LE HEZBOLLAH, LA SYRIE et L'IRAN CONTRE LE TRIBUNAL "HARIRI"
Le projet de tribunal sur l'affaire Hariri plonge le Liban dans la crise
Par Salim YASSINE
BEYROUTH (AFP) - Le Liban était de nouveau plongé dimanche dans une crise politique provoquée par la mise en place d'un tribunal international pour juger les auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dans lequel des Syriens et des Libanais sont mis en cause.Les cinq ministres chiites du gouvernement libanais, appartenant aux mouvements Hezbollah et Amal, ont démissionné samedi, après l'échec de consultations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel le Hezbollah, soutenu par Damas, entendait accroître son influence.
Mais les désaccords entre majorité et opposition se sont focalisés ces derniers jours autour de la création du "tribunal spécial pour le Liban" que souhaitent mettre en place l'ONU et la majorité anti-syrienne pour juger les assassins de Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth en 2005.Une commission d'enquête de l'ONU a déjà pointé du doigt des responsables syriens et leurs alliés libanais dans cet assassinat.
Dimanche, le fils de Rafic Hariri et chef de la majorité parlementaire anti-syrienne, Saad Hariri, a accusé la Syrie et l'Iran de vouloir empêcher la création d'un tribunal international pour juger les assassins de son père.
"Le plan de la Syrie et de l'Iran d'empêcher la création d'un tribunal international apparaît désormais au grand jour", a déclaré M. Hariri, en appelant le gouvernement à adopter le projet de création du tribunal, qui lui a été transmis vendredi par l'ONU.
Le Premier ministre Fouad Siniora n'a pas accepté les démissions des ministres, et la France a espéré que ce développement "n'affectera pas la détermination du gouvernement libanais à demander la constitution d'un tribunal pour juger les assassins de Rafic Hariri".
L'ancien Premier ministre a été tué le 14 février 2005 dans un spectaculaire attentat, après avoir rompu avec les dirigeants de Damas. Son assassinat avait accéléré le retrait des forces syriennes, entrées au Liban en 1976.
Les consultations interlibanaises s'étaient tendues samedi lorsque Fouad Siniora, soutenu par la majorité anti-syrienne issue des élections de mai-juin 2005, avait insisté pour soumettre dès lundi au Conseil des ministres le projet final de résolution de l'ONU sur la création du tribunal.
Le commentateur politique d'Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, a confirmé que cette affaire a mis le feu aux poudres.
La majorité antisyrienne a "fait voler les concertations en éclats en insistant sur la tenue lundi d'une séance exceptionnelle en violation de la Constitution et des prérogatives du président de la République", a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat Emile Lahoud, pro-syrien, a refusé de participer à la séance de lundi. Selon lui, "le gouvernement a perdu sa légitimité constitutionnelle et de ce fait, toute réunion du cabinet est anticonstitutionnelle et sans valeur".
Théoriquement, Fouad Siniora peut passer outre la démission des ministres chiites, selon le constitutionnaliste Ibrahim Najjar. Il dispose en Conseil des ministres de la majorité des deux-tiers nécessaires à l'approbation du projet de tribunal.
"Mais dans une démocratie consensuelle à la libanaise, le conseil des ministres ne peut pas gouverner sans la participation des représentants d'une des principales communautés du pays", à savoir les chiites, qui représentent le tiers des 3,5 millions d'habitants, a souligné le politologue Ghassan Ezzé.
Or le Hezbollah et ses alliés du mouvement Amal monopolisent la représentation politique des chiites. La quasi-totalité des députés chiites appartiennent à l'un des deux mouvements et l'influence du "parti de Dieu" s'est accrue à la suite de la guerre avec Israël l'été dernier.
Le ministre de l'Information Ghazi Aridi, membre de la majorité anti-syrienne, a déclaré que la priorité devrait être donnée à la "poursuite de la participation de l'importante communauté chiite" au gouvernement.
Par Salim YASSINE
BEYROUTH (AFP) - Le Liban était de nouveau plongé dimanche dans une crise politique provoquée par la mise en place d'un tribunal international pour juger les auteurs de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dans lequel des Syriens et des Libanais sont mis en cause.Les cinq ministres chiites du gouvernement libanais, appartenant aux mouvements Hezbollah et Amal, ont démissionné samedi, après l'échec de consultations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel le Hezbollah, soutenu par Damas, entendait accroître son influence.
Mais les désaccords entre majorité et opposition se sont focalisés ces derniers jours autour de la création du "tribunal spécial pour le Liban" que souhaitent mettre en place l'ONU et la majorité anti-syrienne pour juger les assassins de Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth en 2005.Une commission d'enquête de l'ONU a déjà pointé du doigt des responsables syriens et leurs alliés libanais dans cet assassinat.
Dimanche, le fils de Rafic Hariri et chef de la majorité parlementaire anti-syrienne, Saad Hariri, a accusé la Syrie et l'Iran de vouloir empêcher la création d'un tribunal international pour juger les assassins de son père.
"Le plan de la Syrie et de l'Iran d'empêcher la création d'un tribunal international apparaît désormais au grand jour", a déclaré M. Hariri, en appelant le gouvernement à adopter le projet de création du tribunal, qui lui a été transmis vendredi par l'ONU.
Le Premier ministre Fouad Siniora n'a pas accepté les démissions des ministres, et la France a espéré que ce développement "n'affectera pas la détermination du gouvernement libanais à demander la constitution d'un tribunal pour juger les assassins de Rafic Hariri".
L'ancien Premier ministre a été tué le 14 février 2005 dans un spectaculaire attentat, après avoir rompu avec les dirigeants de Damas. Son assassinat avait accéléré le retrait des forces syriennes, entrées au Liban en 1976.
Les consultations interlibanaises s'étaient tendues samedi lorsque Fouad Siniora, soutenu par la majorité anti-syrienne issue des élections de mai-juin 2005, avait insisté pour soumettre dès lundi au Conseil des ministres le projet final de résolution de l'ONU sur la création du tribunal.
Le commentateur politique d'Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, a confirmé que cette affaire a mis le feu aux poudres.
La majorité antisyrienne a "fait voler les concertations en éclats en insistant sur la tenue lundi d'une séance exceptionnelle en violation de la Constitution et des prérogatives du président de la République", a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat Emile Lahoud, pro-syrien, a refusé de participer à la séance de lundi. Selon lui, "le gouvernement a perdu sa légitimité constitutionnelle et de ce fait, toute réunion du cabinet est anticonstitutionnelle et sans valeur".
Théoriquement, Fouad Siniora peut passer outre la démission des ministres chiites, selon le constitutionnaliste Ibrahim Najjar. Il dispose en Conseil des ministres de la majorité des deux-tiers nécessaires à l'approbation du projet de tribunal.
"Mais dans une démocratie consensuelle à la libanaise, le conseil des ministres ne peut pas gouverner sans la participation des représentants d'une des principales communautés du pays", à savoir les chiites, qui représentent le tiers des 3,5 millions d'habitants, a souligné le politologue Ghassan Ezzé.
Or le Hezbollah et ses alliés du mouvement Amal monopolisent la représentation politique des chiites. La quasi-totalité des députés chiites appartiennent à l'un des deux mouvements et l'influence du "parti de Dieu" s'est accrue à la suite de la guerre avec Israël l'été dernier.
Le ministre de l'Information Ghazi Aridi, membre de la majorité anti-syrienne, a déclaré que la priorité devrait être donnée à la "poursuite de la participation de l'importante communauté chiite" au gouvernement.
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