DIEUDONNE FAIT LE TRI ENTRE LES VICTIMES
Dieudonné opère un tri entre les victimes
Dénonçant l'impact de l'affaire Ilan, il met en avant les enfants Savéan, dont le père a été tué.
par Didier ARNAUDQUOTIDIEN : samedi 22 avril 2006
Dieudonné Mbala Mbala se met-il sur orbite pour la présidentielle ? Deux des acolytes de son bureau ont, en tout cas, fait le «lapsus», en utilisant le mot «campagne», lors d'une conférence de presse qu'il tenait vendredi, entouré de son «bureau de campagne» : Ginette Skandrani, Abdel Hakim Sefrioui et Marc Robert. «Dieudo» faisait oeuvre charitable en invitant des «victimes» dans son théâtre parisien de la Main d'Or, dans le XIe arrondissement de Paris. Les victimes «du système du deux poids, deux mesures», dont seraient responsables médias et hommes politiques et contre lequel Dieudo se bat.
A côté de Dieudo, donc, «ses» victimes : les enfants de la famille Savéan. Angélique, la trentaine, et Jordi, un adolescent. Benoît, leur père de 54 ans, a été enlevé dans le Doubs, séquestré puis tué pour son argent par un groupe de six personnes, quelques jours après la mort de Ilan Halimi, le jeune homme victime du gang mené par Youssouf Fofana. Peu de temps après les faits, quatre hommes ont été mis en examen pour enlèvement, séquestration suivie de mort et actes de torture et de barbarie.
Concernant l'affaire Ilan, Dieudonné présente sa version : Il y a été question d'une «instrumentalisation qui a été au-delà de l'obscénité, une démonstration de force quasi pornographique». Dieudonné a ensuite averti, sur un ton toujours calme : «Cette hiérarchie des souffrances marque la faillite de cette République, nous en sommes témoins chaque jour ; aujourd'hui, il faut se battre pour cette justice.» Pour que cela soit plus clair, Marc Robert a précisé : «Quand on pratique la discrimination envers la communauté juive, en sa faveur, on favorise l'antisémitisme.»
Angélique est la belle-fille de Benoît Savéan. Elle est assise à côté de son petit frère, qui ne dira rien, «parce qu'il est jeune, mais il est d'accord avec ce qui est dit ici», résume Angélique. «Là où on vit, on se sent isolés, on n'a pas été aidés plus que cela», dit-elle. «Il y a eu des coeurs ouverts pour Ilan ; pour nous, il n'y a rien eu du tout. Pas plus que cela, ça choque, on a besoin d'en parler. Le jour où on aura la paix, c'est celui où les assassins seront jugés.» Abdel Hakim Sefrioui enfonce le clou : «Ce qui nous choque, c'est qu'il y a des citoyens français qui valent le coup, d'autres qui ne méritent pas qu'on les cite.» Marc Robert prend le relais : «Cette différence de mobilisation est emblématique de la société française dans laquelle on vit. Il n'y a pas de réelle compassion des pouvoirs publics et des médias. Ils ont une attitude utilitariste. Ce qui compte, c'est ce que cela va leur rapporter.»
Qu'est-ce que ce soutien va rapporter aux amis de Dieudonné ? Réponse lors de la marche qu'ils organisent ce samedi, de République à Nation, à 15 heures, en soutien à ces victimes dont la presse n'aurait pas parlé (Libération des 28 février et 1er mars). On ne sait toujours pas si Dieudonné a lancé sa campagne présidentielle. Selon Marc Robert, les mails pour les 500 signatures devraient bientôt partir.
Dénonçant l'impact de l'affaire Ilan, il met en avant les enfants Savéan, dont le père a été tué.
par Didier ARNAUDQUOTIDIEN : samedi 22 avril 2006
Dieudonné Mbala Mbala se met-il sur orbite pour la présidentielle ? Deux des acolytes de son bureau ont, en tout cas, fait le «lapsus», en utilisant le mot «campagne», lors d'une conférence de presse qu'il tenait vendredi, entouré de son «bureau de campagne» : Ginette Skandrani, Abdel Hakim Sefrioui et Marc Robert. «Dieudo» faisait oeuvre charitable en invitant des «victimes» dans son théâtre parisien de la Main d'Or, dans le XIe arrondissement de Paris. Les victimes «du système du deux poids, deux mesures», dont seraient responsables médias et hommes politiques et contre lequel Dieudo se bat.
A côté de Dieudo, donc, «ses» victimes : les enfants de la famille Savéan. Angélique, la trentaine, et Jordi, un adolescent. Benoît, leur père de 54 ans, a été enlevé dans le Doubs, séquestré puis tué pour son argent par un groupe de six personnes, quelques jours après la mort de Ilan Halimi, le jeune homme victime du gang mené par Youssouf Fofana. Peu de temps après les faits, quatre hommes ont été mis en examen pour enlèvement, séquestration suivie de mort et actes de torture et de barbarie.
Concernant l'affaire Ilan, Dieudonné présente sa version : Il y a été question d'une «instrumentalisation qui a été au-delà de l'obscénité, une démonstration de force quasi pornographique». Dieudonné a ensuite averti, sur un ton toujours calme : «Cette hiérarchie des souffrances marque la faillite de cette République, nous en sommes témoins chaque jour ; aujourd'hui, il faut se battre pour cette justice.» Pour que cela soit plus clair, Marc Robert a précisé : «Quand on pratique la discrimination envers la communauté juive, en sa faveur, on favorise l'antisémitisme.»
Angélique est la belle-fille de Benoît Savéan. Elle est assise à côté de son petit frère, qui ne dira rien, «parce qu'il est jeune, mais il est d'accord avec ce qui est dit ici», résume Angélique. «Là où on vit, on se sent isolés, on n'a pas été aidés plus que cela», dit-elle. «Il y a eu des coeurs ouverts pour Ilan ; pour nous, il n'y a rien eu du tout. Pas plus que cela, ça choque, on a besoin d'en parler. Le jour où on aura la paix, c'est celui où les assassins seront jugés.» Abdel Hakim Sefrioui enfonce le clou : «Ce qui nous choque, c'est qu'il y a des citoyens français qui valent le coup, d'autres qui ne méritent pas qu'on les cite.» Marc Robert prend le relais : «Cette différence de mobilisation est emblématique de la société française dans laquelle on vit. Il n'y a pas de réelle compassion des pouvoirs publics et des médias. Ils ont une attitude utilitariste. Ce qui compte, c'est ce que cela va leur rapporter.»
Qu'est-ce que ce soutien va rapporter aux amis de Dieudonné ? Réponse lors de la marche qu'ils organisent ce samedi, de République à Nation, à 15 heures, en soutien à ces victimes dont la presse n'aurait pas parlé (Libération des 28 février et 1er mars). On ne sait toujours pas si Dieudonné a lancé sa campagne présidentielle. Selon Marc Robert, les mails pour les 500 signatures devraient bientôt partir.
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