148 - Herrlisheim: les deux visages du profanateur
Herrlisheim: les deux visages du profanateur
Employé modèle, délégué FO, cet Alsacien de 36 ans serait la tête pensante des exactions d'avril 2004.
Il s'appelle Emmanuel Rist, alias «D'r Schnawel», alias «Tiwaz 2882». Agent de maîtrise estimé dans une société de sécurité privée, délégué syndical au-dessus de tout soupçon, dessinateur sensible aux droits de l'homme, Rist, 36 ans, a été mis en examen pour la profanation, en avril 2004, de 127 tombes du cimetière juif d'Herrlisheim (Haut-Rhin) première d'une longue série et pour une tentative de meurtre raciste à l'explosif, en septembre 2005. Ecroué, il reconnaît les faits. Mais dans son entourage, personne ne les explique.
Participations. Avec lui sont tombés Laurent Peterschmitt et Laurent Boulanger, tous deux chômeurs après avoir oeuvré, eux aussi, dans la sécurité. Le premier, 27 ans, est mis en examen dans l'enquête sur Herrlisheim ; le second, 25 ans, pour la tentative de meurtre. Mais «on peut envisager des participations croisées», indique le procureur de la République de Colmar, Pascal Schultz, selon lequel «il y a encore du travail sur la planche». De Laurent Boulanger, on savait, selon une source proche de l'enquête, qu'il «grenouillait avec cinq ou six types de son âge, dans la mouvance extrême droite, pas trop organisés». Mais au sujet de Rist, nada.
Père d'un enfant de 2 ans, l'homme vivait à Kaysersberg. Maître-chien dans une société de sécurité, titulaire de brevets de secourisme et adepte du judo, il travaillait la nuit. Dans l'entreprise, on le décrit comme «un gars irréprochable, qui n'exprimait jamais d'opinions politiques». Emmanuel Rist était délégué FO. «Scandalisé», le syndicat lui a retiré son titre après sa mise en examen. «On a déjà refoulé des gens parce qu'on a su les situer très vite à l'extrême droite. Mais là, rien du tout. Jamais j'aurais cru qu'il faisait des conneries pareilles», commente Yves Freyeisen, secrétaire général de FO dans le Haut-Rhin. Dessinateur humoristique connu sous le pseudo de D'r Schnawel (le bec et, par synecdoque, la cigogne, en alsacien), Rist a parfois chroniqué l'actualité pour les quotidiens régionaux, croquant par exemple de faux chauffagistes dépouillant des personnes âgées. Il a aussi offert sa patte au monde associatif, dont Amnesty International. «Sans jamais adhérer chez nous», précise l'association.
C'est le même homme que le parquet dépeint en «idéologue» ayant «une connaissance phénoménale du IIIe Reich». Présenté comme la «tête pensante» de la profanation d'Herrlisheim, il aurait, selon son avocat, décidé de souiller les tombes avec des slogans nazis dans la nuit du 29 au 30 avril 2004, pour «commémorer l'anniversaire de la mort de Hitler» et «sensibiliser la population au droit local» d'Alsace-Moselle. «Aujourd'hui, il est complètement contrit, prêt à s'excuser droit dans les yeux», affirme Me Renaud Bettcher.
Division SS. Dans sa vie clandestine, Rist usait du nom de code «Tiwaz 2882». Une rune nordique, symbole d'action et de combat repris par une division SS. L'inscription a été retrouvée à Herrlisheim et utilisée pour revendiquer l'attentat contre un Marocain de 65 ans, à Rouffach (Haut-Rhin), en septembre. L'homme avait été blessé aux bras et à la tête en ouvrant la porte de son cabanon de jardin. Selon nos informations, l'explosif employé était du TNT mis à feu par un détonateur électrique. Pas banal. Le parquet se refuse à tout commentaire sur ce point, de même que sur les liens entre le «groupe Rist» et Lionel Lezeau, un bûcheron membre du Front national mis en examen en 2004 dans l'enquête sur Herrlisheim, sur la base d'expertises graphologiques. Les déclarations de Rist innocenteraient Lezeau, qui crie son innocence. Les confrontations permettront d'y voir plus clair.
Employé modèle, délégué FO, cet Alsacien de 36 ans serait la tête pensante des exactions d'avril 2004.
Il s'appelle Emmanuel Rist, alias «D'r Schnawel», alias «Tiwaz 2882». Agent de maîtrise estimé dans une société de sécurité privée, délégué syndical au-dessus de tout soupçon, dessinateur sensible aux droits de l'homme, Rist, 36 ans, a été mis en examen pour la profanation, en avril 2004, de 127 tombes du cimetière juif d'Herrlisheim (Haut-Rhin) première d'une longue série et pour une tentative de meurtre raciste à l'explosif, en septembre 2005. Ecroué, il reconnaît les faits. Mais dans son entourage, personne ne les explique.
Participations. Avec lui sont tombés Laurent Peterschmitt et Laurent Boulanger, tous deux chômeurs après avoir oeuvré, eux aussi, dans la sécurité. Le premier, 27 ans, est mis en examen dans l'enquête sur Herrlisheim ; le second, 25 ans, pour la tentative de meurtre. Mais «on peut envisager des participations croisées», indique le procureur de la République de Colmar, Pascal Schultz, selon lequel «il y a encore du travail sur la planche». De Laurent Boulanger, on savait, selon une source proche de l'enquête, qu'il «grenouillait avec cinq ou six types de son âge, dans la mouvance extrême droite, pas trop organisés». Mais au sujet de Rist, nada.
Père d'un enfant de 2 ans, l'homme vivait à Kaysersberg. Maître-chien dans une société de sécurité, titulaire de brevets de secourisme et adepte du judo, il travaillait la nuit. Dans l'entreprise, on le décrit comme «un gars irréprochable, qui n'exprimait jamais d'opinions politiques». Emmanuel Rist était délégué FO. «Scandalisé», le syndicat lui a retiré son titre après sa mise en examen. «On a déjà refoulé des gens parce qu'on a su les situer très vite à l'extrême droite. Mais là, rien du tout. Jamais j'aurais cru qu'il faisait des conneries pareilles», commente Yves Freyeisen, secrétaire général de FO dans le Haut-Rhin. Dessinateur humoristique connu sous le pseudo de D'r Schnawel (le bec et, par synecdoque, la cigogne, en alsacien), Rist a parfois chroniqué l'actualité pour les quotidiens régionaux, croquant par exemple de faux chauffagistes dépouillant des personnes âgées. Il a aussi offert sa patte au monde associatif, dont Amnesty International. «Sans jamais adhérer chez nous», précise l'association.
C'est le même homme que le parquet dépeint en «idéologue» ayant «une connaissance phénoménale du IIIe Reich». Présenté comme la «tête pensante» de la profanation d'Herrlisheim, il aurait, selon son avocat, décidé de souiller les tombes avec des slogans nazis dans la nuit du 29 au 30 avril 2004, pour «commémorer l'anniversaire de la mort de Hitler» et «sensibiliser la population au droit local» d'Alsace-Moselle. «Aujourd'hui, il est complètement contrit, prêt à s'excuser droit dans les yeux», affirme Me Renaud Bettcher.
Division SS. Dans sa vie clandestine, Rist usait du nom de code «Tiwaz 2882». Une rune nordique, symbole d'action et de combat repris par une division SS. L'inscription a été retrouvée à Herrlisheim et utilisée pour revendiquer l'attentat contre un Marocain de 65 ans, à Rouffach (Haut-Rhin), en septembre. L'homme avait été blessé aux bras et à la tête en ouvrant la porte de son cabanon de jardin. Selon nos informations, l'explosif employé était du TNT mis à feu par un détonateur électrique. Pas banal. Le parquet se refuse à tout commentaire sur ce point, de même que sur les liens entre le «groupe Rist» et Lionel Lezeau, un bûcheron membre du Front national mis en examen en 2004 dans l'enquête sur Herrlisheim, sur la base d'expertises graphologiques. Les déclarations de Rist innocenteraient Lezeau, qui crie son innocence. Les confrontations permettront d'y voir plus clair.
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