune Juive : Pourquoi avoir choisi d'interpréter dans ce nouvel album une chanson sur les peuples de la Bible ?
Hughes Auffray : Je suis né dans une famille chrétienne et j'ai été élevé dans une chrétienté moderne, humaniste et tolérante. Je n'ai pas été préparé à rencontrer le monde juif. Cela s'est produit à l'occasion de drames. Pendant la guerre, ma mère a caché un jeune Juif une année durant. Il s'appelait Elmunt Wolf et se faisait appeler Edmond Meunier.
C'était officiellement notre cuisinier. Mais il a été arrêté lorsque mes frères ont pris le maquis. Les SS sont venus chez nous, on ne l'a plus jamais revu et j'ai longtemps cherché à le retrouver. C'est un souvenir terrible.
TJ : Dans Les Enfants d'Abraham, vous écrivez : « Je souffre de votre souffrance ». Pourquoi l'histoire des Juifs vous touche-t-elle à ce point ?
H. A. : Simplement par humanisme. Quand on a découvert après la guerre l'immensité de l'horreur, on ne pouvait pas être indifférent, c'était impossible. La création de l'État d'Israël m'a paru une chose formidable. j'ai épousé cette idée avec passion. Vous savez, le pacifisme en temps de paix, c'est très facile. Il faut en parler en temps de guerre. En 1941, à 21 ans, c'est moins facile de tenir un tel discours. Je me suis senti très concerné et j'ai voulu faire quelque chose. Pendant longtemps, j'ai voulu partir travailler dans un kibboutz, avec ma guitare. Finalement je ne l'ai pas fait.
TJ : Depuis, avez-vous eu l'occasion de vous y rendre ?
H. A. : La vie est étrange, je n'ai pu aller en Israël. Mon rêve serait même d'y chanter. Je ne quitterai pas ce monde sans faire un concert au profit des enfants d'Israël, bref, des enfants d'Abraham que j'aimerais rassembler et que j'évoque dans cette chanson.
TJ : On parle d'ailleurs d'une décoration !
H. A. : Oui, je vais être décoré par l'État d'Israël pour Le Petit Simon, une chanson dans laquelle je dis « Les étoiles ne sont pas toujours belles quand on les accroche sur le coeur ».
Trente ans après la création de ce texte, cela m'étonne et me touche beaucoup. J'aimerais aussi obtenir pour ma mère la médaille des Justes. Car, pour moi, c'était une Juste.
TJ : Chanter la paix entre « les enfants d'Abraham », n'est-ce pas un peu naïf ?
H. A. : Bien sûr, la paix entre Israéliens et Palestiniens, c'est un rêve. Il y a forcément de la naïveté là-dedans. Mais quelquefois il faut faire la guerre pour parvenir à la paix. Les Français et les Allemands ont connu trois guerres avant de devenir frères en Europe. Peut-être que cette chanson n'est pas tout à fait naïve. J'y explique que l'on ne peut pas vivre de larmes tout le temps, que cela ne peut plus durer. Le moment est venu pour les enfants d'Abraham de trouver leur place et de faire la paix.
TJ : Vous semblez également en vouloir aux médias pour leur traitement de la situation au Proche-Orient.
H. A. : Si j'avais le pouvoir dans un gouvernement, je proposerais que le ministère de l'Éducation nationale soit nommé Enseignement et Instruction civique et que soient créées des classes d'étymologie. Les enfants ne connaissent plus le sens des mots. Si on veut lutter contre le racisme, il faut leur rappeler l'origine des mots. Il faut remettre la situation d'Israël et de la Palestine dans son contexte historique pour comprendre comment on en est arrivé là. Nos grands-parents étaient antisémites au moment de l'affaire Dreyfus, mais ils avaient une excuse.
Ils avaient été élevés dans une culture antisémite qui véhiculait des mensonges depuis des siècles. L'histoire, c'est l'étymologie des faits.
Propos recueillis par Benjamin Petrover
CD, Hughes Auffray, Hugh !, Mercury.
Source: Benjamin Petrover - Tribuen Juive
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