AIDE FINANCIERE AUX PALESTINIENS ET L'ATTITUDE DES PAYS ARABES
IL EST RARE QUE JE CITE IN EXTENSO LA PRESSE ALGERIENNE... MAIS CET ARTICLE NE MANQUE PAS DE LUCIDITE SUR LA FAMEUSE SOLIDARITE DU MONDE ARABE ENVERS LEURS FRERES PALESTINIENS....................
AIDES AUX PALESTINIENS: Les Arabes au pied du mur(La Tribune d'Algerie 13/04/2006)
Au moment où l’Occident lâche les Palestiniens, les Arabes débattent du sexe des anges.En effet, alors que les Palestiniens se trouvent dans une situation dramatique, après la décision de l’Occident de suspendre l’aide à l’Autorité palestinienne, les Arabes multiplient les déclarations lénifiantes mais n’agissent pas, déplorent la suspension de l’aide occidentale, mais ne font rien pour contre-balancer ce qui s’apparente à un chantage, et une punition collective envers un peuple qui souffre dans sa chair et dans sa dignité depuis plus de six décennies. Déjà, lors du sommet arabe de Khartoum en mars dernier, le secrétaire général de la Ligue arabe n’a pu que constater que la majorité des pays arabes n’ont pas honoré leur contrat envers les Palestiniens en ne versant pas leur contribution financière annuelle à l’Autorité palestinienne. De fait, seule l’Algérie a payé, rubis sur l’ongle, les contributions dues à l’Autorité palestinienne. Le ministre palestinien des Finances, Omar Abdelrazeq, a ainsi souligné que c’est grâce aux 35 millions de dollars versés par l’Algérie que l’Autorité palestinienne a pu payer les dépenses et les salaires du mois de février. Mais il est évident que la contribution de l’Algérie ne peut à elle seule combler un «trou financier énorme», selon M.Abdelrazeq qui affirme: «Nous avons besoin de 120 millions de dollars immédiatement pour payer toutes les dépenses» urgentes. Selon lui, les salaires du mois de mars des quelque 140.000 fonctionnaires, totalisant 118 millions de dollars, n’ont toujours pas été versés. Or, les Arabes ont fait beaucoup de promesses ces derniers mois, mais rien de concret n’a suivi. De fait, en additionnant les chiffres promis par les monarchies du Golfe, et certains Etats arabes, l’Autorité palestinienne pouvait se sentir soulagée et même se passer de l’aide internationale -qui apparaît à tout le moins conditionnelle - voire neutraliser cette conditionnalité d’où les chantages et pressions occidentales à l’encontre des Palestiniens. Certes! Mais il faut bien constater qu’il n’existe pas de volonté politique de la part des dirigeants arabes, sans doute que cette volonté n’a jamais existé en fait, depuis que l’ONU a décidé de partager la Palestine entre deux Etats, l’un arabe et l’autre juif. Sinon, comment comprendre que si l’Etat juif existe depuis 58 ans, il n’en est pas de même pour l’Etat de Palestine encore et toujours au plan de projet. Face à la situation de banqueroute où se trouve l’Autorité palestinienne, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait mardi réitéré sa demande aux pays arabes de matérialiser leurs promesses en versant le plus rapidement possible leur contribution financière. Selon le ministre des Finances palestinien, Omar Abdelrazeq, les monarchies du Golfe avaient promis une aide de 80 millions de dollars à l’Autorité palestinienne, aide toujours attendue du côté de Ghaza et de la Cisjordanie. La crise financière de l’Autorité palestinienne est la conséquence directe de la victoire du Hamas aux élections législatives du 25 janvier dernier, les Etats-Unis et l’Union européenne exigeant du mouvement islamiste qu’il abandonne la violence, reconnaisse Israël et de respecter les accords passés (entre Israël et l’Autorité palestinienne) à défaut de quoi ils coupent l’aide à l’institution palestinienne que le Hamas dirige désormais. Menace mise à exécution en début de semaine par Washington et Bruxelles. Evidemment, les responsables arabes dans un bel ensemble ont condamné la décision occidentale, alors même que la meilleure condamnation, et la plus honorable, aurait été encore de remplacer au pied levé l’aide occidentale par une contribution arabe plus conséquente et surtout plus régulière. Toutefois, les Arabes sont plus prompts à parler qu’à agir, c’est ainsi que le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled Ben Ahmed Al-Khalifa, a affirmé que son pays «oeuvrera à inciter (ses) frères arabes à soutenir le peuple palestinien». alors que l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani renchérit: «Le Qatar continuera de les soutenir (les Palestiniens), dans des projets industriels et hospitaliers, par exemple».A la limite, les Palestiniens n’ont que faire de ces professions de foi, mais ont aujourd’hui besoin d’une aide concrète et visible de la part des Arabes. Ce qui est loin d’être actuellement le cas. De fait, outre le manque flagrant de volonté politique des dirigeants arabes, les Palestiniens resteront les éternels sacrifiés de politiques arabes étroitement nationalistes qui ne voient pas plus loin que le moment présent et leur intérêt particulier. Les Etats arabes se trouvent en fait au pied du mur, peuvent-ils en effet tergiverser plus longtemps alors que le peuple palestinien - qui attend beaucoup des «frères» arabes - vit une situation de plus en plus dramatique?Karim MOHSEN
© Copyright La Tribune d'Algerie
AIDES AUX PALESTINIENS: Les Arabes au pied du mur(La Tribune d'Algerie 13/04/2006)
Au moment où l’Occident lâche les Palestiniens, les Arabes débattent du sexe des anges.En effet, alors que les Palestiniens se trouvent dans une situation dramatique, après la décision de l’Occident de suspendre l’aide à l’Autorité palestinienne, les Arabes multiplient les déclarations lénifiantes mais n’agissent pas, déplorent la suspension de l’aide occidentale, mais ne font rien pour contre-balancer ce qui s’apparente à un chantage, et une punition collective envers un peuple qui souffre dans sa chair et dans sa dignité depuis plus de six décennies. Déjà, lors du sommet arabe de Khartoum en mars dernier, le secrétaire général de la Ligue arabe n’a pu que constater que la majorité des pays arabes n’ont pas honoré leur contrat envers les Palestiniens en ne versant pas leur contribution financière annuelle à l’Autorité palestinienne. De fait, seule l’Algérie a payé, rubis sur l’ongle, les contributions dues à l’Autorité palestinienne. Le ministre palestinien des Finances, Omar Abdelrazeq, a ainsi souligné que c’est grâce aux 35 millions de dollars versés par l’Algérie que l’Autorité palestinienne a pu payer les dépenses et les salaires du mois de février. Mais il est évident que la contribution de l’Algérie ne peut à elle seule combler un «trou financier énorme», selon M.Abdelrazeq qui affirme: «Nous avons besoin de 120 millions de dollars immédiatement pour payer toutes les dépenses» urgentes. Selon lui, les salaires du mois de mars des quelque 140.000 fonctionnaires, totalisant 118 millions de dollars, n’ont toujours pas été versés. Or, les Arabes ont fait beaucoup de promesses ces derniers mois, mais rien de concret n’a suivi. De fait, en additionnant les chiffres promis par les monarchies du Golfe, et certains Etats arabes, l’Autorité palestinienne pouvait se sentir soulagée et même se passer de l’aide internationale -qui apparaît à tout le moins conditionnelle - voire neutraliser cette conditionnalité d’où les chantages et pressions occidentales à l’encontre des Palestiniens. Certes! Mais il faut bien constater qu’il n’existe pas de volonté politique de la part des dirigeants arabes, sans doute que cette volonté n’a jamais existé en fait, depuis que l’ONU a décidé de partager la Palestine entre deux Etats, l’un arabe et l’autre juif. Sinon, comment comprendre que si l’Etat juif existe depuis 58 ans, il n’en est pas de même pour l’Etat de Palestine encore et toujours au plan de projet. Face à la situation de banqueroute où se trouve l’Autorité palestinienne, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait mardi réitéré sa demande aux pays arabes de matérialiser leurs promesses en versant le plus rapidement possible leur contribution financière. Selon le ministre des Finances palestinien, Omar Abdelrazeq, les monarchies du Golfe avaient promis une aide de 80 millions de dollars à l’Autorité palestinienne, aide toujours attendue du côté de Ghaza et de la Cisjordanie. La crise financière de l’Autorité palestinienne est la conséquence directe de la victoire du Hamas aux élections législatives du 25 janvier dernier, les Etats-Unis et l’Union européenne exigeant du mouvement islamiste qu’il abandonne la violence, reconnaisse Israël et de respecter les accords passés (entre Israël et l’Autorité palestinienne) à défaut de quoi ils coupent l’aide à l’institution palestinienne que le Hamas dirige désormais. Menace mise à exécution en début de semaine par Washington et Bruxelles. Evidemment, les responsables arabes dans un bel ensemble ont condamné la décision occidentale, alors même que la meilleure condamnation, et la plus honorable, aurait été encore de remplacer au pied levé l’aide occidentale par une contribution arabe plus conséquente et surtout plus régulière. Toutefois, les Arabes sont plus prompts à parler qu’à agir, c’est ainsi que le chef de la diplomatie de Bahreïn, cheikh Khaled Ben Ahmed Al-Khalifa, a affirmé que son pays «oeuvrera à inciter (ses) frères arabes à soutenir le peuple palestinien». alors que l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani renchérit: «Le Qatar continuera de les soutenir (les Palestiniens), dans des projets industriels et hospitaliers, par exemple».A la limite, les Palestiniens n’ont que faire de ces professions de foi, mais ont aujourd’hui besoin d’une aide concrète et visible de la part des Arabes. Ce qui est loin d’être actuellement le cas. De fait, outre le manque flagrant de volonté politique des dirigeants arabes, les Palestiniens resteront les éternels sacrifiés de politiques arabes étroitement nationalistes qui ne voient pas plus loin que le moment présent et leur intérêt particulier. Les Etats arabes se trouvent en fait au pied du mur, peuvent-ils en effet tergiverser plus longtemps alors que le peuple palestinien - qui attend beaucoup des «frères» arabes - vit une situation de plus en plus dramatique?Karim MOHSEN
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