Wednesday, June 14, 2006

la monstruosité de l'huma....

onde
Israël veut-il torpiller le référendum palestinien ?
Palestine. Le carnage de l’armée israélienne sur une plage de Gaza compromet l’initiative politique qui permettait à Mahmoud Abbas de replacer l’autorité palestinienne à l’offensive.

C’est un véritable massacre qu’a perpétré Israël, vendredi, sur une plage de la bande de Gaza. Près de 10 morts, dont trois enfants de quatre mois, trois ans et dix ans. Un - massacre qui a un nom : - terrorisme d’État. La communauté internationale a condamné cet acte de barbarie, à l’exception notable des États-Unis qui poursuit mordicus son soutien à la politique coloniale israélienne. Des milliers de Palestiniens ont assisté samedi aux - obsèques des victimes. « Je vous supplie de ne pas me laisser toute seule », a conjuré Houda Ghalya, une fillette de sept ans, en s’agenouillant pour embrasser une dernière fois son père fauché par les tirs, de même que sa mère et ses trois frères et soeurs. Elle a échappé par miracle aux tirs de la marine - israélienne parce qu’elle - nageait dans la mer à ce - moment-là.

L’armée israélienne refuse toujours d’assumer l’entière responsabilité du bombardement. « Nous ne voulons pas nous presser d’assumer la responsabilité de cette affaire alors que tout n’est pas encore éclairci », a déclaré le général Haloutz. « Nous avons exclu qu’il pouvait s’agir d’un tir de la marine et de l’aviation, reste deux possibilités, un tir de l’artillerie ou un événement palestinien interne. Lorsque les choses seront clarifiées, si notre responsabilité est prouvée, nous ne nous déroberons pas et l’endosserons », a-t-il ajouté. Le général Aviv Kokhabi, commandant de la division de Gaza, a déclaré pour sa part que les civils palestiniens pourraient avoir été victimes « d’un tir palestinien ». Et même le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz (travailliste), a indiqué que son gouvernement n’endosserait la responsabilité de ce carnage « que lorsque l’enquête de l’armée sera achevée ». Une pratique israélienne habituelle qui vise à semer le doute pour - atténuer les condamnations internationales.

tel-aviv veut semer le chaos

Dimanche, l’aviation israélienne a poursuivi ses raids dans la bande de Gaza et a anéanti une cellule palestinienne qui aurait tiré des - roquettes sur le territoire israélien, tuant deux activistes et en blessant trois autres. L’aile militaire du Hamas a revendiqué cette attaque. « Nous avons décidé de faire de Sderot une ville fantôme », a - expliqué un porte-parole du Hamas, Abou Oubeïdeh. « Nous ne cesserons de tirer nos roquettes jusqu’à ce qu’ils partent. »

Pourtant, tout, dans l’attitude israélienne de ces dernières semaines, tend à montrer que Tel-Aviv veut avant tout semer le chaos dans les territoires palestiniens. Le premier ministre, Ehud Olmert, n’a pas caché son rejet du référendum voulu par Mahmoud Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne, par ailleurs président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a confirmé son intention d’organiser le 26 juillet un référendum sur un plan de sortie de crise reconnaissant implicitement l’État d’Israël - malgré l’opposition frontale des radicaux du Hamas. Quelques heures avant la promulgation du décret présidentiel, le Mouvement de la résistance islamique a rompu officiellement la trêve observée depuis seize mois en envoyant une pluie de roquettes en territoire israélien, comme le souhaitait Israël. « En ma qualité de président du comité exécutif de l’OLP et de président de l’Autorité palestinienne, j’ai décidé d’exercer mes prérogatives et obligations constitutionnelles en organisant un référendum sur le document d’accord national », a expliqué Abbas dans son décret. Mouchir al-Masri, un élu de premier plan du Hamas, l’a qualifié de « déclaration de coup d’État dirigé contre le gouvernement » et a invité les Palestiniens à boycotter la consultation, ce qui semble indiquer les craintes de l’organisation islamiste.

Tous les sondages montrent en effet que la grande majorité des Palestiniens est favorable au « manifeste des détenus », comme est surnommé le document rédigé à l’initiative de Marwab Barghouti et cosigné par d’éminents détenus du Hamas, du Jihad islamique, du FPLP et du FDLP. Ce document propose la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël englobant la totalité de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. Samedi soir, quelques heures après avoir annoncé la tenue du référendum, Mahmoud Abbas a rencontré le premier ministre, Ismaël Haniyeh. - Selon Nabil Abou Rdeneh, son porte-parole, le président de l’Autorité palestinienne a clairement réaffirmé que le - référendum aurait lieu, tandis que son interlocuteur lui - redisait sa vive opposition au scrutin. Les deux têtes de l’exécutif devaient se revoir - dimanche.

Les discussions se poursuivent mais prennent évidemment une autre dimension, à l’aune des attaques - israé-liennes qui pourraient conduire la société palestinienne à durcir son attitude. Les Palestiniens continuent à subir le blocage de l’aide internationale. La situation humanitaire se dégrade chaque jour un peu plus. Dans les - hôpitaux, c’est la pénurie, et économiquement, c’est l’asphyxie.

Et l’attitude

de la france ?

Côté israélien, on retient toujours les sommes produites par les taxes douanières du commerce palestinien sans que cette même communauté internationale réagisse outre mesure. Dans ces conditions, Ehud Olmert, qui effectue cette - semaine une visite à Londres et à Paris, se sent les coudées franches. Il ose même se dire prêt à faire des « concessions douloureuses » dans le cadre de son projet de retrait de la Cisjordanie et de la définition des frontières d’Israël. Mais, a-t-il indiqué, « nous n’allons pas demeurer indéfiniment dans le statu quo ». Quelle sera l’attitude de la France ? Olmert doit rencontrer Jacques Chirac et Dominque de Villepin. Paris - va-t-il se contenter des regrets d’usage ou, au contraire, utiliser son poids politique et - diplo- matique pour exiger de Tel-Aviv une attitude conforme au droit international, en menaçant Israël, comme cela est possible puisque l’Union européenne sanctionne les Palestiniens, d’une suspension des accords d’échanges commerciaux avec l’UE ? Est-il encore admissible de pratiquer une politique de deux poids, deux mesures ? On sait que Nicolas Sarkozy se fait le garant des intérêts israéliens en Europe et qu’il ne manque pas une occasion pour redire tout le bien qu’il pense de la politique israélienne. Mais, au-delà, c’est l’ensemble des partis politiques français qui doivent être interpellés. Un débat devrait bientôt se tenir à l’Assemblée nationale sur la question proche-orientale. Ce sera - l’occasion de vérifier sur pièce les volontés des différents groupes parlementaires.

Pierre Barbancey

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