Friday, February 16, 2007

BHL soutient Finkielkraut poursuivi en appel par le cinéaste israélien Eyal Sivan

BHL soutient Finkielkraut poursuivi en appel par le cinéaste israélien Eyal Sivan


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PARIS (AFP) - L'écrivain Bernard-Henri Lévy a témoigné mercredi en faveur du philosophe Alain Finkielkraut, poursuivi en diffamation devant la cour d'appel de Paris par le cinéaste israélien Eyal Sivan qu'il avait assimilé à l'un des acteurs de "l'antisémitisme juif" actuel.

Dans un entretien diffusé le 30 juin 2003 sur la Radio de la communauté juive (RCJ), à la suite de la diffusion sur Arte du film intitulé "Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël", le philosophe avait affirmé qu'Eyal Sivan, coréalisateur de cette oeuvre, était "l'un des acteurs de cette réalité particulièrement pénible, particulièrement effrayante, l'antisémitisme juif qui sévit aujourd'hui".

Le philosophe reprochait notamment au réalisateur d'avoir effectué dans son film un rapprochement entre le traitement infligé par Israël aux Palestiniens et la Shoah.

Devant la 11ème chambre de la cour d'appel, M. Lévy a tenu à exprimer son "entière solidarité, tant dans l'esprit que dans la lettre, avec les propos qu'a tenus M. Finkielkraut", affirmant ne pas comprendre "que l'on puisse parler de diffamation".

"J'aurais pu prononcer ces propos parce que si on considère la forme concrète que prend aujourd'hui l'antisémitisme, on peut dire que le film d'Eyal Sivan est antisémite", a ajouté M. Lévy.

De son côté, M. Sivan avait notamment fait citer comme témoin Sylvie Jézéquel, ex-directrice de l'unité de programmes Europe-Société-géopolitique d'Arte, qui avait programmé le film.

Cette dernière a dit avoir été "impressionnée par la violence des termes" utilisés par M. Finkielkraut, "des mots avec lesquels on ne joue pas".

"On peut ne pas aimer ce film et pas pour autant qualifier son auteur d'assassin antisémite", a-t-elle dit.

En première instance, M. Finkielkraut avait été relaxé par la 17ème chambre du tribunal correctionnel, cette dernière estimant que le prévenu n'avait imputé "à la partie civile que des attitudes intellectuelles et, ce faisant (ndlr: ne lui avait jamais imputé) un fait précis dont la vérité pourrait être prouvée".

L'avocat de M. Finkielkraut, Me Michel Laval, a plaidé que les propos de son client étaient "en proportion avec la nature du film". "Dans un débat d'idées, on peut dire à quelqu'un que sa position relève de l'antisémitisme juif", a-t-il estimé.

S'exprimant en dernier, le philosophe s'est d'abord indigné du qualificatif utilisé par l'avocat de M. Sivan, Me Antoine Comte, pour le définir: "On ne m'avait jamais encore qualifié de +maccarthyste franchouillard abscons+", a-t-il déclaré, avant d'inviter la cour à "ne pas laisser la haine entrer dans les prétoires".

En appel, seuls les intérêts civils sont en débat, ni le parquet, ni le prévenu n'ayant fait appel de la décision de première instance.

La cour rendra son arrêt le 28 mars.

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