LE FASCISTE DIEUDONNE RECU A BEYROUTH COMME UN CHEF D'ETAT
7 septembre 2006 / 13 h 07L'entourage « facho » renforce son empriseAu Liban, Dieudonné a été reçu en chef d'Etat Par Jean-Yves Camus
Dieudonné a été reçu entre autres par Lahoud, Aoun, le président du groupe Hezbollah au Parlement et le patron d'Al Manar. Sa délégation était un sympathique condensé de l'extrémisme le plus glauque. De retour à Paris, flanqué de son ami Thierry Meyssan et d'ex du Front National, Dieudonné s'est livré, lors d'une conférence de presse désertée par les journalistes, à une diatribe anti-occidentale, anti-Sarkozy et a dénoncé un complot contre le monde arabe.Pour écouter son récit de voyage, cliquez ici.
Dieudonné n'est pas qu'un comique qui dérape politiquement. C'est aussi, aujourd'hui surtout, un homme politique qui se revendique comme tel. On oublie trop souvent qu'il a été candidat à différentes élections depuis 1997, parfois non sans succès, et qu'il a annoncé son intention de se présenter à la présidentielle de 2007. Dès 2003, il n'avait d'ailleurs pas caché son programme ou sa philosophie, lors de la Conférence Berryer au Palais de justice de Paris dont il était l'invité : « Mon programme, c'est l'antisémitisme, l'anti-Blancs et le pro-Ben Laden. » C'est dans cette perspective que s'inscrit le voyage au Liban qu'il vient d'effectuer du 28 au 31 août. En effet, et quelque scepticisme que nous ayons à maintes reprises exprimé sur la pertinence du concept d'alliance rouges- verts- bruns, la composition de la délégation qui accompagnait Dieudonné donne, tout de même, corps à l'idée selon laquelle travaillent ensemble à la détestation d'Israël et des juifs, des individus que tout oppose en termes de politique française. Ce qui prouve d'ailleurs que l'avenir de la France est le cadet de leurs soucis.
Dieudonné, donc, est parti au Liban, en signe de solidarité avec les victimes libanaises de l'affrontement armé entre le Hezbollah et Israël. Il s'y est rendu en délégation avec Ahmed Moualek, président d'une association qui le soutient, dénommée « La Banlieue s'exprime » ; avec l'écrivain Alain Soral, habituellement classé à la droite droite du spectre politique, tendance philo- arabe/antisioniste ; avec Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, habituellement classé à gauche de la gauche et dont le livre sur les attentats du 11 Septembre 2001, concluant à un montage des services américains, irrigue la théorie du complot omniprésente dans les media arabes ; enfin, avec son directeur de campagne Marc « Robert » ( ce nom de famille est un pseudonyme), qui a admis avoir été militant du Front National.
Problème : dans la composition de la délégation telle qu'annoncée par Dieudonné, il manque un homme essentiel, dont la présence et le rôle ont été dénoncés, photo à l'appui…par d'anciens amis de Dieudonné, en l'occurrence le site internet www.quibla.net (dont la page d'accueil porte en titre : « Septembre vert : chronique des derniers jours de Sion »). Selon Quibla, celui qui aurait organisé le voyage est un militant d'ultra-droite fort connu, Frédéric Chatillon. Il aurait joué un rôle central afin de permettre à Dieudonné de rencontrer une brochette de dirigeants arabes sans commune mesure avec son poids politique réel : le Président du Liban, le général Emile Lahoud ; le général Aoun, ancien chef de l'Etat, chrétien maronite allié du Hezbollah ; le Président du Conseil National de l'Audiovisuel, qui s'était déplacé à Paris à plusieurs reprises pour plaider la cause de la chaîne du Hezbollah, al-Manar, devant le CSA ; le directeur général de Al-Manar, Mohammed Haidar ; le président du Parti National Social Syrien, Ali Qanso ; le président du groupe du Hezbollah au parlement libanais ; le vice-ministre des Affaires étrangères de Syrie, pays dans lequel Dieudonné a également rencontré, à Damas, le président vénézuélien Hugo Chavez. Notons au passage que ce voyage et ces rencontres au sommet ont fait l'objet d'une omerta officielle sur laquelle il est difficile de ne pas se poser de questions. Pas un journal, pas un média libanais, à l'exception de "L'orient Le Jour" n'a répercuté la présence de Dieudonné en terre libanaise…..
Dieudonné a d'excellentes raisons d'avoir passé sous silence la présence à ses côtés de Frédéric Chatillon. Celui-ci a en effet été responsable national du GUD, mouvement étudiant violent d'extrême- droite. Il a fait partie de l'équipe dirigeante de la librairie néo-nazie Ogmios, à Paris, dans les années 1990. Il a créé en mars 1985 une société, Riwal Communication, qui a été prestataire de services pour la municipalité de Marignane, du temps où elle était gérée par un maire FN, puis MNR. Mais au fond, l'existence du tandem Dieudonné- Chatillon n'étonnera pas les connaisseurs de cette frange radicale de l'extrême- droite française.
En effet, entre janvier et juin 1996, on a vu sur les murs de Paris des affiches signée par le GUD, qui honoraient la mémoire de Yehia Ayache, artificier du Hamas éliminé par l'armée israélienne. La même année, au moment du désastreux bombardement de Cana, d'autres affiches apparaissaient, portant le slogan « Israël tue, ONU complice » et signées par une Union et Défense des Victimes du Sionisme qui était une création du GUD. Plus tard, les militants du GUD éditèrent une autre affiche titrée « Et si l'abbé Pierre avait raison ? ». La revue antifasciste « Réflexes » a pu écrire, sans jamais être démentie, que ces affiches avaient « été payées et fabriquées à Damas, avec l'autorisation du ministre syrien de la Défense, le général Tlass » et que « les premiers contacts entre Chatillon et Tlass datent d'octobre 1994 », le premier ayant alors « rencontré le général pour discuter de l'aide que celui-ci pouvait apporter à son mouvement ». Une aide qui, selon la même source, s'est concrétisée sous la forme du financement » de textes révisionnistes (…) traduits en arabe et diffusés au Moyen Orient », tels que « L'Holocauste au scanner » de Jurgen Graf ; « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne » de Roger Garaudy ; et « Critique de la Raison juive occidentale » de David Warlet et Jawad Bachara.
On signalera pour conclure que Dieudonné n'a pas hésité, au Liban, à rencontrer les responsables d'un parti chrétien pro-syrien dont les relations avec l'extrême-droite sont anciennes et avérées, le Parti Social National Syrien, dont l'antisémitisme est absolument rabique (pour s'en convaincre : http://www.ssnp.com ; http://www.ssnp.net/main ; http://www.salaheddine.net) . Il a été fondé en 1932 par Antoun Saadé ( qui était de religion grecque- orthodoxe), très inspiré par le fascisme. En France, le journal « Minute » affirmait que le PSNS était le contact moyen-oriental de François Duprat, cadre dirigeant du Front National qui fut le premier diffuseur en France du négationnisme, lorsqu'il lança en 1967, pendant la guerre des Six-Jours, son « Rassemblement pour la libération de la Palestine ». Puis, au début des années 1990, un groupe nationaliste- révolutionnaire basé à Nancy publia une brochure de Fayez Sayegh, un des idéologues du PSNS, intitulée « Le colonialisme sioniste en Palestine ».
L'emprise de l'extrême- droite sur l'entourage de Dieudonné est donc désormais renforcée. Reste qu'elle fait des vagues jusque dans le petit microcosme de l'antisionisme philo- islamiste. C'est toujours cela de pris…
Dieudonné a été reçu entre autres par Lahoud, Aoun, le président du groupe Hezbollah au Parlement et le patron d'Al Manar. Sa délégation était un sympathique condensé de l'extrémisme le plus glauque. De retour à Paris, flanqué de son ami Thierry Meyssan et d'ex du Front National, Dieudonné s'est livré, lors d'une conférence de presse désertée par les journalistes, à une diatribe anti-occidentale, anti-Sarkozy et a dénoncé un complot contre le monde arabe.Pour écouter son récit de voyage, cliquez ici.
Dieudonné n'est pas qu'un comique qui dérape politiquement. C'est aussi, aujourd'hui surtout, un homme politique qui se revendique comme tel. On oublie trop souvent qu'il a été candidat à différentes élections depuis 1997, parfois non sans succès, et qu'il a annoncé son intention de se présenter à la présidentielle de 2007. Dès 2003, il n'avait d'ailleurs pas caché son programme ou sa philosophie, lors de la Conférence Berryer au Palais de justice de Paris dont il était l'invité : « Mon programme, c'est l'antisémitisme, l'anti-Blancs et le pro-Ben Laden. » C'est dans cette perspective que s'inscrit le voyage au Liban qu'il vient d'effectuer du 28 au 31 août. En effet, et quelque scepticisme que nous ayons à maintes reprises exprimé sur la pertinence du concept d'alliance rouges- verts- bruns, la composition de la délégation qui accompagnait Dieudonné donne, tout de même, corps à l'idée selon laquelle travaillent ensemble à la détestation d'Israël et des juifs, des individus que tout oppose en termes de politique française. Ce qui prouve d'ailleurs que l'avenir de la France est le cadet de leurs soucis.
Dieudonné, donc, est parti au Liban, en signe de solidarité avec les victimes libanaises de l'affrontement armé entre le Hezbollah et Israël. Il s'y est rendu en délégation avec Ahmed Moualek, président d'une association qui le soutient, dénommée « La Banlieue s'exprime » ; avec l'écrivain Alain Soral, habituellement classé à la droite droite du spectre politique, tendance philo- arabe/antisioniste ; avec Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, habituellement classé à gauche de la gauche et dont le livre sur les attentats du 11 Septembre 2001, concluant à un montage des services américains, irrigue la théorie du complot omniprésente dans les media arabes ; enfin, avec son directeur de campagne Marc « Robert » ( ce nom de famille est un pseudonyme), qui a admis avoir été militant du Front National.
Problème : dans la composition de la délégation telle qu'annoncée par Dieudonné, il manque un homme essentiel, dont la présence et le rôle ont été dénoncés, photo à l'appui…par d'anciens amis de Dieudonné, en l'occurrence le site internet www.quibla.net (dont la page d'accueil porte en titre : « Septembre vert : chronique des derniers jours de Sion »). Selon Quibla, celui qui aurait organisé le voyage est un militant d'ultra-droite fort connu, Frédéric Chatillon. Il aurait joué un rôle central afin de permettre à Dieudonné de rencontrer une brochette de dirigeants arabes sans commune mesure avec son poids politique réel : le Président du Liban, le général Emile Lahoud ; le général Aoun, ancien chef de l'Etat, chrétien maronite allié du Hezbollah ; le Président du Conseil National de l'Audiovisuel, qui s'était déplacé à Paris à plusieurs reprises pour plaider la cause de la chaîne du Hezbollah, al-Manar, devant le CSA ; le directeur général de Al-Manar, Mohammed Haidar ; le président du Parti National Social Syrien, Ali Qanso ; le président du groupe du Hezbollah au parlement libanais ; le vice-ministre des Affaires étrangères de Syrie, pays dans lequel Dieudonné a également rencontré, à Damas, le président vénézuélien Hugo Chavez. Notons au passage que ce voyage et ces rencontres au sommet ont fait l'objet d'une omerta officielle sur laquelle il est difficile de ne pas se poser de questions. Pas un journal, pas un média libanais, à l'exception de "L'orient Le Jour" n'a répercuté la présence de Dieudonné en terre libanaise…..
Dieudonné a d'excellentes raisons d'avoir passé sous silence la présence à ses côtés de Frédéric Chatillon. Celui-ci a en effet été responsable national du GUD, mouvement étudiant violent d'extrême- droite. Il a fait partie de l'équipe dirigeante de la librairie néo-nazie Ogmios, à Paris, dans les années 1990. Il a créé en mars 1985 une société, Riwal Communication, qui a été prestataire de services pour la municipalité de Marignane, du temps où elle était gérée par un maire FN, puis MNR. Mais au fond, l'existence du tandem Dieudonné- Chatillon n'étonnera pas les connaisseurs de cette frange radicale de l'extrême- droite française.
En effet, entre janvier et juin 1996, on a vu sur les murs de Paris des affiches signée par le GUD, qui honoraient la mémoire de Yehia Ayache, artificier du Hamas éliminé par l'armée israélienne. La même année, au moment du désastreux bombardement de Cana, d'autres affiches apparaissaient, portant le slogan « Israël tue, ONU complice » et signées par une Union et Défense des Victimes du Sionisme qui était une création du GUD. Plus tard, les militants du GUD éditèrent une autre affiche titrée « Et si l'abbé Pierre avait raison ? ». La revue antifasciste « Réflexes » a pu écrire, sans jamais être démentie, que ces affiches avaient « été payées et fabriquées à Damas, avec l'autorisation du ministre syrien de la Défense, le général Tlass » et que « les premiers contacts entre Chatillon et Tlass datent d'octobre 1994 », le premier ayant alors « rencontré le général pour discuter de l'aide que celui-ci pouvait apporter à son mouvement ». Une aide qui, selon la même source, s'est concrétisée sous la forme du financement » de textes révisionnistes (…) traduits en arabe et diffusés au Moyen Orient », tels que « L'Holocauste au scanner » de Jurgen Graf ; « Les Mythes fondateurs de la politique israélienne » de Roger Garaudy ; et « Critique de la Raison juive occidentale » de David Warlet et Jawad Bachara.
On signalera pour conclure que Dieudonné n'a pas hésité, au Liban, à rencontrer les responsables d'un parti chrétien pro-syrien dont les relations avec l'extrême-droite sont anciennes et avérées, le Parti Social National Syrien, dont l'antisémitisme est absolument rabique (pour s'en convaincre : http://www.ssnp.com ; http://www.ssnp.net/main ; http://www.salaheddine.net) . Il a été fondé en 1932 par Antoun Saadé ( qui était de religion grecque- orthodoxe), très inspiré par le fascisme. En France, le journal « Minute » affirmait que le PSNS était le contact moyen-oriental de François Duprat, cadre dirigeant du Front National qui fut le premier diffuseur en France du négationnisme, lorsqu'il lança en 1967, pendant la guerre des Six-Jours, son « Rassemblement pour la libération de la Palestine ». Puis, au début des années 1990, un groupe nationaliste- révolutionnaire basé à Nancy publia une brochure de Fayez Sayegh, un des idéologues du PSNS, intitulée « Le colonialisme sioniste en Palestine ».
L'emprise de l'extrême- droite sur l'entourage de Dieudonné est donc désormais renforcée. Reste qu'elle fait des vagues jusque dans le petit microcosme de l'antisionisme philo- islamiste. C'est toujours cela de pris…
1 Comments:
Bravo pour ce "post". La vidéo de ce voyahe est répugnante elle est visible sur Dailymotion.
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