Monday, April 20, 2009

Conférence sur le racisme : les pays absents
NOUVELOBS.COM | 21.04.2009 | 06:22
4 réactions
Voici la liste des pays qui renoncent, lundi 20 avril, à participer à la Conférence sur le racisme de Durban II, craignant les dérapages verbaux du président iranien Mahmoud Ahmadinejad :

EUROPE

Pologne :
Ministère des Affaires étrangères : "Nous avons des raisons de craindre que la Conférence soit exploitée, une nouvelle fois, comme c'était le cas en 2001 à Durban, comme un forum de déclarations irrecevables, contraires à l'esprit de respect d'autres races et religions", déclare le ministère dans un communiqué.
"Toute annonce visant à introduire des thèmes antisémites provoque particulièrement notre opposition".

Pays-Bas :
Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères : Les Pays-Bas estiment "inacceptable" le projet de déclaration finale, qui risque de détourner la conférence de ses buts. Selon Maxime Verhagen, les pays peu préoccupés par les droits de l'Homme cherchent à détourner la Conférence "afin de placer la religion avant les droits de l'Homme", de "nier les discriminations envers l'homosexualité et placer Israël seul sur le banc des accusés".

Allemagne :
Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères : "Malgré les efforts intensifs en amont, en particuliers de la part de l'Union européenne, il reste à craindre que cette conférence soit détournée au profits d'autres intérêts (que ceux qu'elle est censée servir), comme l'avait été la précédente en 2001. Et cela nous ne pouvons l'accepter".
Cette décision "n'a pas été facile à prendre" et a été arrêtée "après une conférence téléphonique avec plusieurs de (mes) homologues européens".
"J'appelle tous les participants à se consacrer à une lutte efficace contre le racisme et les discriminations raciales et à ne pas instrumentaliser à d'autres fins la conférence qui s'annonce".
Le ministre a promis que l'Allemagne serait une "observatrice très attentive du déroulement de la Conférence", et n'exclut pas "de reprendre une participation active un peu plus tard".

Italie :
Franco Frattini, ministre des Affaires étrangères : L’Italie a retiré sa délégation des négociations en vue de la conférence appelée Durban II, en raison des "affirmations agressives et antisémites" contenues dans le projet de déclaration finale de la conférence.


AMERIQUE

Etats-Unis :
Le président Barack Obama : "Avant toute chose, je voudrais dire que je crois aux Nations unies". "Je crois dans la possibilité que les Nations unies servent de forum efficace pour traiter d'un grand nombre de conflits transnationaux et par conséquent je veux être aussi encourageant que possible et j'en ai fait part au secrétaire général" des Nations unies Ban Ki-moon.
"J'aimerais beaucoup prendre part à une conférence utile qui réponde aux questions persistantes du racisme et de la discrimination dans le monde", a indiqué Barack Obama avant de relever que l'inclusion de certains propos dans le document "était souvent absolument hypocrite et contre-productif" et représentait une ligne rouge que son administration ne franchirait pas.
Barack Obama a admis que des pays "avaient déployé de gros efforts pour prendre en compte certaines de nos inquiétudes" mais a estimé que les concessions faites n'avaient pas été suffisantes.
"Si nous recommençons sur une base claire, sur une base nouvelle, nous serions heureux de participer" à une prochaine réunion sur la question du racisme et de la discrimination.
Les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte de la précédente conférence de l'ONU contre le racisme qui s'était déroulée en 2001 à Durban (Afrique du Sud), après des débats houleux avec des Etats musulmans sur le traitement des Palestiniens par Israël et sur l'antisémitisme.
"Nous avions exprimé, avant cette conférence (Durban II), nos inquiétudes au cas où le langage de 2001 était incorporé, était adopté, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas signer", a souligné le président américain.
En outre, Barack Obama a déclaré qu'il avait assuré à Ban Ki-moon que son gouvernement aiderait à faire appliquer toute avancée concrète qui ressortirait de la réunion de Genève, pour "réduire la discrimination dans le monde".
"En réalité, nous sommes en quête d'un siège à la commission des droits de l'Homme, même si jusqu'à présent nous n'avons pas été très satisfaits de son mode de fonctionnement", a-t-il précisé.

Canada:
Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères : "Le Canada est fier de sa longue tradition de lutte contre le racisme, la discrimination et l’intolérance sous toutes ses formes. C’est d’ailleurs pour cette raison, et avec la promesse d’une action internationale concertée face au racisme, que nous avons participé à la Conférence mondiale de 2001 contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, à Durban, en Afrique du Sud. Malheureusement, les discussions ont dégénéré et ont été marquées par la discorde et l’expression ouverte de sentiments d’intolérance et d’antisémitisme qui sapaient les principes des Nations Unies et les objectifs mêmes que la Conférence s’attachait à réaliser", explique-t-il dans un communiqué.
"Le secrétaire d’État Kenney et moi-même espérions que les préparatifs de la Conférence d’examen de Durban de 2009 allaient corriger les erreurs du passé. Malgré nos efforts en ce sens, nous avons conclu qu’il n’en serait rien, et c’est pourquoi le Canada ne participera pas à la Conférence de 2009."
Jason Kenney, secrétaire d'Etat : "Le Canada continuera de faire porter ses efforts sur des initiatives permettant de combattre efficacement le racisme. La décision de notre gouvernement d’adhérer de plein droit au Groupe d’action international pour la coopération sur l’éducation, la mémoire et la recherche sur l’Holocauste témoigne de notre attachement à la lutte contre le racisme et à la promotion de la liberté, de la démocratie, des droits de la personne et de la primauté du droit, aussi bien au Canada qu’à l’étranger".


OCEANIE

Australie :
Stephen Smith, chef de la diplomatie australienne : "Malheureusement, nous ne pouvons pas obtenir l'assurance que la conférence ne sera pas utilisée une nouvelle fois comme un forum pour exprimer des opinions injurieuses, antisémites notamment".

Nouvelle-Zélande :
Murray McCully, ministère néo-zélandais des Affaires étrangères : Il estime que la Conférence risque de se muer "en débat vindicatif et improductif".
Murray McCully a rappelé que la première Conférence mondiale contre le racisme, qui s'était déroulée à Durban, en Afrique du Sud, en 2001, avait été extrêmement conflictuelle. "Elle avait donné lieu à des manifestations d'opinions anti-israéliennes qui avaient nui à son objectif de parvenir à de véritables initiatives contre le racisme".
"Je ne suis pas satisfait de la formulation (du projet de déclaration) issu des discussions préliminaires, qui ne pourra pas empêcher la Conférence de tomber dans les mêmes types de débats vindicatifs et improductifs auxquels nous avons assisté en 2001".

PROCHE-ORIENT

Israël :
Yossi Lévy, chargé des relations avec la presse au ministère israélien des Affaires étrangères : "Cette conférence est une farce tragique: officiellement il s'agit de dénoncer le racisme et on invite un négationniste connu qui appelle à la destruction de l'Etat d'Israël".
Yitzhak Herzog, ministre des Affaires sociales : Il qualifie la conférence à Genève de "spectacle cynique manipulé par l'axe Iran-Libye-Pakistan".

0 Comments:

Post a Comment

<< Home