FINKIELKRAUT DE NOUVEAU AU TRIBUNAL EVOQUE UN LYNCHAGE A SON ENCONTRE
Finkielkraut de nouveau au tribunal évoque un "lynchage" à son encontre
Par Eloi ROUYER
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PARIS (AFP) - Le philosophe Alain Finkielkraut, qui pour la deuxième fois en deux semaines comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation, a évoqué une forme de "lynchage" destiné à le décrédibiliser.Mardi dernier, l'auteur de "La défaite de la pensée" était poursuivi devant la 17e chambre du tribunal par le cinéaste israélien Eyal Sivan, réalisateur d'un film polémique sur le conflit israélo-palestinien intitulé "Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël".
M. Sivan reprochait au philosophe de l'avoir classé au rang des acteurs de "l'antisémitisme juif" actuel. M. Finkielkraut critiquait notamment le réalisateur pour avoir effectué dans son film un rapprochement entre le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et l'Holocauste.
Le représentant du parquet, Alexandre Aubert, a requis la relaxe en faveur de l'écrivain, estimant que ses propos se situaient dans "le registre du débat intellectuel malgré leur caractère outrancier".
Une semaine plus tard, M. Finkielkraut se retrouvait devant la même juridiction pour cette fois-ci répondre de l'accusation de diffamation portée à son encontre par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
L'association présidée par Mouloud Aounit reprochait à M. Finkielkraut son intervention lors d'un colloque intitulé "antisémitisme: la gauche face à elle-même" organisé le 23 novembre 2003.
Lors de cette manifestation, il avait déclaré, évoquant l'échec de la conférence de l'ONU sur le racisme à Durban (Afrique du Sud) en septembre 2001: "il s'est constitué à Durban un mouvement contre le racisme et pour l'antisémitisme des peuples. Et ce Mrap-là est toujours plus puissant".
L'association estimait que cette phrase la visait et lui imputait d'être un groupement antisémite.
A l'appui de ses reproches, le Mrap a évoqué, tout au long de l'audience, diverses prises de position présentées comme ambiguës du philosophe, tant sur le livre controversé d'Oriana Fallaci "La rage et l'orgueil" consacré aux dangers supposés de l'Islam que sur les émeutes de novembre en banlieue qu'il avait qualifiées de "révolte à caractère ethnico-religieux" dans le journal israélien Haaretz.
"C'est moi qu'il s'agit de diffamer comme si la justice était la continuation du lynchage sous une autre forme", a déclaré M. Finkielkraut devant le tribunal présidé par Joël Boyer, s'indignant des poursuites engagées contre lui.
Pour son avocat, Me Michel Zaoui, on cherche "à couler, enfoncer, démoniser Alain Finkielkraut". "Cela fait des mois qu'il n'arrête pas de subir coup sur coup", a-t-il ajouté.
Nerveux sur le banc des prévenus, le philosophe s'est excusé auprès du tribunal en fin d'audience. "Je n'ai pas su rester aussi calme que j'aurais dû l'être", a-t-il dit, fustigeant la plaidoirie de l'avocat du Mrap, Me Pierre Mairat, qui l'a "attaqué, calomnié, diffamé pendant trois quarts d'heure en faisant les poubelles d'internet".
Le tribunal rendra son jugement dans cette affaire le 4 juillet. La décision concernant le litige avec Eyal Sivan est quant à elle prévue le 27 juin.
Par Eloi ROUYER
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PARIS (AFP) - Le philosophe Alain Finkielkraut, qui pour la deuxième fois en deux semaines comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation, a évoqué une forme de "lynchage" destiné à le décrédibiliser.Mardi dernier, l'auteur de "La défaite de la pensée" était poursuivi devant la 17e chambre du tribunal par le cinéaste israélien Eyal Sivan, réalisateur d'un film polémique sur le conflit israélo-palestinien intitulé "Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël".
M. Sivan reprochait au philosophe de l'avoir classé au rang des acteurs de "l'antisémitisme juif" actuel. M. Finkielkraut critiquait notamment le réalisateur pour avoir effectué dans son film un rapprochement entre le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et l'Holocauste.
Le représentant du parquet, Alexandre Aubert, a requis la relaxe en faveur de l'écrivain, estimant que ses propos se situaient dans "le registre du débat intellectuel malgré leur caractère outrancier".
Une semaine plus tard, M. Finkielkraut se retrouvait devant la même juridiction pour cette fois-ci répondre de l'accusation de diffamation portée à son encontre par le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap).
L'association présidée par Mouloud Aounit reprochait à M. Finkielkraut son intervention lors d'un colloque intitulé "antisémitisme: la gauche face à elle-même" organisé le 23 novembre 2003.
Lors de cette manifestation, il avait déclaré, évoquant l'échec de la conférence de l'ONU sur le racisme à Durban (Afrique du Sud) en septembre 2001: "il s'est constitué à Durban un mouvement contre le racisme et pour l'antisémitisme des peuples. Et ce Mrap-là est toujours plus puissant".
L'association estimait que cette phrase la visait et lui imputait d'être un groupement antisémite.
A l'appui de ses reproches, le Mrap a évoqué, tout au long de l'audience, diverses prises de position présentées comme ambiguës du philosophe, tant sur le livre controversé d'Oriana Fallaci "La rage et l'orgueil" consacré aux dangers supposés de l'Islam que sur les émeutes de novembre en banlieue qu'il avait qualifiées de "révolte à caractère ethnico-religieux" dans le journal israélien Haaretz.
"C'est moi qu'il s'agit de diffamer comme si la justice était la continuation du lynchage sous une autre forme", a déclaré M. Finkielkraut devant le tribunal présidé par Joël Boyer, s'indignant des poursuites engagées contre lui.
Pour son avocat, Me Michel Zaoui, on cherche "à couler, enfoncer, démoniser Alain Finkielkraut". "Cela fait des mois qu'il n'arrête pas de subir coup sur coup", a-t-il ajouté.
Nerveux sur le banc des prévenus, le philosophe s'est excusé auprès du tribunal en fin d'audience. "Je n'ai pas su rester aussi calme que j'aurais dû l'être", a-t-il dit, fustigeant la plaidoirie de l'avocat du Mrap, Me Pierre Mairat, qui l'a "attaqué, calomnié, diffamé pendant trois quarts d'heure en faisant les poubelles d'internet".
Le tribunal rendra son jugement dans cette affaire le 4 juillet. La décision concernant le litige avec Eyal Sivan est quant à elle prévue le 27 juin.
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