Sunday, November 19, 2006

USA CONVERSION EGLISE SYNAGOGUE ET VICE VERSA

ANN ARBOR (Etats-Unis), 16 nov 2006 (AFP) - Aux Etats-Unis, des églises se convertissent en synagogues et vice-versa
A l'extérieur, une étoile de David et une croix géantes, côte à côte. A l'intérieur, des pans de murs pivotent comme sur une scène de théâtre, pouvant faire apparaître tantôt les rouleaux de la Torah tantôt un crucifix.
Au gré des services religieux, cet édifice octogonal de Ann Arbor (Michigan), dans le nord des Etats-Unis, fait office de synagogue ou d'église. Il a deux noms: "Temple Beth Emeth" et "Saint Clare of Assisi". Le vendredi soir et le samedi, il est réservé aux juifs, le dimanche aux chrétiens. Les deux communautés se répartissent équitablement le reste de la semaine et gèrent ensemble ce bâtiment.
A Ann Arbor, comme à Bethesda dans le Maryland (est), juifs et chrétiens ont choisi de partager de manière permanente depuis plus de trente ans le même lieu de culte pour prouver "leur respect mutuel".
Dans la salle de prière, sans iconographie religieuse, un pupitre surélevé est installé devant un mur amovible en merisier, qui pivote en fonction de l'officiant, le rabbin ou le pasteur.
"Nous pouvons faire se succéder des célébrations juives et chrétiennes, il suffit d'une dizaine de minutes pour changer le décor", expliquent le pasteur épiscopalien James Rhodenhiser et le rabbin réformiste Robert Levy. "Nous agrémentons aussi la salle avec des panneaux représentant des symboles des deux religions", expliquent-ils.
Avant 1994 et l'installation de ce système de murs pivotants, les communautés apportaient une croix géante et des rouleaux de la Torah sur des roulettes. C'est aujourd'hui nettement plus facile mais il n'est pas question d'aller plus loin et de transgresser les lois propres à chaque religion ni de chercher à convertir l'autre, soulignent les deux responsables.
"La sainteté du lieu n'est pas mise en cause à partir du moment où les symboles des deux religions ne sont pas exposés en même temps", explique Robert Levy. "Servir Dieu dépasse les différences théologiques", ajoute le pasteur qui estime qu'une telle intimité religieuse ne pourrait être partagée par des catholiques ou des juifs orthodoxes.
Ce fonctionnement exige non seulement une parfaite entente entre responsables des deux congrégations mais aussi le respect d'un code de bonne conduite sur le plan pratique. Car des frictions peuvent parfois apparaître.
"Ainsi, à un Noël, les chrétiens avaient choisi un sapin géant et étaient réticents à le retirer de la salle le samedi quand venait la prière des juifs. Finalement, ils ont accepté mais depuis ils choisissent des petits sapins, faciles à déplacer", explique le rabbin.
A Bethesda, la cohabitation entre 215 familles juives et 450 familles chrétiennes est plus discrète. Il n'y a ni croix ni étoile de David à l'extérieur du bâtiment. Mais la philosophie est la même. "Se tolérer l'un l'autre et se comprendre", explique Sunny Schnitzer, le responsable de la communauté juive.
Depuis 1967, l'église presbytérienne louait son espace aux juifs. En 2001, les deux congrégations ont choisi d'ajouter au bâtiment une synagogue. Pour les grandes cérémonies, les juifs utilisent encore l'église et changent le décor.
"Nous cachons la croix géante qui est suspendue au plafond avec un panneau illustrant un symbole du judaïsme et nous apportons des rouleaux de la Torah sur roulettes. Nous drapons également les stèles où sont gravés les noms de donateurs chrétiens", explique Sunny Schnitzer.
"Un jour, un rabbin a refusé de me rendre visite sachant qu'une croix, même cachée, était dans le bâtiment", indique-t-il. "Je comprends les commentaires mais personne ne nous blâme, notre objectif est d'être fidèles à un des principes de l'Amérique: une seule nation sous Dieu".
les forums

0 Comments:

Post a Comment

<< Home