Le Département d'Etat doute de la fiabilité du Quai d'Orsay.
C'est du moins ce que plusieurs responsables français m'ont dit ces jours-ci.
Voici l'affaire, traitée au plus haut niveau.
Le 15 avril, le Canard Enchainé a publié un extrait d'un télégramme classé "confidentiel défense".
Il s'agissait d'une note du 16 mars rédigée par le directeur des affaires politiques et de sécurité au Quai d'Orsay, Gérard Araud, relatant une discussion avec le sous-secrétaire américain au Trésor, Stuart Levey.
Le sujet de l'entretien: les sanctions contre l'Iran.
Dans l'extrait choisi par le journaliste Claude Angeli, Gérard Araud explique que son interlocuteur américain souhaite que la France intervienne auprès de l'administration Obama pour "muscler" les sanctions contre la République islamique "le plus vite possible".
Cette fuite, qui survient après plusieurs autres, a provoqué un mini-tremblement de terre au Quai d'Orsay, qui a déposé plainte contre X pour "compromission d'informations classifiées".
L'enquête a été confiée à la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur (née de la fusion DST-RG) et cela en vue, m'a-t-on dit, "d'identifier la ou les sources des fuites".
L'affaire gène les responsables de la diplomatie française pour trois raisons:
1/ Ils sont apparemment convaincus d'être les cibles d'une opération concertée, et menée de l'intérieur de la maison, visant à présenter la diplomatie française comme excessivement pro-israélienne, pour ne pas dire "néoconservatrice".
2/ Dans la note en question, qui comporte plusieurs pages, Gérard Araud détaille la stratégie des différents acteurs vis à vis des sanctions. "Si de telles informations sont révélées aux Iraniens, cela pourrait nuire à la position des Occidentaux", selon un responsable français.
3/ Des diplomates américains ont fait savoir à Paris que, tant que la ou les sources n'ont pas été identifées, ils ne livreront plus aux Français d'informations sensibles sur le dossier du nucléaire iranien de peur de les retrouver dans "le Canard" ou à l'ambassade d'Iran... C'est en tout cas que l'on m'a dit.
16:23 Publié dans
C'est du moins ce que plusieurs responsables français m'ont dit ces jours-ci.
Voici l'affaire, traitée au plus haut niveau.
Le 15 avril, le Canard Enchainé a publié un extrait d'un télégramme classé "confidentiel défense".
Il s'agissait d'une note du 16 mars rédigée par le directeur des affaires politiques et de sécurité au Quai d'Orsay, Gérard Araud, relatant une discussion avec le sous-secrétaire américain au Trésor, Stuart Levey.
Le sujet de l'entretien: les sanctions contre l'Iran.
Dans l'extrait choisi par le journaliste Claude Angeli, Gérard Araud explique que son interlocuteur américain souhaite que la France intervienne auprès de l'administration Obama pour "muscler" les sanctions contre la République islamique "le plus vite possible".
Cette fuite, qui survient après plusieurs autres, a provoqué un mini-tremblement de terre au Quai d'Orsay, qui a déposé plainte contre X pour "compromission d'informations classifiées".
L'enquête a été confiée à la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur (née de la fusion DST-RG) et cela en vue, m'a-t-on dit, "d'identifier la ou les sources des fuites".
L'affaire gène les responsables de la diplomatie française pour trois raisons:
1/ Ils sont apparemment convaincus d'être les cibles d'une opération concertée, et menée de l'intérieur de la maison, visant à présenter la diplomatie française comme excessivement pro-israélienne, pour ne pas dire "néoconservatrice".
2/ Dans la note en question, qui comporte plusieurs pages, Gérard Araud détaille la stratégie des différents acteurs vis à vis des sanctions. "Si de telles informations sont révélées aux Iraniens, cela pourrait nuire à la position des Occidentaux", selon un responsable français.
3/ Des diplomates américains ont fait savoir à Paris que, tant que la ou les sources n'ont pas été identifées, ils ne livreront plus aux Français d'informations sensibles sur le dossier du nucléaire iranien de peur de les retrouver dans "le Canard" ou à l'ambassade d'Iran... C'est en tout cas que l'on m'a dit.
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