Saturday, September 30, 2006

O JERUSALEM; L'AVANT-PREMIERE A PARIS

L’avant-première du film « Ô Jérusalem » à Paris
Par Véronique Chemla pour Guysen Israël News
Mercredi 27 septembre 2006 à 21:46
Le 26 septembre, le Palais des Congrès a accueilli l’avant-première parisienne du film de Elie Chouraqui « Ô Jérusalem » en présence d’une partie de l’équipe du film. Près de quatre mille personnes, dont des élus, des artistes et des responsables communautaires, ont découvert l’adaptation cinématographique du best-seller de Dominique Lapierre et Larry Collins en présence de l’équipe du film.
« Après Monaco et Bruxelles, nous allons vibrer ensemble, partager des émotions intenses en voyant « Ô Jérusalem ». Trente-cinq ans après sa publication, Elie Chouraqui redonne vie à cette œuvre magistrale », a annoncé Elisabeth Tordjman en présentant cette soirée au Palais des Congrès. Organisée par Les amis du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), L’université hébraïque de Jérusalem-France, dont l’un des responsables est Yoram Cohen, et l’ASI pour Atidim, cette avant-première a lancé la rentrée à Paris. Elle avait réuni un public populaire et des personnalités diverses : Marie-Laure de Villepin, épouse du Premier ministre Dominique de Villepin, des édiles tels Rudy Salles (UDF), président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée nationale, Eric Raoult (UMP), président d’ADELMAD (Association des élus amis d'Israël), et l’ancienne Premier ministre socialiste Edith Cresson, des dirigeants d’associations juives au premier rang desquels Roger Cukierman, président du CRIF, des artistes - le réalisateur Patrick Braoudé, l’acteur Roger Hanin - et des journalistes (Anne Sinclair). Invité remarqué, S.E. Daniel Shek, nouvel ambassadeur d’Israël en France, faisait là l’une de ses premières apparitions publiques. Il était accompagné de David Kornbluth, ambassadeur d’Israël près de l’Unesco. « L’université du futur »Avant de présenter le film qui sortira en France le 18 octobre, un court métrage a souligné l’importance de l’université hébraïque de Jérusalem ouverte en 1925 sur le mont Scopus : 24 000 étudiants, 1 200 enseignants titulaires, quatre campus, 33% de toute la recherche civile en Israël est menée par des chercheurs de cette université, 14 juges sur les 15 qui forment la Cour suprême sont diplômés de cet établissement, 30% des parlementaires y ont été formés, etc. Cette université est une des partenaires du projet Atidim (en français, avenirs) qui est soutenu par l’ASI présidée par Gil et Karen Taïeb. Ce programme permet à des personnes méritantes, issues de milieux défavorisés, de réaliser leurs rêves professionnels et de former les futurs leaders d’Israël. C’est ainsi qu’il bénéficie notamment à Shira Shato, une étudiante d’origine éthiopienne qui se spécialise en sciences politiques et en relations internationale à l’université hébraïque de Jérusalem. Une histoire de persévérance et d’amourC’est en 1990 que le producteur André Djaoui acquiert les droits cinématographiques du best-seller de Dominique Lapierre et Larry Collins « Ô Jérusalem ». Ces deux auteurs décrivent la période précédant la recréation de l’Etat d’Israël et racontent la guerre causée en 1948 par le refus des Etats arabes et des Arabes palestiniens de la résolution de l’Organisation des Nations unies instituant un plan partageant la Palestine mandataire en deux Etats : un Etat juif, un Etat pour les Arabes palestiniens. Dominique Lapierre a évoqué ses souvenirs des préparatifs du livre, quand il recueillait les témoignages de Ben Gourion, rencontré dans son kibboutz alors qu’il tondait un mouton, un personnage qui lui ouvre ses archives et l’emmène dans la vieille ville de Jérusalem s’entretenir avec un autre témoin : Golda Meir, égrenant ses souvenirs tout en mangeant des beignets dans sa cuisine emplie de la fumée du tabac. Et de rappeler cette anecdote :« Golda Meir s’est rendue aux Etats-Unis en 1947 avec un seul billet de 20 dollars. Le douanier la prévient : « On ne peut pas vivre en Amérique avec cette somme ». Golda Meir le rassure : « Ne vous en faites pas. J’ai de la famille ici ».Et, en trois mois, elle a récolté des fonds pour des armes pour Israël ». « Soyez objectif ! Soyez impartial ! » Ces injonctions revenaient comme des leitmotiv de la part des interlocuteurs que les auteurs interrogeaient. « Qu’est-ce qu’être objectif ? », a finalement interrogé Dominique Lapierre à la traductrice après s’être entretenu avec le roi Hussein de Jordanie. La réponse a fusé : « C’est être pro-arabe ! » Cette anecdote a suscité nombre de sourires parmi le public chaleureux.Il fallut la persévérance de André Djaoui pour mener à terme ce projet, en association avec Jean Frydman et Jean-Charles Lévy et avec le soutien de Paul Besnainou. Malheureusement, Larry Collins mourut prématurément, d’une hémorragie cérébrale, le dernier jour du tournage du film. Pour le réalisateur Elie Chouraqui, il était crucial de remonter à la genèse du conflit pour « relativiser les choses » et expliquer la « tragédie au Proche-Orient depuis 30 ans ». L’un des comédiens principaux, Patrick Bruel, a rappelé brièvement la responsabilité des Britanniques dans ce conflit. Puis il a enchaîné sur l’union symbolique de comédiens tels J.J. Feild, Saïd Taghmaoui, d’origine marocaine, Shirel, actrice débutante, et lui-même. Evoquant l’initiative de Genève, il a conclu : « Il faut vouloir la paix. Un Etat palestinien est une évidence ». Quant à l’acteur Saïd Taghmaoui, il a révélé son ironie … au détriment de la maîtresse de cérémonie. Lors du festival du Caire (Egypte), il a reçu la Pyramide d’or et Omar Sharif a reconnu en lui son « héritier cinématographique ». GIN présentera une critique de ce film. Il a demandé à quelques personnalités de lui confier un souvenir marquant lié à Jérusalem. Voici cinq confidences recueillies : Edith Cresson, ancienne Commissaire européenne : « Je me suis rendue à plusieurs reprises à Jérusalem. J’ai toujours trouvé cette ville très belle. Pour moi, c’est la place, le Mur des Lamentations, le Tombeau. Il y a là quelque chose de magique que je ne retrouve nulle part ailleurs. La lumière… Les pierres un peu ocres… »Roger Cukierman, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) : « En juin 1967, je me suis rendue à Jérusalem peu après la guerre des Six-Jours avec le baron Edmond de Rothschild, Gilbert Trigano, Jean-Paul Elkann, Théo Klein. Je me souviens qu’on débouchait d’une ruelle très étroite et brusquement on découvrait le Kotel. C’était extraordinairement émouvant. C’était un symbole du judaïsme qu’on ne pensait pas pouvoir voir ».François Léotard, ancien ministre : « En 1991, lors de la 1ère guerre du Golfe, [alors député et maire] je me trouvais Jérusalem le matin. Je me souviens d’un monsieur âgé qui a relevé la manche de sa chemise et m’a montré son numéro tatoué. Il m’a dit : « On a essayé de me tuer avec des gaz. Cette fois-ci, on ne m’aura pas. On a un Etat ». C’est quelque chose qui m’a touché. Je me suis rendu l’après-midi à Tel Aviv. Les Scuds tombaient sur cette ville. Jean Frydman m’a invité un soir à rester dans sa maison. J’ai contacté El Al qui m’a indiqué que si je restais, je ne trouverais pas un billet de retour avant une dizaine de jours. J’ai donc décliné cette invitation et pris l’avion pour rentrer à Paris. Le soir-même, un Scud détruisait la maison de Jean Frydman. J’y ai vu un signe ».Samuel Pisar, rescapé des camps, avocat international et écrivain : « En 1967, quand j’ai vu les images de la libération de Jérusalem, cela a provoqué une immense émotion en moi. Dans mon livre « Le sang de l’espoir », j’ai évoqué une image, celle du moment où tout le train à bestiaux destiné à Auschwitz était finalement arrivé à destination ». Rudy Salles, député : « Mon impression la plus forte ? Il y en a tellement. La plus belle image, c’est certainement celle que l’on observe depuis le mont Scopus au coucher du soleil. On voit se dégager toute la force spirituelle de cette ville à travers ses monuments et son architecture. Du mont Scopus, on a d’un côté Jérusalem et la mer Morte. On est à Jérusalem et nulle part ailleurs. Israël est un pays de miracles. Où que l’on se tourne, on remarque la main de l’homme qui a façonné le pays, avec courage et en restant attaché à ses valeurs. Je me suis rendu à Massada par une température caniculaire. Le chef des insurgés s’appelait Eléazar Ben Yaïr. C’est le nom de ma mère. Donc mon impression était très particulière. J’ai été baptisé catholique. Ma mère a été baptisée en 1942, pour les raisons que vous savez. Ma famille maternelle est juive. Je fais les fêtes avec eux, ce qui me donne une culture œcuménique. Les Juifs ne sont pas prosélytes. Dimanche, j’assisterai à Nice à un office de prières à la mémoire des déportés et lundi je me rendrai dans les synagogues pour adresser mes vœux pour Kippour ».

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