Sunday, May 31, 2009

Le père d'Ilan Halimi a pour la première fois mis en cause l'attitude des policiers pendant l'enquête sur la séquestration de son fils, mercredi 27 mai au procès du « gang des barbares » devant la cour d'assises des mineurs de Paris, rapporte le site Internet du Progrès, jeudi 28 mai 2009. « On en est arrivé là à cause de la police, elle a pris un chemin qui n'était pas le bon », aurait déclaré Didier Halimi à propos de l'attitude inflexible que lui imposait la police face aux ravisseurs.

Le site Internet Slate.fr informe, par ailleurs, le même jour, que plusieurs membres de la Brigade criminelle, policiers opérationnels comme hauts responsables, sont appelés à témoigner au procès. Le jeune commissaire principal Olivier Richardot a, dès la deuxième semaine du procès, présenté son rapport général sur l'enquête. Un témoignage fustigé par certains avocats de la défense qui l'ont jugé «trop romancé» voire «hors sujet». En relatant l'épisode où Ilan Halimi avait été lavé et tondu par ses geôliers à la veille de sa mort, le policier n'avait pas pu s'empêcher de faire un parallèle historique sur le destin des Juifs européens... Des commandants, des capitaines, des chefs de groupe l'ont suivi à la barre...

Très attendu, le patron de la « Crim » de l'époque Noël Robin, est venu témoigner le 26 mai. Cet homme, que ses collègues disent très affecté par les critiques dont il a fait l'objet, a une fois de plus défendu les choix de son équipe soucieuse en premier lieu de «préserver la vie de l'otage». Sans surprise, la question de l'implication de la DGSE dans l'enquête est venue polluer les débats. Pas de rôle « occulte », comme l'avaient dénoncé les avocats de Youssouf Fofana, mais uniquement des «conseil oraux» délivrés sur les « meilleures options techniques », a expliqué Noël Robin.




05/2009 à 19:36 Le Point.fr

Les parents d'Ilan Halimi face au "gang des barbares"
Reuters



La mère et la soeur d'Ilan Halimi se rendent au procès de Yousouf Fofana, chef présumé du gang des barbares, et de 26 autres accusés, soupçonnés d'avoir séquestré et torturé à mort le jeune juif © Matthieu RONDEL / MAXPPP

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Les parents d'Ilan Halimi, un jeune juif enlevé, séquestré et assassiné par le "gang des barbares" en 2006, ont fait part de leurs interrogations sur l'enquête de police au procès de l'affaire. Selon des avocats de la défense et un représentant du parquet ayant assisté à l'audience, qui se tient à huis clos, Didier Halimi, le père du jeune homme, a fixé un à un les 27 accusés, dont le meurtrier présumé de son fils, Youssouf Fofana. "Quand je les regarde, je ne ressens pas de haine, mais seulement une immense tristesse", a-t-il dit. La mère d'Ilan Halimi, Ruth, a déclaré de son côté : "Il faudrait pouvoir comprendre ce qui, dans l'éducation de ces jeunes hommes, a permis qu'on en arrive là."

Elle a estimé que les tortures et sévices subis par son fils mort à 23 ans étaient "sans précédent depuis la Shoah". Cette affaire est une "tache sur la France" pour Ruth Halimi. Coutumier des provocations antisémites depuis l'ouverture du procès, Youssouf Fofana n'a rien dit lors de ces dépositions. Ilan Halimi a été enlevé le 20 janvier 2006 à Sceaux (Hauts-de-Seine), où il avait été attiré dans un guet-apens par une jeune fille servant d'appât. Il a été détenu nu, aveuglé et entravé durant 24 jours dans un logement puis une cave d'un immeuble de banlieue. Après de vaines négociations avec sa famille, qui avait prévenu la police, pour obtenir une rançon de 450.000 euros, il a été tondu, poignardé et brûlé à l'essence, puis abandonné près d'une gare RER dans l'Essonne. Il est mort à l'hôpital.

Des erreurs de la police ?

Dans un livre publié avant le procès, Ruth Halimi a mis en cause la police, qui selon elle a négligé l'aspect antisémite du rapt et commis plusieurs erreurs, comme la non-diffusion du portrait-robot d'une suspecte ou l'absence de diffusion suffisante des informations aux commissariats locaux. Youssouf Fofana a été arrêté par une unité locale pour un autre motif pendant la séquestration mais a été libéré. Son arrestation a été manquée de justesse par une autre unité qui ne connaissait pas la disposition des lieux dans un cybercafé d'où il opérait et il a pu s'échapper.

La police n'a pas vérifié les listes de passagers vers Abidjan, où ce délinquant connu de la police s'est rendu à deux reprises pendant la séquestration. À l'audience, Didier Halimi, qui a mené les négociations avec Youssouf Fofana en recevant plus de six cents appels en 24 jours, a ajouté à ces critiques un autre grief. Selon lui, la stratégie de la "psychologue" et des négociateurs de la police, qui lui ont demandé de tenir la dragée haute à son interlocuteur, a amené une escalade de la violence qui "a conduit à la mort" de son fils. La police nie ces accusations depuis l'affaire et le début du procès, expliquant qu'elle avait tout mis en oeuvre avec l'idée de sauver la vie d'Ilan Halimi. Le procès se poursuit jusqu'au 10 juillet. Les principaux accusés, dont Youssouf Fofana, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

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