POUR LE PS , SARKO EST UN NEOCONSERVATEUR FRANCAIS A PASSEPORT AMERICAIN
Relant de xénophobie?
Un «néoconservateur américain à passeport français»
«Libération» s'est procuré l'enquête du PS. Extraits.
QUOTIDIEN : mardi 9 janvier 2007
En 106 pages fouillées, l'étude décrypte l'action de Nicolas Sarkozy à Bercy comme à Beauvau, son projet de candidat à l'Elysée et, surtout, les fondements idéologiques du dessein d'un «néoconservateur américain à passeport français». Morceaux choisis.
Sur le même sujet
Le livre anti-sarko du PS, une «nullitude» selon l'UMP
Sarkozy disséqué par l'adversaire
«L'apologie du modèle communautariste religieux»
«Raviver les sentiments communautaires et la religiosité dans un contexte de progression de l'individualisme permet de substituer à la solidarité nationale des solidarités communautaires, et ainsi de réduire le poids de l'Etat et de la Sécurité sociale dans l'économie. C'est sous cet éclairage que son ouvrage la République, les religions, l'espérance prend toute sa signification. "Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté", écrit Sarkozy. Comme aux Etats-Unis, il faut en appeler aux religions pour régler nos problèmes : "Les cadres de l'Eglise en France pourraient susciter une grande réflexion sur la nécessité de construire des synagogues, des églises et des mosquées dans les banlieues. Il est aussi important d'ouvrir des lieux de culte dans les grandes zones urbaines que d'inaugurer des salles de sport, elles-mêmes très utiles ! Ce qui doit nous préoccuper, c'est ce que vont être les idéaux de la jeunesse qui vient. Tous ces jeunes qui ne croient plus à grand-chose, voilà un défi pour toutes les religions !" Que penser de la connexion entre ce projet et l'ambition de l'Union des organisations islamiques de France de promouvoir l'islam comme un moyen de lutter contre la délinquance ? L'un de ses dirigeants, Amar Lasfar, qui anime la mosquée de Lille, insiste sur ce rôle de pacification des relations sociales qui incomberait à l'islam. Et Farid Abdelkrim, figure emblématique des jeunes musulmans de France, est encore plus explicite : "L'islam, c'est un Kärcher qui permet de nettoyer les comportements les plus tordus qui soient. Avec l'islam, j'ai arrêté de fumer, j'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de voler, j'ai respecté mes parents, j'ai voulu faire des études."»
«Le sécuritaire dangereux et inefficace»
«Le choix du tout répressif débouche sur celui du tout carcéral. Nicolas Sarkozy feint de ne pas "comprendre ce débat sur le nombre de personnes incarcérées : on doit mettre en prison ceux qui le méritent et on ne doit pas mettre en prison ceux qui ne le méritent pas", mais il sait que le recours à l'incarcération est un choix de société. Les Etats-Unis comptent environ 715 détenus pour 100 000 habitants. Un ratio qui leur confère la place de numéro 1, loin devant la Russie (584 détenus). En France, on constate les débuts d'une évolution à l'américaine. Les effectifs des prisons n'ont cessé d'augmenter depuis 2001. Le taux de détention s'établit à environ 100 détenus pour 100 000 habitants, contre 75 en 2000.»
«En novembre 2006, Nicolas Sarkozy répète que, pour lui, "il importe d'ouvrir un débat sur la question des peines minimales pour les délinquants récidivistes coupables d'atteintes aux personnes". Avec ce projet, il puise directement son inspiration outre-Atlantique. L'illustration la plus emblématique des peines minimales automatiques, dites "peines planchers", est la loi adoptée par l'Etat de Californie en 1994 : elle oblige le juge à prononcer une peine s'échelonnant de vingt-cinq années d'emprisonnement à la perpétuité lorsque la même personne est condamnée pour la troisième fois, et ce quelle que soit la nature des infractions.»
Le clone de Bush
«"Certains en France m'appellent Sarkozy l'Américain. J'en suis fier. Je suis un homme d'action, je fais ce que je dis et j'essaie d'être pragmatique. Je partage beaucoup des valeurs américaines", déclare-t-il en avril 2004 devant le Comité juif américain. [...] Lors du début du conflit en Irak, il ne dit rien. Son silence tranche avec la dénonciation par les autorités françaises de la guerre préventive. [...] En avril 2004, il s'emploie à donner un faste tout particulier à un déplacement et obtient d'être reçu par Colin Powell et Condoleezza Rice. [...] Plus encore qu'aux Américains, il s'identifie au conservatisme de George W. Bush. Il a compris que le libéralisme seul ne lui permettait pas de gagner la présidentielle et qu'il fallait y ajouter, comme Bush l'a fait en 2004, d'autres dimensions : la famille, la sécurité, la religion et le patriotisme. [...] Par rapport aux credos traditionnels de la droite anglo-saxonne (méfiance à l'égard de l'Etat, préférence pour la liberté par rapport à l'égalité, nationalisme), cette droite américaine ajoute trois autres caractères novateurs auxquels Sarkozy tente de coller : elle se veut plus optimiste en se différenciant du scepticisme de la droite classique, plus égalitaire, et, enfin, plus populiste et moins élitiste.»
Un «néoconservateur américain à passeport français»
«Libération» s'est procuré l'enquête du PS. Extraits.
QUOTIDIEN : mardi 9 janvier 2007
En 106 pages fouillées, l'étude décrypte l'action de Nicolas Sarkozy à Bercy comme à Beauvau, son projet de candidat à l'Elysée et, surtout, les fondements idéologiques du dessein d'un «néoconservateur américain à passeport français». Morceaux choisis.
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«L'apologie du modèle communautariste religieux»
«Raviver les sentiments communautaires et la religiosité dans un contexte de progression de l'individualisme permet de substituer à la solidarité nationale des solidarités communautaires, et ainsi de réduire le poids de l'Etat et de la Sécurité sociale dans l'économie. C'est sous cet éclairage que son ouvrage la République, les religions, l'espérance prend toute sa signification. "Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté", écrit Sarkozy. Comme aux Etats-Unis, il faut en appeler aux religions pour régler nos problèmes : "Les cadres de l'Eglise en France pourraient susciter une grande réflexion sur la nécessité de construire des synagogues, des églises et des mosquées dans les banlieues. Il est aussi important d'ouvrir des lieux de culte dans les grandes zones urbaines que d'inaugurer des salles de sport, elles-mêmes très utiles ! Ce qui doit nous préoccuper, c'est ce que vont être les idéaux de la jeunesse qui vient. Tous ces jeunes qui ne croient plus à grand-chose, voilà un défi pour toutes les religions !" Que penser de la connexion entre ce projet et l'ambition de l'Union des organisations islamiques de France de promouvoir l'islam comme un moyen de lutter contre la délinquance ? L'un de ses dirigeants, Amar Lasfar, qui anime la mosquée de Lille, insiste sur ce rôle de pacification des relations sociales qui incomberait à l'islam. Et Farid Abdelkrim, figure emblématique des jeunes musulmans de France, est encore plus explicite : "L'islam, c'est un Kärcher qui permet de nettoyer les comportements les plus tordus qui soient. Avec l'islam, j'ai arrêté de fumer, j'ai arrêté de boire, j'ai arrêté de voler, j'ai respecté mes parents, j'ai voulu faire des études."»
«Le sécuritaire dangereux et inefficace»
«Le choix du tout répressif débouche sur celui du tout carcéral. Nicolas Sarkozy feint de ne pas "comprendre ce débat sur le nombre de personnes incarcérées : on doit mettre en prison ceux qui le méritent et on ne doit pas mettre en prison ceux qui ne le méritent pas", mais il sait que le recours à l'incarcération est un choix de société. Les Etats-Unis comptent environ 715 détenus pour 100 000 habitants. Un ratio qui leur confère la place de numéro 1, loin devant la Russie (584 détenus). En France, on constate les débuts d'une évolution à l'américaine. Les effectifs des prisons n'ont cessé d'augmenter depuis 2001. Le taux de détention s'établit à environ 100 détenus pour 100 000 habitants, contre 75 en 2000.»
«En novembre 2006, Nicolas Sarkozy répète que, pour lui, "il importe d'ouvrir un débat sur la question des peines minimales pour les délinquants récidivistes coupables d'atteintes aux personnes". Avec ce projet, il puise directement son inspiration outre-Atlantique. L'illustration la plus emblématique des peines minimales automatiques, dites "peines planchers", est la loi adoptée par l'Etat de Californie en 1994 : elle oblige le juge à prononcer une peine s'échelonnant de vingt-cinq années d'emprisonnement à la perpétuité lorsque la même personne est condamnée pour la troisième fois, et ce quelle que soit la nature des infractions.»
Le clone de Bush
«"Certains en France m'appellent Sarkozy l'Américain. J'en suis fier. Je suis un homme d'action, je fais ce que je dis et j'essaie d'être pragmatique. Je partage beaucoup des valeurs américaines", déclare-t-il en avril 2004 devant le Comité juif américain. [...] Lors du début du conflit en Irak, il ne dit rien. Son silence tranche avec la dénonciation par les autorités françaises de la guerre préventive. [...] En avril 2004, il s'emploie à donner un faste tout particulier à un déplacement et obtient d'être reçu par Colin Powell et Condoleezza Rice. [...] Plus encore qu'aux Américains, il s'identifie au conservatisme de George W. Bush. Il a compris que le libéralisme seul ne lui permettait pas de gagner la présidentielle et qu'il fallait y ajouter, comme Bush l'a fait en 2004, d'autres dimensions : la famille, la sécurité, la religion et le patriotisme. [...] Par rapport aux credos traditionnels de la droite anglo-saxonne (méfiance à l'égard de l'Etat, préférence pour la liberté par rapport à l'égalité, nationalisme), cette droite américaine ajoute trois autres caractères novateurs auxquels Sarkozy tente de coller : elle se veut plus optimiste en se différenciant du scepticisme de la droite classique, plus égalitaire, et, enfin, plus populiste et moins élitiste.»
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