LES DECLARATIONS DES TROIS CANDIDATS SOCIALISTES
Débat des candidats socialistes: les principales déclarations
PARIS (AP) - Voici les principales déclarations des trois candidats à l'investiture socialiste lors de leur troisième et dernier débat télévisé, consacré à l'Europe et aux questions internationales:
CONSTITUTION EUROPÉENNE:
-Laurent Fabius: "Les Français dans leur majorité ont voté non. Il faut donc que leur non soit entendu. Ayant voté à l'unisson des Français, je pense que je ne serais pas le moins crédible pour expliquer que la position de la France doit être prise en compte pour un nouveau traité constitutionnel."
-Ségolène Royal: "Nous avons, dans un texte court, à dire qui décide, comment on décide et avec quelles institutions. Il faut redéfinir de toute façon les règles de fonctionnement de l'Europe. On ne fonctionne pas à 27 comme on fonctionne à moins de pays. Ces règles devront être redéfinies. Elles seront d'autant plus facilement acceptées par un nouveau référendum du peuple français que si, auparavant, l'Europe a fait ses preuves."
-Dominique Strauss-Kahn: "C'est une relance globale qu'il nous faut, faute de quoi, par petits bouts, on n'y arrivera pas." "Nous devons, avec les Allemands, commencer en juin 2007, finir avec la présidence française, pour que ça puisse être validé par l'élection du prochain Parlement européen en 2009, en remettant tout à plat."
ENTREE DE LA TURQUIE DANS L'UNION EUROPEENNE:
-Laurent Fabius: "La solution honnête, c'est de leur proposer un partenariat privilégié."
-Ségolène Royal: "Aujourd'hui les conditions ne sont pas remplies. Si dans dix ou quinze ans, toutes les conditions sont remplies, alors, à ce moment-là, la parole d'un chef d'Etat sera (de se positionner) pour l'adhésion, mais le peuple pourra très bien décider autrement."
-Dominique Strauss-Kahn: "Ils sont très loin aujourd'hui de remplir les conditions économiques et sociales, les conditions des droits de l'homme, de droits des femmes, de droits des Kurdes". Il faudra "à mon avis plutôt 15 ans", "il ne faut évidemment pas suspendre", mais "si la Turquie n'est pas liée à l'Europe elle basculera de l'autre côté" avec l'Irak et l'Iran.
CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN:
-Ségolène Royal: "Il faut parler avec tout le monde", y compris avec le Hamas au pouvoir. "Je suis favorable à la reprise de l'aide au peuple palestinien." "Un groupe de pays volontaires au sein de l'Europe pourrait faire oeuvre de médiation en mettant toutes les parties autour de la table."
-Dominique Strauss-Kahn: "Il faut arriver le plus vite possible à ce que l'aide aux populations palestiniennes soit totalement reconstituée et à l'augmenter, parce que le vrai problème, c'est le développement, notamment dans la Bande de Gaza."
-Laurent Fabius: "Je crois qu'il faut discuter avec tout le monde. En tant que président de la République, personnellement, je ne recevrai pas les dirigeants du Hamas tant qu'il n'y aura pas eu une évolution officielle, c'est-à-dire la reconnaissance d'Israël."
POLITIQUE FRANCAISE DE DEFENSE
-Laurent Fabius: "Nous pouvons dépenser mieux que nous le faisons et je l'espère moins". "Il faudra européaniser tout ce qu'on pourra", avec "certainement, à terme, des économies à faire."
"En France, il n'est pas normal que nous ayons les mêmes groupes industriels qui, à la fois produisent des armements et détiennent les médias. Cela pose un problème de principe à la fois pour la démocratie et pour la défense. Si je suis élu président de la République je demanderai à ces groupes de choisir ou bien l'armement ou bien les médias."
-Ségolène Royal: "Il n'est pas question de réduire l'effort de défense de la France (...) Il n'y aura donc pas de réduction du budget." "On peut sans doute remettre à plat un certain nombre de dépenses (...) dans le cadre de la défense européenne."
-Dominique Strauss-Kahn: "Nous ne sommes pas dans une période dans le monde dangereux que nous décrivons où on peut baisser la garde." "On peut faire des économies sur le format de l'armée de terre qui aujourd'hui est probablement de 10% supérieur à ce qui est nécessaire (...) On peut sans doute dépenser moins pour le même niveau de présence."
SITUATION EN IRAN
-Laurent Fabius: "Il faut arriver à ce que, pour l'Iran, on développe le nucléaire civil, on prévoit un dialogue, on menace de sanctions."
"Je ne recevrai pas, comme président de la République, le président Ahmadinejad parce que le président de la République française est une autorité morale dans le monde et je ne recevrai pas quelqu'un qui dit qu'il faut détruire Israël".
-Ségolène Royal: "Il faut absolument empêcher ce processus parce que c'est une menace sur le monde." "Quand on contrôle le nucléaire civil, on contrôle une partie de l'enrichissement de l'uranium, c'est une première étape." "Il vaut mieux trouver des coopérations pour produire de l'électricité mais en ne permettant pas aux Iraniens de contrôler tout le processus du nucléaire civil."
"Je crois qu'il faut parler avec tout le monde mais être exigeants sur les valeurs, ne pas tolérer un certain nombre de propos qui sont tenus."
-Dominique Strauss-Kahn: "Autant il faut être ferme pour empêcher l'Iran d'accéder au nucléaire militaire, autant il n'y a aucune raison d'empêcher l'Iran de profiter du nucléaire civil". "On est à l'étape où il faut pouvoir envisager des sanctions. Il faut être ferme dans le dialogue et envisager les sanctions."
"On ne peut pas considérer que leur président qui a été élu ne peut pas rencontrer le président de la République."
SITUATION EN IRAK
-Laurent Fabius: "On est passés d'un Etat voyou à un Etat en faillite. L'objectif doit être un Etat solide, sans partition des différentes provinces qui le composent car sinon, ce serait un risque extraordinaire."
-Ségolène Royal: "C'est un pays qui aujourd'hui est au bord de la guerre civile, qu'il y a des tensions très fortes. (...) La Constitution irakienne prévoit un Etat fédéral et donc il faut leur laisser le temps de mettre en place ces nouvelles institutions qui permettront aux différentes communautés de coexister, d'apaiser les tensions dans un contexte extrêmement difficile."
-Dominique Strauss-Kahn: "C'est le rôle de la France d'aider à ce que la stabilisation se fasse. Nous avons, nous Français, nous Européens, un rôle à jouer pour permettre la stabilisation. Elle ne se fera pas toute seule."
RELATIONS AVEC LES ETATS-UNIS
-Dominique Strauss-Kahn: "Nous n'avons aucune raison de nous soumettre, nous n'avons aucune raison de nous opposer. Ce sont nos alliés, et il faut leur parler franchement comme à des alliés (et) leur dire quand on n'est pas d'accord."
-Laurent Fabius: "Les Américains sont nos alliés mais nous n'avons pas à être alignés par rapport à eux." "Je préfère être l'ami du peuple américain plutôt que le caniche de M. Bush."
-Ségolène Royal: "nous ne pouvons absolument pas adhérer au concept de guerre préventive, ni au concept de lutte contre le bien et le mal ni au désengagement au Moyen-Orient, ni à la tentation de puissance, ni à l'unilatéralisme, au protectionnisme (...) nous ne pouvons pas tolérer non plus que la première puissance du monde refuse de ratifier le protocole de Kyoto". "Oui à l'alliance avec le peuple Américain", mais "non pour nous laisser dévorer ou prélever nos cerveaux et notre matière grise en Europe"
ENVIRONNEMENT
-Ségolène Royal: "La France sera le pays de l'excellence environnementale. Je ne lâcherai pas cet enjeu, je l'imposerai à toutes les pesanteurs, y compris dans le domaine agricole, à tous les lobbies dans l'industrie, dans les transports, partout là où il faut lutter au quotidien pour que les valeurs collectives, pour que l'accès aux biens publics au niveau de la planète l'emportent sur les logiques financières."
-Dominique Strauss-Kahn: "C'est l'ensemble de notre économie qui aujourd'hui doit être remodelée". "Il ne faut pas croire (...) que se préoccuper de l'environnement c'est nuisible pour l'économie, c'est tout le contraire, c'est une richesse formidable pour le développement de demain."
-Laurent Fabius: "J'ai fait la proposition que, dans l'organisation gouvernementale, ce soit le numéro deux du gouvernement qui s'occupe de ces questions." "Le 21e siècle sera écologique ou ne sera pas."
AP
lp/lat
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