POUR LE FIGARO : L'AMERIQUE AU SECOURS D'ISRAEL
L'Amérique au secours d'Israël à l'ONU
De notre correspondant à New York JEAN-LOUIS TURLIN.
LE BOUCLIER diplomatique américain n'a pas montré la moindre faille au moment où Ehoud Olmert était attendu à Washington. Samedi à New York, les États-Unis ont voté contre un projet de résolution condamnant les opérations militaires qui ont causé la mort de 19 civils le 8 novembre à Beit Hanoun, et demandant le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Leur veto, le quatrième en trois ans sur un texte mettant en cause l'État hébreu, a sonné le glas d'une tentative de compromis qui avait recueilli dix voix sur quinze au Conseil de sécurité (une de plus que les neuf nécessaires... sans veto d'un des cinq membres permanents).
« Très satisfaisant », s'est satisfait l'Israélien Avi Pazner, estimant que le texte aurait dû stipuler que les incidents de Beit Hanoun étaient une « tragique erreur » pour laquelle Israël s'est d'ailleurs excusé. Avant de recevoir, avec le président Bush, le premier ministre Olmert, le secrétaire d'État américain Condoleezza Rice a justifié le « non » de son pays, en expliquant que « la résolution aurait utilisé le tragique incident de Beit Hanoun pour promouvoir un ordre du jour politique à sens unique » et que le projet « n'était pas conçu pour contribuer à la cause de la paix ».
L'ambassadeur français aux Nations unies, Jean-Marc de La Sablière, espère au contraire que « le fait que le texte n'ait pas été adopté ne va pas renouveler les tensions sur le terrain ». Un texte dont son homologue britannique a estimé qu'il « n'était pas suffisamment équilibré et ne reflétait pas la complexité de la situation actuelle ». D'où l'abstention de la Grande-Bretagne, comme celles du Danemark, du Japon et de la Slovaquie. Les Européens n'ont donc pas montré un front uni, la France arguant pour sa part, dans la bouche de son représentant, que « le texte était équilibré ».
D'importants amendements
Ce texte présenté par le Qatar, au nom du groupe arabe dont il est le seul représentant au Conseil, avait pourtant subi des amendements importants. Sa dernière mouture condamnait les tirs de roquettes palestiniens sur Israël, alors que la première ne les mentionnait pas. Elle ne parlait plus d'actes israéliens d'une violence « aveugle » mais « disproportionnée », et substituait aux termes « agression » et « massacre » celui d'« opérations militaires ».
Le projet demandait à Israël de « replier ses troupes actuellement à Gaza sur leurs positions d'avant le 28 juin », date à laquelle un soldat israélien avait été enlevé par des militants palestiniens ; une mission d'enquête confiée au secrétaire général ; et la reprise des pourparlers au sein du Quartette (ONU, États-Unis, Union européenne et Russie). Mais il n'intégrait plus la conclusion immédiate d'un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens ni l'envoi d'une force d'observation de l'ONU. À la place, la France avait proposé la création d'un « mécanisme international pour la protection des civils ».
« Une promesse qui était peu judicieuse, pas nécessaire et qui, de toute façon, aurait soulevé de faux espoirs », commenta, après le vote, l'ambassadeur John Bolton, incarnation de l'intransigeance dans laquelle George W. Bush voit la meilleure défense des intérêts américains - d'où le forcing du président pour faire avaliser la nomination de Bolton par le Sénat malgré l'opposition des démocrates. (Voir nos éditions de samedi.) Pour Michael O'Hanlon, un spécialiste du Moyen-Orient à la Brookings Institution, le fait même que le texte ait été mis au vote traduit « la frustration » de la communauté internationale devant le refus américain d'impliquer les autres membres du Quartette dans les récentes décisions sur Israël, décidément une chasse bien gardée.
De notre correspondant à New York JEAN-LOUIS TURLIN.
LE BOUCLIER diplomatique américain n'a pas montré la moindre faille au moment où Ehoud Olmert était attendu à Washington. Samedi à New York, les États-Unis ont voté contre un projet de résolution condamnant les opérations militaires qui ont causé la mort de 19 civils le 8 novembre à Beit Hanoun, et demandant le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Leur veto, le quatrième en trois ans sur un texte mettant en cause l'État hébreu, a sonné le glas d'une tentative de compromis qui avait recueilli dix voix sur quinze au Conseil de sécurité (une de plus que les neuf nécessaires... sans veto d'un des cinq membres permanents).
« Très satisfaisant », s'est satisfait l'Israélien Avi Pazner, estimant que le texte aurait dû stipuler que les incidents de Beit Hanoun étaient une « tragique erreur » pour laquelle Israël s'est d'ailleurs excusé. Avant de recevoir, avec le président Bush, le premier ministre Olmert, le secrétaire d'État américain Condoleezza Rice a justifié le « non » de son pays, en expliquant que « la résolution aurait utilisé le tragique incident de Beit Hanoun pour promouvoir un ordre du jour politique à sens unique » et que le projet « n'était pas conçu pour contribuer à la cause de la paix ».
L'ambassadeur français aux Nations unies, Jean-Marc de La Sablière, espère au contraire que « le fait que le texte n'ait pas été adopté ne va pas renouveler les tensions sur le terrain ». Un texte dont son homologue britannique a estimé qu'il « n'était pas suffisamment équilibré et ne reflétait pas la complexité de la situation actuelle ». D'où l'abstention de la Grande-Bretagne, comme celles du Danemark, du Japon et de la Slovaquie. Les Européens n'ont donc pas montré un front uni, la France arguant pour sa part, dans la bouche de son représentant, que « le texte était équilibré ».
D'importants amendements
Ce texte présenté par le Qatar, au nom du groupe arabe dont il est le seul représentant au Conseil, avait pourtant subi des amendements importants. Sa dernière mouture condamnait les tirs de roquettes palestiniens sur Israël, alors que la première ne les mentionnait pas. Elle ne parlait plus d'actes israéliens d'une violence « aveugle » mais « disproportionnée », et substituait aux termes « agression » et « massacre » celui d'« opérations militaires ».
Le projet demandait à Israël de « replier ses troupes actuellement à Gaza sur leurs positions d'avant le 28 juin », date à laquelle un soldat israélien avait été enlevé par des militants palestiniens ; une mission d'enquête confiée au secrétaire général ; et la reprise des pourparlers au sein du Quartette (ONU, États-Unis, Union européenne et Russie). Mais il n'intégrait plus la conclusion immédiate d'un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens ni l'envoi d'une force d'observation de l'ONU. À la place, la France avait proposé la création d'un « mécanisme international pour la protection des civils ».
« Une promesse qui était peu judicieuse, pas nécessaire et qui, de toute façon, aurait soulevé de faux espoirs », commenta, après le vote, l'ambassadeur John Bolton, incarnation de l'intransigeance dans laquelle George W. Bush voit la meilleure défense des intérêts américains - d'où le forcing du président pour faire avaliser la nomination de Bolton par le Sénat malgré l'opposition des démocrates. (Voir nos éditions de samedi.) Pour Michael O'Hanlon, un spécialiste du Moyen-Orient à la Brookings Institution, le fait même que le texte ait été mis au vote traduit « la frustration » de la communauté internationale devant le refus américain d'impliquer les autres membres du Quartette dans les récentes décisions sur Israël, décidément une chasse bien gardée.
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