Monday, January 19, 2009

La haine menace aussi les écoles
15/01/09




- - Thème: Antisémitisme





Après une série d’incidents impliquant, ces derniers jours,élèves musulmans et juifs, l’école craint aujourd’hui de servir de caisse de résonance au conflit israélo-palestinien, informe la Croix, jeudi 15 janvier 2009.
Entre autres « dérapages », un élève de sixième a, mardi 13 janvier, agité un drapeau palestinien devant les grilles de son collège, dans les Yvelines, tandis que des graffitis anti-israéliens étaient découverts dans les couloirs d’un établissement du Val-de-Marne.
La veille, dans le Haut-Rhin, des propos haineux à l’encontre des juifs avaient été tagués non loin des salles de cours… « À chacun de ces incidents, sporadiques, les parents sont convoqués et le chef d’établissement rappelle à l’élève que l’incitation à la haine raciale est répréhensible aux yeux de la loi », assure l’entourage du ministre.
« Les chefs d’établissement ont reçu pour consigne de réaffirmer les principes de la laïcité, qui ne tolèrent aucun prosélytisme, ni religieux, ni politique, dans l’enceinte de l’école », affirme le ministère. Une partie d’entre eux, néanmoins, se sent désemparée. « Vendredi dernier, une quarantaine d’élèves ont bloqué l’entrée du lycée, dressé des drapeaux palestiniens, tandis qu’un adulte, qui vraisemblablement les manipulait, distribuait des tracts », raconte la proviseur d’un lycée de Seine-et-Marne.
De fait, dans les établissements fréquentés par des jeunes issus des deux communautés, musulmane et juive, la question se pose différemment. « J’espère que le travail que nous effectuons depuis sept ans sur la mémoire de la Shoah et la promotion des droits de l’homme permettra de prévenir les tensions », confie Jacqueline Bensamoun.
Proviseur adjointe du lycée Jacques-Decour à Paris, elle se souvient qu’au moment de la seconde Intifada, au début de la décennie, elle avait dû, pendant trois quarts d’heure, convaincre deux élèves que le port d’un keffieh à l’école était contraire aux valeurs de la République.
Dans son établissement, certains enseignants ont reçu pour consigne de ne pas évoquer en classe le conflit à Gaza. « Le rôle de l’école est aussi d’apprendre aux jeunes leur métier d’homme, poursuit-elle. Mais on ne peut pas aborder ce conflit comme une formule de maths. Il faut transmettre aux élèves des principes plus généraux pour leur éviter de sombrer dans les passions et développer une vision équilibrée. »
À l’évidence, l’école a du mal à se positionner face à un conflit dont elle devient peu à peu la caisse de résonance. « Elle doit informer les élèves, leur permettre de regarder les choses de manière plus sereine », soutient Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves.

Photo : D.R.

Gaza, la France veut prévenir la contagion (la Croix)

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