Sunday, November 19, 2006

RELAXE DE LA 17 EM CHAMBRE POUR L AUTEUR DE POGROM

16/11/2006 14:58
PARIS, 16 nov 2006 (AFP) - L'auteur du roman controversé "Pogrom" relaxé par la 17e chambre
Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi Eric Bénier-Bürckel, auteur du roman "Pogrom" qui avait fait l'objet d'une polémique début 2005, l'un de ses personnages se livrant dans un passage à une longue diatribe violemment antisémite.
M. Bénier-Bürckel était notamment poursuivi pour incitation à la haine ou la discrimination raciale.
La 17e chambre du tribunal, présidée par Anne-Marie Sauteraud, a jugé que les infractions n'étaient "pas constituées" matériellement et qu'on ne pouvait réprimer des propos "placés dans la bouche des personnages" d'un roman.
"L'intention exclusivement littéraire (des écrits) fait obstacle à l'élément moral des infractions", selon les attendus du jugement.
Lors du procès à la mi-octobre, la représentante du parquet avait requis la condamnation de l'auteur, sans préciser de peine.
Le roman "Pogrom" publié en janvier 2005 par Flammarion raconte le cheminement d'un homme, dénommé "l'inqualifiable", professeur de philosophie à Beauvais (Oise) qui cherche à écrire un livre.
La publication de ce roman avait déclenché de vives réactions, notamment celles de plusieurs directeurs de collection des éditions du Seuil, qui avaient dénoncé son contenu qualifié de "vomissement antisémite".
Des poursuites avaient été engagées par le ministère public, estimant que les propos du livre tombaient sous le coup de la loi sur la presse. Elles retenaient les fondements d'incitation à la haine ou la discrimination raciale, injure à caractère racial ou encore diffusion de message violent, pornographique.
Ces poursuites visaient notamment un passage dans lequel l'un des personnages, Mourad, dans une scène très crue mettant aux prises une jeune femme, Rachel, avec trois chiens baptisés Pétain, Brasillach et Drumont, se livre à une longue diatribe, violemment antisémite.
Jeudi la 17e chambre a estimé que "+Pogrom+ est bien une oeuvre littéraire qui entre dans la catégorie du roman".

"Les propos incriminés sous les qualifications de provocations et d'injures sont placés dans la bouche des personnages de ce roman", ajoute le jugement. "La notion même d'oeuvre de fiction implique l'existence d'une distanciation, qui peut être irréductible, entre l'auteur lui-même et les propos ou actions de ses personnages".
Gilles Haeri, qui était poursuivi en tant que directeur de publication chez Flammarion, a lui aussi été relaxé.

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