Tuesday, October 03, 2006

LE NEGATIONNISTE FAURISSON CONDAMNE A DE LA PRISON AVEC SURSIS

Le négationniste Robert Faurisson condamné à trois mois de prison avec sursis
Par Benjamin SPORTOUCH

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PARIS (AFP) - L'ex-professeur de littérature Robert Faurisson a été condamné mardi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour des propos niant la réalité de l'Holocauste diffusés sur une chaîne satellitaire iranienne en février 2005.Le négationniste, absent à la lecture du jugement, est également condamné à une amende de 7.500 euros. Il encourait un an de prison et 45.000 euros d'amende.
Il a été reconnu coupable par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, présidée par Nicolas Bonnal, de "complicité de contestation de l'existence de crime contre l'humanité" pour avoir nié la réalité du génocide juif et l'existence des chambres à gaz sur la chaîne satellitaire gouvernementale Sahar 1, le 3 février 2005.
"Il n'y a jamais eu aucune tentative d'extermination des juifs par les nazis (...). Il n'a jamais existé une seule chambre à gaz d'exécution chez les Allemands, pas une seule (...). Par conséquent, ce que des millions de touristes visitent à Auschwitz, c'est un mensonge, c'est une falsification, c'est une tromperie pour touristes", avait notamment déclaré l'ex-enseignant à l'Université de Lyon.
C'est la cinquième fois que le retraité de 77 ans, qui réside à Vichy, est condamné pour la même infraction ou pour apologie de crimes de guerre.
Dans son jugement, le tribunal estime que "le prévenu nie de façon formelle l'existence du principal crime dont le régime nazi a été reconnu coupable par le tribunal de Nuremberg (...) et son outil emblématique, la chambre à gaz".
"Le délit commis par le prévenu (...) constitue une des formes les plus condamnables du racisme antisémite", conclut le tribunal.
A l'audience du 11 juillet, M. Faurisson s'était livré à une diatribe négationniste de près d'une heure et demie en maintenant ses déclarations télévisées.
"Je ne nie rien", avait-t-il soutenu s'en prenant à "Simon Wiesenthal et autres menteurs" ou affirmant encore que le "journal d'Anne Frank" était "un faux".
Il a plaidé qu'il ne savait pas que ses déclarations seraient diffusées en France.
Le tribunal a réfuté cet argument précisant notamment que M. Faurisson "qui indique être un spécialiste des médias (...)" ne pouvait pas ignorer cette "publicité".
La LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) étaient parties civiles.
M. Faurisson devra leur verser à chacun un euro de dommages et intérêts et 1.500 euros pour les frais de justice.
"Ce n'est pas cher payé pour un homme qui récidive depuis des années. Qu'attend la justice pour lui donner une peine ferme ?", a réagi le président de la LICRA Patrick Gaubert. Ce serait en faire "un martyr", selon Jean-Pierre Dubois de la LDH.
Dans ses réquisitions, le procureur de la République Anne de Fontette avait estimé qu'il était "temps aujourd'hui de passer à un cran supérieur" pour M. Faurisson qui n'a jamais été condamné à de la prison ferme en France.
La justice suisse l'a en revanche condamné en juin 2001 à un mois ferme pour discrimination raciale.
L'avocat de M. Faurisson, Me Eric Delcroix, a "regretté cette condamnation". "Nous sommes malheureusement dans un pays où le délit d'opinion existe", a-t-il ajouté se réservant la possibilité de faire appel.

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